En quelques nuits, j’ai vengé toutes les femmes privées d’amant de notre famille : celles qui furent frigides, celles qui n’ont aimé qu’une fois, celles qui sont mortes vierges du cancer à soixante-quinze ans, celle qui criait sur son lit d’agonie, les boyaux déjà pourrissants :
— Je n’ai jamais connu l’amour !

Grisélidis Réal, Le noir est une couleur, Folio, P.72-73

Hier un autre colis suspect sur la huit. Aujourd’hui presque personne à l’intérieur. Aucune idée pourquoi.

Poursuit sur Wattpad l’écriture d’une certaine existence de Bajir. Version possible. Voir ce que ça donne et jusqu’où. La plateforme n’est pas inintéressante en soi (encore que la zone d’écriture, l’éditeur de texte, est simpliste, et l’interface web moche), mais c’est toujours le même cirque de recommandation et de promotion. Même chose que sur n’importe quel autre réseau. On finit donc par être tout aussi peu lu (et, très probablement, par les mêmes personnes) que sur nos propres sites et plateformes habituelles. Concernant Radius, expérience différente. Surpris de voir combien l’appareil de lecture proposé m’a sorti de mes habitudes, m’a amené à aborder différemment le texte. Le squelette web est bien foutu : on peut cocher ou décocher les personnages que l’on souhaite suivre ou non, ce qui a pour effet de les noircir sur le sommaire et de la retirer de la boucle des pages. Les pages déjà lues et stockées dans des cookies sont grisées également. Ça permet de reprendre naturellement sa lecture où on l’avait laissée, pouvoir la moduler en fonction de ses envies. On peut donc parfaitement le lire comme un texte traditionnel, chronologiquement, du bas vers le haut sur le sommaire. On peut aussi, c’est mon cas, zapper d’un personnage à l’autre, suivre plutôt celui-ci ou celui-là, le décocher quand il nous lasse, se détourner sciemment d’une partie de l’histoire, et revenir (ou pas) vers lui plus tard. Tout de même, une constatation : beaucoup moins de patience ou d’attention pour les textes plus longs, comme si nous étions condamnés à la seule briéveté.

Gare de Lyon Philippe et Louise pour une petite réunion informelle. Je n’ai pas les doigts à ma place et il ne fait que +9°. Répété en venant le mot quintal. Suis démagnétisé sous la terre.