Il y a des ressorts récurrents dans les rêves que je fais, quand ces rêves sont moins des rêves que des cauchemars. Par exemple être dans l’incapacité d’avancer alors qu’il y a urgence. Là, c’est une inondation. Ou encore, ne pas parvenir à faire mes lacets. J’ai dû demander à quelqu’un qui tient un restaurant asiatique de les nouer à ma place. Et puis, il y a les lapins. Il faut aller sauver les lapins de tout un tas de trucs qui risquent de leur arriver, ici donc des eaux qui montent. Est-ce qu’on y parvient ? Non. Est-ce que tout le monde va mourir ? Peut-être. Mais il semblerait que l’un d’entre nous (qui ?) soit devenu une espèce de Spiderman animé en stop motion et qui chevauche un gecko géant sur les murs, preuve qu’il n’est pas du tout Spiderman puisqu’il n’est pas capable de s’agripper aux parois par lui-même (passons). Tout s’est arrêté avant le climax de l’intrigue et je me retrouve à me dire, cette fois-ci dans la vie et non plus dans le rêve, il n’y a rien de plus triste que de faire du small talk par email. La plupart du temps, quand il vaudrait mieux se taire, eh bien il vaudrait mieux se taire. Dire quelque chose quand on n’a rien à dire, c’est faire ce que font à longueur de journée les professionnels de la communication politique : gesticuler. Et voilà que je me retrouve encore à me demander pourquoi je fais ce que je fais, à aller où je vais et à penser ce que je pense. Il vaudrait mieux, là encore, ne rien faire, n’aller nulle part, ne rien penser. Ce ne rendrait pas la journée plus belle mais, enfin, au moins elle ne pèserait pas de tout son poids sur soi. Mais peut-être ça vient de moi ? Peut-être ce n’est pas la faute du monde extérieur ? Que se passe-t-il dans le monde extérieur, tiens ? Le Brexit est ou n’est pas en train d’entrer en vigueur. Le PSG dépose sa liste de joueurs qualifiés pour la Ligue des champions parmi lesquels on ne trouve que cinq joueurs français. Les supporters dits ultras d’un club en italie prennent le temps d’écrire un communiqué pour expliquer au monde que les cris de singe qu’ils expriment lorsqu’un joueur noir touche le ballon, ce n’est pas du racisme, c’est juste un moyen de déstabiliser l’adversaire, ce qui n’est après tout que leur job dans l’écosystème footballistique moderne, alors enfin quel est le problème ? Ariane (du Club Dorothée (!)) est morte. Les ex ligueurs du lol (ou bien faut-il écrire ligue-loleurs ? je suis partagé) sont toujours des professionnels des vacances sur Instagram, à tel point qu’on se demande s’ils passent effectivement leur temps en vacances ou si c’est un truc de ligue-loleurs que de diluer comme ça sur toute l’année l’équivalent de deux ou trois semaines de photos. Donc, non, on ne peut pas dire que ça (ne) vienne (que) de moi.