La SGDL, c’est un château. Enfin, l’Hôtel de Massa c’est un château. Ça s’intitule L’Europe du livre et de la création. Une table ronde rectangulaire autour de la question du prêt numérique en bibliothèque. Hier, c’était le jour où Marty McFly débarque trente ans dans le futur à bord de la De Lorean de Doc. Aujourd’hui, on est en 2010 encore, et les mêmes questions et les mêmes débats et les mêmes mots toujours. Tout à l’heure, le docteur et Romana 2 étaient bloqués dans un pli temporel que l’on appelle ici une Chronic Hysteresis Loop. Au Danemark, il y a autant de prêts et autant de simultanéités que possible. Le coût d’achat d’un texte est fixe, puis refacturé à chaque prêt (10% du prix d’achat par prêt). En Norvège, chaque bibliothèque doit acheter deux exemplaires de chaque livre estimé de qualité par une commission. On ne sait pas trop sur quels critères. Quelqu’un dit le consommateur, pardon, le lecteur, peut consulter quinze ouvrages par semestre. C’est pas mal quinze ouvrages. Pour une raison qui m’échappe, tout passe par Harry Potter. Quand le prêt fonctionne dans l’un ou l’autre de ces autres pays, le marché du livre est atone. CQFD : l’un ne doit pas menacer l’autre. Quelqu’un dit, la gratuité tout azimut met en péril cet équilibre. Une grande ouverture ce serait asphyxier les auteurs. Quelqu’un : ce n’est pas parce que le numérique nous permet de faire beaucoup de choses qu’il faut faire tout et n’importe quoi. L’objet des précédents débats semble avoir été de remplacer le mot rémunération par compensation. Il y a des applaudissements et il y a des grimaces. Les grimaces, c’est moi les grimaces. Ils répètent le fichier. Le fichier leur fait peur c’est une maladie. Ça tire au niveau des genoux. Quelqu’un dort près de moi. Erri De Luca dit c’est mon système nerveux qui décide de ce qui est juste ou injuste. Il dit la miséricorde, c’est quelque chose qui te fait courir vers quelque chose qui influe sur ton système nerveux. La miséricorde, c’est un acte de justice. Un sentiment. Cette histoire de quelque chose est probablement fausse. Ça doit venir de mes doigts et des notes. J’ai dû rater quelque chose à un moment donné et c’est un quelque chose qui a pris la place. D’ailleurs, n’a-t-il pas dit quelqu’un ?


samedi 28 novembre 2015 - mardi 23 avril 2024




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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

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