Une espèce de fatigue physique comme une substance noire qui te poisserait les os, te ferait peser plus lourd. Ca me lance dans les épaules les omoplates les nerfs. La tête regarde.

En cliquant quelque part sur Facebook je tombe sur cet article qui mentionne ce projet : un type prend une photo Polaroid par jour jusqu’à sa mort. Au-delà du simple trait de ressemblance qu’il peut y avoir entre son truc et le mien, me retrouve tout seul face à l’écran dépossédé de moi-même, comme si j’avais, en fait, vu un fantôme, le mien.

Journée passée sur le dos d’Ulysse, littéralement : poursuivre la migration des anciens sur le nouveau site Spip. Me vient pensée suivante : revoir les tags horaires. Actuellement regroupentdes plages importantes d’une heure ou d’une demi-heure, copie conforme des heures déjà fixées en amont par la critique, et reprise notamment dans le Julián Ríos. Pour l’instant ça fonctionne car les plages ne se chevauchent pas. Lorsque ce sera le cas, ça posera problème, car ces plages, qui pourront se croiser (par exemple : de 8h à 8h45 chez Stephen et de 8h à 8h45 chez Bloom), ne seront pas toujours de même amplitude (par exemple : de 9h40 à 10h05 chez Stephen et de 9h40 à 10h15 chez Bloom), par conséquent il sera impossible de faire coexister ces deux plages horaires dans un même tag. La solution à ce problème ce serait revenir à l’idée générale de base, à savoir créer un tag par minute (un pour 8h01, un pour 8h02, etc.), ce qui complexifierait complètement l’usage des tags horaires, mais qui en permettraient aussi une meilleure lecture. Demeure la question de l’attribution des heures : comment décider (ou déduire) quelle phrase se déroule à quel moment ? Deux possibilités, toutes deux arbitraires évidemment : nous connaissons, grâce à la critique, le temps général de chaque chapitre (par exemple, pour Télémaque 45 minutes), temps que nous pouvons diviser par le nombre de billets dans le chapitre correspondant (toujours dans le cas du chapitre Télémaque, 365), ce qui nous donnerait un changement de minutes tous les huit fragments (8.1 pour être exact). L’autre possibilité serait de diviser le nombre de minutes (45) non plus par le nombre de fragments mais par le nombre de mots (7166), ce qui nous donne approximativement un changement de minute tous les 159 mots. De moi-même, j’aurais tendance à privilégier la première option, dont il me semble qu’elle serait plus précise, mais qui a le gros inconvénient de rendre impossible la désignation des heures durant la publication même, puisque serais forcé d’attendre d’être au bout du chapitre pour connaître le nombre de fragments total. Bien sûr, je pourrais tout aussi bien me désintéresser totalement de cette question 1, l’intérêt dans la navigation du site étant a priori limité à une partie du texte uniquement, soit le matin, lorsque Bloom et Stephen vivent des choses différentes de part et d’autres d’eux-mêmes (mais je peux me tromper, me souviens mal de l’organisation interne du reste du bouquin). Toutes ces considérations mises à part, et hors le système de tags un peu complexe à gérer, j’adorerais que nous puissions, lecteurs, savoir chaque jour, devant le texte, quelle heure il est à l’intérieur.

Mueller (113 mots) :

Le quartz dedans leurs paumes râpées, les corps,
leurs yeux immenses comme des museaux velus, ont
du mal à descendre le long de la falaise. Le Cap
les guide avec sa voix rauque & raillée. Il sait
qu’un simple faux mouvement, un seul appel d’air
ou un manque d’équilibre conduirait chaque corps
encordé à valser dans le vide & à s’écraser sous
ce vide sur la plage en contre-bas. Quelque part
dans les profondeurs, au niveau du sable, on les
observe, on les regarde, on attend la chute. Une
gerbe de salive fouette chaude la joue, l’oeil &
la bouche des corps : c’est la voix de Mueller :
mélangée à l’air libre elle invente des embruns.


samedi 22 juin 2013 - samedi 20 avril 2024




↑ 1 Voire élaborer des scénarii parallèles : par exemple, utiliser les deux systèmes en même temps, et justifier de leur léger décalage en appelant l’un, montre de Stephen et l’autre montre de Bloom.

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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)