) Dehors, le bush nous attendait, splendide et désolé dans sa robe de latérite rouge. Quelques chênes du désert, parcimonieusement, fixaient un vague cap de contre. Pour le reste, le chaos dominait, un plateau rond, engorgé de buttes à moitié solides, de dunes précaires que le furvent allait dynamiter, rayées de sillons aussi, qu’il aurait été facile d’emprunter par temps de clémence – aujourd’hui potentiellement mortels, puisqu’ils serviraient de lits aux rivières de sable.

Alain Damasio, La Horde du Contrevent, La volte

C’est Lucien Suel qui m’a recommandé lecture de La horde du contrevent il y a quelques mois. L’avais acheté dans la foulée en numérique bien avant de réaliser qu’en réalité nous l’avions en papier, quelque part sur l’une des étagères réelles.

Ce qui est étrange, finalement, depuis que j’ai commencé à prendre les triptans prescrits par le neuro début juillet, c’est encore de ressentir par moment les picotements très légers symptomatiques de la prise dans les doigts, dans les paumes et sur les plantes de pieds, comme si en réalité je marchais, tenais, mâchais quelques câbles électriques très légèrement poreux.

Le soir mangeons avec T. et E., en bas de la rue, avant d’aller se perdre aux bouches noires du bois de Vincennes avec eux. J’ai mis mon visage mais des fois je l’enlève.