J’avoue confondre M-
andelstam et M-
aïakovski. Pas le moindre rayon de ce soleil encore qui s’est dirait-on comme dissout dans le blanc. J’apprends beaucoup de L’amie prodigieuse même si ce n’est pas précisément ce que j’attendais. Chaque phrase, je parle ici de Morphine(s), devrait être comme la pointe émergée d’un même iceberg. Et cet iceberg, alors que je pensais savoir comment le définir en une phrase, en réalité j’ignorais sa nature. Là oui. Mais qu’en est-il de nos obsessions ? Par exemple, la (...)
Me souvenir de mes rêves, mal dormir. Mal dormir, avoir mal. Avoir mal, aller au-delà d’une simple forme de mélancolie douce, je pense. Être inhabituellement déprimé, par exemple, c’est un symptôme. Est-ce qu’être habituellement déprimé c’est un symptôme ? Ça, cette application ne le disait pas. Il faut une application pour tout. Par exemple, j’aurais besoin d’une application qui se souvient à ma place de mes rêves. Si je m’en souviens, moi, c’est que j’ai mal dormi. Et on en revient à ça. Ici, un opéra avant (...)
Au bout d’un certain temps (la durée avait changé pour lui) il quitta l’hôtel et s’installa chez un étudiant américain. Moyennant un loyer modeste il vécut comme son double, comme son négatif. Il dormait dans son lit lorsque lui était dehors ; la nuit, il faisait Dieu sait quoi. En arrivant le matin il sortait ses draps d’une commode, en revêtait le matelas, et tirait les rideaux qui ne bloquaient pas entièrement le jour. Il dormait d’un sommeil de plomb. Le réveil, en sonnant, le surprenait toujours. (...)
Il faut se méfier de la fiction : elle sait mieux que personne s’immiscer dans le creux (dans le creux de nos vies). Par exemple, mes chaussettes sont assorties à mon pull (c’est fortuit). Ou encore, on dirait de la neige sur les reliefs du mur (en fait c’est ravalé). Ou bien, des lingettes qui servent à nettoyer les verres des lunettes, rien d’autre. Je suis toujours désarçonné quand on me dit : vas-y, tu peux directement modifier le texte sans moi, je te fais confiance. Et qu’on me fasse confiance, (...)
Troisième et dernier jour d’autre livre. Nous sommes rentrés dans nos frais. C’est aussi la première fois que je n’ai pas mal à la tête sur un salon. C’est dû au cocktail nocertone-mélatonine-maté. Mais quand on me demande, à d’autres stands, si ça se passe bien pour nous, même quand les ventes ne sont pas fortes, je n’ose jamais dire non (peut-être que ça viendra) et peut-être qu’eux aussi, ils me mentent (et elles). Alors c’est tout sourire que l’on se ment. Dans des jours comme ça, il y a forcément des (...)
Lenteur. Dans les gestes, mais aussi dans les arcs électriques du cer-
veau. Ça sert à rien de vouloir aller contre. C’est la même chose qu’un animal sauvage, ça sert à rien de vouloir lui faire faire ce qu’il ne veut pas faire. À moins, bien sûr, d’être armé d’un fusil tranquillisant (ce qui n’est pas mon cas). Non, il faut respecter la lenteur. Lentement elle va s’ouvrir sur autre chose qu’elle-même et on aura tout gagné si ça se produit. C’est comme cet effet secondaire du Nocertone qui vise (semble-t-il) (...)
K. nous avait prévenu que, dans le Kansaï profond, on ne trouverait presque personne qui parle anglais. [...1...] Beaucoup de gens savent, disait-il, mais ils n’osent pas parler, de peur de commettre des erreurs. Alors on se débrouille. On parle en geste. On mime. On use des quelques mot de japonais qu’on connait, ou anglais, mais sans faire de phrases, juxtaposés, et avec l’accent japonais. Ça fonctionne à peu près. Le propriétaire de la maison dans laquelle on logera ces deux dernières nuits vient (...)
À Poitiers, les éditions de l’Attente et Sophie Coiffier nous ont rejoints pour ce qu’ils appellent les Avant bruits de langue (c’est donc qu’il y a des bruits de langue tout court, mais plus tard dans l’année, là donc on est avant). Ce sont les étudiantes qui préparent cette journée autour des maisons d’édition et des auteurs et autrices invitées. C’était bien. Soleil soleil. À la gare en fin de journée je me retournerai et tomberai nez à nez avec C., un ancien collègue de STAT, qui y travaille encore. Il (...)
Quelqu’un en Croatie s’occupe d’une cigogne blessée par un chasseur depuis 25 ans. Tous les ans, le compagnon de cette cigogne (appelons ça comme ça) part en Afrique du Sud sans elle, pour la migration. Tout le monde attend son retour. Il semblerait que cet homme livestream l’attente de son retour. Quand il revient, c’est une libération. Des histoires de cigognes. Ici, le vélo est toujours sur mon balcon et je ne m’en sers plus. Acheté un oreiller de voyage. À un moment donné, à quelqu’un : et le (...)
Des gens vivent, le temps passe, mais écrire ne se peut qu’en l’absence d’histoire, car l’écriture reproduit, en l’aggravant, le mouvement de balancier de la vie monotone, jusqu’à désarticuler ce quotidien. Il ne s’agit pas de raconter, mais d’occuper une position au moyen du langage, de conquérir un lieu sans considération pour celui qui se trouvait là, et de défendre cette position concurrente de la réalité jusqu’à la mort.
Philippe Rahmy, Pardon pour l’Amérique, La table ronde
Après avoir hier mis en (...)
C’est quelque chose que je fais : chercher l’origine non pas de la douleur mais de l’état qui précède la douleur. D’accord ça te met à plat deux bonnes heures mais ça te permet de tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard et, donc, de ne pas, cette douleur, avoir le désespoir de la voir revenir. J’ai soigné ça à base de maté, d’obscurité, d’un ou deux litres d’eau, de thé vert et de raisins secs. Ça prend deux heures mais ça prend. Mais ça revient toujours, au fond. Je veux dire, il y a toujours une cause. C’est (...)
Nous avons cru, mais c’était une erreur, qu’aujourd’hui c’était le onze. Aujourd’hui c’est le dix. Quitté Toulouse dans le vent. Hier, je parlerai à V. jusqu’à deux heures du mat’. Aujourd’hui je suis où ? Je lis beaucoup de choses dans un train qui, mais pas toujours, savent m’émouvoir. D’autres, pendant que je les lis je flottais loin de moi (des idées sont venues). Mais j’ai pris en cinq jours la moitié de ce que je peux prendre en triptan sur un mois et je flippe. Je flippe d’épuiser mes doses vite, trop (...)
Parce que je fais deux choses en même temps complètement différentes mais néanmoins semblables, je me retrouve à m’égarer mentalement plusieurs fois. Plusieurs fois plusieurs fois en fait. Par exemple, préparant mes affaires pour partir à Toulouse pour trois jours, et parlant de tout autre chose avec H. qui réserve des trucs, j’en viens à confondre les deux et me dire : comment je vais faire pour gérer le décalage horaire là-bas ? Ou encore : qu’en est-il de la langue ? Il fait de plus en plus froid (...)
Une associate consultant de je ne sais quel cabinet de recrutement pour des jobs digitaux (sic) me contacte car mon profil a retenu son attention. Quel profil ? Et puis son mail est incompréhensible : qu’est-ce qu’une Fintech ? Qu’est-ce que l’on-boarding digital ? Qu’est-ce qu’une ligne de management intermédiaire ? Qu’est-ce qu’un Professional Services Manager ? Qu’est-ce qu’un Directeur PS ? Pendant ce temps, sur Twitter, il y en qui passent leur temps à faire des pronostics sur tel et tel prix (...)
Dehors (...) les rues
croisant (...) qui
(...) l’air d’être un objet plutôt qu’une personne
je (...) dire
un corps humain (...) conçu en CGI :
c’était (...) en image de synthèse.
Je lui ai pas (...)
rien.
Je me (...)
(...) lui dire
(...) je préfère ça
à l’humanité froide (...)
la chaleur artificielle (...) mais
il a (....) quand
(...) étais à me dire
merde j’ai oublié (...)
le reporting de septembre.
Quelque part
(...)
tout est faux.
Quant à ce que je ressentais
alors
je (...) le ressens plus
(...) car je (...)
Accès directs : 2008 - 2009 - 2010 - 2011 - 2012 - 2013- 2014 - 2015 - 2016 - 2017 - 2018
Progression générale & par années (2008-2018)
2008
210208 Migraine avant même le réveil, puisque dans mon rêve, déjà. Douleur crâne droit, du haut vers le bas.
240208 Fond de sauce diffus sans forme, Efferalgan.
280208 En fond toute la journée, côté droit, haut du crâne, calmée après repas sec et coup de fil dans le noir.
080408 Émergée depuis l’alerte incendie plus tôt dans l’après-midi, rayonne depuis (...)
[1]
Cette parenthèse idyllique qui a plané sur notre week-end s’est à présent refermée sur une espèce de gris blanchâtre qui pèle ou qui pèse sur les rideaux d’échafaudages en face de nos fenêtres. À Auchan ils ne font plus le thé que je prends. À la place, il y a de nouveaux parfums comme par exemple du rooibos au caramel. Mais qui achète ce genre de choses ? Poulpir a décidé qu’elle ne voulait plus manger de la mâche, elle délaisse. Tartelette a un œil qui pleure. Artaud : Le soleil a comme un regard. Mais (...)
J’ai oublié le code d’ici. De chez moi, je veux dire. Pas celui qui donne sur la rue, celui du bâtiment. Et des gens à mes yeux inconnus me disent bonjour dans la cour intérieure. Comme je suis poli je réponds. Mais je mettrai huit heures à sortir de ce trou. J’aurais pu dire bader, j’ai préféré cette métaphore minière mais aussi aquatique quelque part. Je me comprends. C’est bien de se comprendre. Ces dernières semaines, nous étions plus ou moins à l’abri de la chaleur mais là, de retour à Paris, on (...)
Troisième jour de marché. C’est quand même mieux quand les copains ils passent. Ou quand les visiteurs, les clients potentiels, les voisins, discutent un moment avec nous. Puis là je m’échappe de la place quand Benoît vient nous filer un coup de main pour oublier pendant quelques minutes le marché au Luxembourg. Les nappes de l’ombre au sol. Les joueurs de tennis. Une glace à 7.50€ (aïe). Des coups de soleil sur les bras et la nuque, et un rab de Nocertone (demi) sur les coups de midi. Christophe est là (...)
Le RER D, pendant quelques années ce sera le prendre chaque jour pour aller au (puis revenir du) travail. Il ne m’a pas manqué. Un jour de grève, c’est encore pire, avec la chaleur que c’est, pas nécessairement en surface mais dessous qui stagne pendant des jours. Les gares sont pas nécessairement les mêmes qu’à l’époque mais, oui, c’est la même ligne. Le paysage, partout c’est le même. Des cubes de béton, des travaux de partout, des échangeurs autoroutiers. Des perspectives. H. m’a donné les directions, et (...)
Peut-être qu’il y aura une photo de moi dans Street View dans les prochaines semaines ou mois, là sur ce rond-point, de retour de la Poste pour expédier les SP du Journal de la crise que Laurent a signés ce matin. La Google Car était là, elle, du moins. Et moi ? Retour chez la neurologue pour faire le point sur l’année écoulée. Avons convenu de poursuivre la Nocertone, tant que ça marche. Est-ce que ça marche ? J’ai de quoi tenir jusqu’à fin juillet, là. Je parle pas de trucs alternatifs, comme le (...)
Quelques idées qui viennent (et vont) pendant que la paille de fer achoppe sous les plaques tectoniques de ta propre tête comme en effervescence quand c’est de la tension, pas de la douleur. Bref, un truc, le titre ce serait Nous sommes le vent. Un autre, c’est un livre avec deux fils distincts, l’un sur la page de droite, l’autre sur la page de gauche. Sur l’une c’est un classique de la littérature et peu à peu les deux pages se mélangent, il n’y a plus que des résonances, il y a des interférences (...)
C’est ce morceau de David Lang, Gravity, mon corps tout entier sera tourné vers ça. Toute une journée durant, cette journée. D’où ça sort ? J’en sais rien. Il y a un After gravity, un Before gravity. Et c’est passé dans mes gestes. Le rythme, tout. Ça m’accompagne. Ça me précède. Ça me précède chaque fois que je dois écrire, là, Le Bruit et la fureur et que j’écris, à chaque fois presque, Le Bruit est la fureur. L’est-il ? Je suis aimanté, je crois. J’ai plein d’électricité statique mais à l’intérieur de la tête. (...)
Tableaux des migraines mis à jour ; un rendez-vous neuro ce jeudi. Il y a toujours des écarts entre les sensations ressenties et les chiffres. Les chiffres, ils sont froids. Par exemple ici.
L’année 2017 (avec Nocertone) n’est pas fondamentalement différente de 2016 (sans Nocertone), et ce alors que j’ai beaucoup travaillé, à manger différemment, à dormir différemment, à me comporter différemment. Il faut tout contrôler, tout. Possible donc que l’apport de la Nocertone soit très limité, voir nul. Mais (...)
Les 30 minutes et quelques (5km30) courues sur Palimpsest le long du lac et dans la pestilence des pollutions urbaines n’ont rien changé au fait qu’il y a une douleur et qu’elle vit, qu’elle croît, qu’elle se développe. Il fait 25° degrés maintenant. Et ça faisait 28 jours sans migraine, tu sais (record depuis je sais mais même plus quand). Le soir, ce sera assister à la fin des Misérables et dans le noir, avec H., en attendant que ça se lève (mais ça se lèvera (...)
Votre mot de passe expirera dans une heure. C’est le cas. La hotline d’Hachette répond à 21h30 dans la demi-heure un vendredi soir. Bien. Signé mes contrats pour ADP et Mueller en rouge et noir sur blanc. Une autre boîte de Nocertone vers Dugommier. C’est un type acariâtre, peut-être qu’il est toujours comme ça. Je veux dire que c’est son état naturel. Le soleil chauffe. La nuit est là. 540 mots pour Eff dans ça. Dans le pli de cette nuit qui se jetait contre la vitre (...)
Ne faire que lire, c’est encore ce que j’ai de mieux à faire, non ? Tous les dix jours la douleur elle menace de revenir, c’est mécanique. Est-ce que c’est un syndrôme de manque induit par les triptans ? Rien ne me permet de l’affirmer, sinon des sensations blanches, des plaques tectoniques sous de la peau qui se jouxtent, qui font pression les unes sur les autres, et l’humeur des organes dont l’orbite lente les uns autour des autres est minime mais quelque part réelle. Y a rien de fixe dans ce (...)
C’est aujourd’hui que nous fêterons les dix ans de publie.net à la Médiathèque Françoise Sagan. Sur scène avec Philippe, Roxane, Nadine, Julien, Virginie, Anne, Joachim, Fred (accompagné par ses musiciens Dani Bouillard et Eric Groleau) et François. Je ne suis pas sûr de savoir ce que je fais au moment où je le fais, ce que je dis au moment où je le dis, c’est-à-dire que je ne suis pas conscient de ça. C’est pour ça que j’écris un fil conducteur noir sur blanc, quitte à réécrire X fois par dessus en (...)
Il y a tant de corps en nous, tant de corps à porter et à accompagner vers la lumière ou la tombe, il y a trop de corps : étrangers, inconnus, aimés, indésirables, pluriels, dans mon propre corps, devant mes yeux ou dans ma tête.
Christophe Grossi, Corderie, L’atelier contemporain, P. 115
Tout est soit trop loin, trop cher, ou c’est qu’ils prévoyaient trop de pluie, et paradoxalement c’est à Paris qu’il fera beau et c’est à cause de ça que j’en suis à attendre dans le noir que ça kick in, enfin que ça (...)
H. me dira, à propos de tel truc dans l’appart (j’ai oublié quoi), que ça n’est pas très bon. Mais qu’est-ce qui l’est ? J’aime bien la petite boutique de comics qui s’est ouverte il y a un an ou deux rue de l’Ambroisie (il y a une rue de l’Ambroisie) mais je déteste y acheter quelque chose. Ils sont obligés de me tutoyer et de m’appeler mon ami ? Des fois je préfèrerais juste aller dans n’importe quelle grande surface culturelle pour n’avoir pas à être qui que ce soit. Là, j’ai le choix entre une BD où le (...)
Il y a eu un rêve. J’ai tout oublié de ce rêve (mais lui, il n’a rien oublié de moi). Le soleil est revenu dans le matin. J’abats des trucs, là. Des trucs qui ne se voient pas. De l’architecture lente. [Ivresse] du vin qui existait avant même que la vigne fût plantée : c’est la salive de l’aimé.e. C’est ici. Ou bien encore : l’amour seule force pour sortir de soi. Il s’est mis à pleuvoir. Je n’aurais besoin que de trois pharmacies pour trouver une boite, deux même, de Nocertone. Mais après avoir essuyé (...)
Je taffe de nuit dans une usine électrique ou quelque chose. On propose de me ramener en voiture, c’est quelqu’un qui a une double vie, j’apprendrai ça pendant qu’on bouge. On change de voiture à cause de cette double vie. La route s’enfonce dans la campagne, on est loin de la ville. J’envoie un texto au premier contact qui me passe sous les doigts disant vite fait dans quelle voiture je me trouve car je suis en danger en fait, en fin je me sens. Il s’en rend compte, le type je veux dire il s’en (...)
Quand il avait fini ses heures, il retournait à l’ascenseur et dormait dans le bus. Il passait d’un ascenseur à l’autre, enchaînait les chantiers, vivait dans les bus. Il se déplaçait en permanence sur le réseau pulsatile enfoui dans la métropole, parfois tournant en rond, parfois s’écoulant d’un point à un autre, invisible des services de l’immigration, ne coûtant rien au système d’importation de main d’oeuvre illégale, il choisissait une tanière, faisait un somme, observait.
Hideo Furukawa, Soundtrack, (...)
Des heures à m’endormir. Des vertiges au réveil et des tremblements au niveau des articulations (coudes, poignets, genoux, mâchoires, surtout les mâchoires en fait, c’est-à-dire que les dents ça les claque). C’est les effets secondaires de l’Effexor ou bien je suis en manque de Nocertone ? C’est que depuis un an mon sommeil et ma faim c’était artificiellement géré par ça. Là je dors mal et pas faim. Pire que ça, je découvre que l’Effexor ne devrait pas être utilisé avec des triptans. Putains de médecins. (...)
Une écharde. Est-ce que c’est une métaphore ou la réalité ? J’ai marché un moment avec du froid dans le corps. Et là où la pharmacie fait l’angle, je suis allé rejouer la scène du waiting for my man : réclamer d’autres médocs encore... Ils appellent ça Venlafaxine. Ils appellent ça Effexor. Ça sert à quoi ? À t’injecter dans la tête du C10H12N2O ? Mais lire la notice, ça m’a donné envie de me jeter par la fenêtre. À la radio il y a un machin sur Lou (Reed) et le Velvet (Und- erground). C’était cool. Mais (...)
J’ai l’impression d’avoir pris de la kétamine. Envoyer juste un mail mais ça me prend mille ans. J’écoute ce que j’écoutais en 2016 : 2018 commence comme ça. J’ai invité T. à venir finir les restes du réveillon mais inquiet qu’il n’y ait pas suffisamment de trucs à manger je suis sorti acheter des trucs à manger qui feront qu’il restera grosso modo la même proportion de trucs à manger à la fin qu’au début (air connu). Retour des Incantatie IV pour écrire ça, Eff. 649 mots. Je me perds. Il n’y a pas assez de (...)
Là où on est allé ça s’appelle
j’ai oublié. D. et R. habitaient là du temps où ils habitaient là et
il y aura un canal qu’on peut longer jusqu’a des bois (chiens,
chevaux, vélos, promeneurs repus après l’agappe, enfants
dotés de leurs cadeaux tout neufs, poissons). Il fait
un soleil blanc, non
très clair pour la toute première fois depuis mon arrivée le 20 et c’est
ça le problème. Le masque magnétique c’est pas très efficace quand la lueur a pris
à l’intérieur de ton propre crâne mais j’avais l’air
d’être un (...)
La pharmacie de la rue L. m’appelle : ils ont reçu une boîte de Nocertone. Me la mettent de côté. On en est là donc. Passé la journée à courir. Courir sans bouger mais courir. Être là face une webcam pour une séance de questions réponses sur l’édition avec des étudiants. Au Ekki de Bibliothèque pour un rendez-vous avec quelqu’un. Et 562 mots pour Eff. Le docteur Jivago : Entre la rue qui jour et nuit s’agite et le bruit constamment derrière mes murs et l’âme moderne, la correspondance est aussi étroite (...)
Une connerie : j’irai prendre un Nocertone entier au lieu d’un demi comme action préventive. Le train, c’est-à-dire le halètement de la lumière, a pesé. Zombifié toute une partie de la journée à Montpellier. Do you like your heart reverberating in another’s chest ? [1] On fera l’aller-retour dans la journée avec Philippe. Parution d’un entretien de nous sur ActuaLitté sur notre offre d’abonnement numérique à destination des bibliothèques et collectivités. Il fait beau. On avance. I really know her the only (...)
un homme il a mal à la tête il serre son front avec ses mains et demande « mais quoi faire au juste pour que ça s’arrête dites-moi » il supplie avec son corps plié ça fait plein d’hivers dans la même année qu’il ne rit plus dans sa chambre fermée à clé il a écrit sur le mur blanc « on achève bien les bêtes »
Albane Gellé, Un bruit de verre en elle, Inventaire/Invention (cité par Pierre Ménard dans son Comment écrire au quotidien)
Mais moi, demain ça fera 25 jours que je n’ai pas eu mal. Ça prendra fin demain, (...)
Quand j’en serai à ne plus vivre à Paris, je me rappellerai quoi de cette ville ? Lac Daumesnil autour de quoi je cours (toujours dans le même sens) ? Ou remonter la Seine à pieds jusqu’à Notre Dame avec H. ? Rouler la nuit, longer la place des Vosges après avoir vu T. rue Mandar ? La cour carrée dans quoi je me couperai du bruit après avoir quitté le taf, sous l’enseigne Duluc Détective ? La bonne âme du Setchouan aux Ateliers Bertier avec le porteur d’eau courant sur place ? Aller signer les statuts de (...)
On a vu son rêve, a expliqué Belinda Naufrageuse. Ça nous a donné des idées. On l’a mélangé avec le nôtre, de rêve. Comment ça, vous avez vu son rêve ? a demandé Lili. Parfois ça nous arrive de voir les rêves des autres, a dit Belinda Naufrageuse. En volant, au crépuscule. Après, on vient ici pour sommeiller et frabriquer une histoire, a précisé Melissa Fatale. C’est comme ça qu’on est entrés dans le rêve de Bobby, a avoué Belinda Naufrageuse. Il était à la fenêtre. Il nous regardait depuis la fenêtre de son (...)
593 mots pour Eff (c’est de la neige ce que je fais). C’est de la neige : j’avais besoin de ça pour avancer. Peut-être que ça fonctionne. Toute une partie de la journée passée à déconstruire ces labyrinthes en XML, jusqu’à trouver une manip qui me sauve, un raccourci. Derrière, ce sera reproduire 650 fois la même combinaison de gestes, le travail à la chaîne comme dans cette scène de Dancer in the dark où le bruit des machines accompagne une chanson. Là il y avait le bruit des clics, des contrôle F, du (...)
Le changement d’heure a pas pris sur la montre. Où on change ça ? Comment on fait ? Dormi plus de douze heures (malgré ou sans l’heure h, celle manquante ?). 639 mots pour Eff. Et là je vis dans la brume, oui. Morphine 03, assez pauvre. C’est meubler ça. Je sais pas comment je peux garder tous les interludes issus des VHS. En l’état, je ne crois pas que ça fonctionne. Fractionner plus, faire maigrir. Idem la Trek que j’ai introduite. On se demande un peu ce que ça vient faire ici. Il faudrait que tout (...)
Samedi c’était samedi. Des tâches à accomplir. Des microtâches mais des trucs à cocher. Par exemple penser à souhaiter son anniversaire à H. à l’aube avant qu’il parte à Cannes ☑. Faire Ulysse ☒. Aller chercher à la Poste mon colis suisse perdu hier ☑. Payer les frais de douanes ☑. Recevoir encore un autre colis (Histoire d’Io) ☑. Râler par mail au sujet de ces frais de douane ☑. Faire le procès Pistorius en vitesse 1.5 ☑. Faire Eff (525 mots) ☑. Changer les bacs des petits ☑. Faire le ménage ☑. Aller acheter (...)
Nous quittons l’espace vierge qui nous a accueillis pendant dix jours... Et pendant ces dix jours, nous nous sommes tant et tant gorgés de cet espace, que je me demande comment nous n’avons pas explosé : nous l’absorbions sans retenue, comme l’air qu’on respire, pour longtemps, pour des années. Et lorsque, après trois ans, je suis revenu à Kolgouev, j’ai compris à quel point cet espace basique, matriciel s’était imprimé en moi, et qu’il y avait bien des choses auxquelles, désormais, je n’avais plus (...)
J’étais à Montparnasse. J’irai manger à Sushi Gozen. Avec Virginie un moment au café de l’Atlantique. Ça me remplit d’énergie cette discussion. Il y a la soirée du 26 à L’autre livre à préparer. Sushi gozen propose d’autres trucs le midi que le soir. Des nouilles Udon à la sauce soja. Tout est bien tenu froid par des glaçons. Comment ça se mange ? Le temps était bizarre : n’arrêtera pas de passer de très ensoleillé à l’hyper nuageux. Tu es là, tu marches. Tu lis des trucs qui te stimulent. D’autres moins. Je (...)
H. a collé deux feuilles A4 sur la porte d’entrée : quand on quitte l’appartement, on doit faire une croix là-dessus après avoir vérifié que la porte lapine était bien fermée. H. a beaucoup de patience vis à vis de mes (nombreux) moments de détresse. Il y a donc sur cette feuille des petites croix. Place de Clichy pour un verre avec Joachim : il a codé un petit jeu statique pour La crise. Me demande quand c’est que sort le CdT réédité, je ne sais plus. Et hier, préparant le fichier sur lequel travaille (...)