Il y a dix ans, quand je cherchais du boulot, la majorité des offres proposaient un salaire précis, ou une fourchette salariale selon profils, et c’était aux employeurs de faire le jeu (ou les frais) de la concurrence : je n’aurais par exemple jamais eu la frange haute chez STAT à mon entrée dans l’entreprise si je n’avais pas en parallèle été pris sur un autre poste au même moment. Aujourd’hui, la majeure partie des offres auxquelles j’accède nécessitent que ce soit le candidat qui annonce ses prétentions salariales, de manière à ce que la sélection s’opère à l’inverse par le bas : moins tu coûtes cher, plus tu es compétitif. Il y a d’autres choses étranges qui se jouent, comme ce poste en CDI bien rémunéré auquel je postule il y a deux semaines, candidature rejetée par l’employeur sans entretien ni explication, avant publication ce jour de la même offre, reprenant mot pour mot la même présentation, mais cette fois-ci dévolue à un stagiaire. Ailleurs, six valeurs d’entreprise (je n’invente rien) : sois transparent.e, act as an entrepreneur, innovate or die, valoriser la vitesse plutôt que la perfection, être ambitieux.se, rester humble. Cette entreprise se spécialise dans la gestion du surendettement. À en croire tel article dans la presse gratuite, en Bretagne les secteurs recrutant sont la restauration, le bâtiment et l’aide à la personne. Toute la journée de 8 h à 18 h, quand je n’étais pas en train de m’alimenter, j’ai relu ce que j’ai écrit il y a plusieurs semaines ou mois (90 pages). Passées 18 h, j’ai écrit quoi, quelques minutes, from scratch. C’était bien.