Voilà ce qu’on me dit, on me dit : Le problème c’est que tu veux montrer un temps passé qui n’existe pas encore. Je sais pas si c’est vrai. Je sais que c’est une connerie ce que je fais, mais la connerie est déjà faite. Passer voir le musée de l’Armée pour Napoléon (je me comprends), allé en tout milieu d’après-midi. La présence d’esprit de me dire, n’y va pas en vélo, tu vas te prendre le cortège de la manif mais pas celle de regarder d’avance où la manif elle passe. Ici. Alors bien sûr faire le tour du truc trouver l’entrée du truc nulle part ou bien alors foutue quelque part dans des zones pleines de gaz lacrymo, de CRS encafardés, de kevlar, de masques à gaz, flingues énormes débordant de leur bras, et des blindés armés de canons à eau (à eau !) que les mecs prennent en photos, l’écho des explosions ici ou là, plein de casques partout, des hélicos qui survolent ça, les rues adjacentes bloquées par des flics en cordons, devoir donc remonter passer dans un trou de quelques mètres long de la Seine, puis traverser quand des groupes défilent aux chants de tout le monde déteste la police, les CRS mettent leur casque, un mec leur gueule vas-y mets ton casque, ailleurs il est écrit nous sommes légitimes, le gaz te pique les yeux et te fait tousser quand bien même tu es loin, bientôt ailleurs via Franklin Roosevelt, et cette image absurde des mecs de Vigipirate et leur FAMAS derrière à sauvegarder leur fort. Quelques fans de foot médusés. Pas mal de mecs qui pissent sur de ces murs. Des bus entiers qui savent pas où sortir. Personne ne sait.