Peter Weiss



  • 091018

    17 novembre 2018

    Enfin j’ai pu dormir un peu. C’est où le quai de la Daurade ? Il y fait beau, toujours, et c’est du vent. En réalité, c’est à un quart d’heure. Ils ne servent pas de maté ici. À défaut de refaire le monde, on refait publie.net. Il y a des courbes mystérieuses qui sont tracées sur des serviettes en papier et
    je n’ai jamais trouvé la fin de cette phrase.
    Le soir, au Recantou, pour l’une de nos multiples soirées anniversaires avec Laurent Grisel (piraté par Joachim Séné) pour une lecture "Crise - La crise" du plus bel effet (peut-être que ce serait mieux encore un "Crise - Je ne me souviens pas", je note ça pour plus tard), Julien Boutonnier qui aime danser dans sa chambre et Claire Dutrait qui, en cicérone des temps perdus et des enfers industriels, nous guidera jusqu’à Orphée, Eurydice, et cette faim qui nous tenaille. L’idée, c’était de se déplier (ou déployer) autour de la notion de crise. Économique, financière, intime puis environnementale. Avons-nous réussi ? Le repas à Hanoï, mais c’était à deux pas. Je n’avais pas réalisé qu’il y aurait des cacahuètes dans ce plat. Laurent me parle de Peter Weiss : Esthétique de la résistance. Il faut que je lise ça.

  • 180919

    18 octobre 2019

    Ils mangeaient quoi au petit-déjeuner les chasseurs-cueilleurs ? Parce que là, avec un thé et une pomme dans le ventre, je ne me sens pas du tout d’aller chasser-cueillir pendant des heures. Je dors mal. J’ai perdu l’équilibre. Quand je suis sur le côté, la douleur y passe, quand je me retourne elle change d’hémisphère. Quand je suis sur le dos ça appuie sur les nerfs derrière, jusqu’à la nuque. Que faire ? Dormir debout peut-être. Ne pas dormir. Plusieurs matins de suite je me réveille obsédé par L’Esthétique de la résistance, un livre de Peter Weiss que je n’ai pas (encore) lu. Les livres qui me hantent en ce moment ne sont que des œuvres monstres : le deuxième tome du Dossier M 1, Mason & Dixon. Jerusalem. L’homme sans qualités. Que faire ? Les chasseurs-cueilleurs écoutaient-ils Ornette Coleman ? J’éprouve le désir d’écouter Ornette Coleman depuis que, étudiant, j’ai lu cette biographie de Lou Reed. J’ai beaucoup de mal avec le free-jazz. Et comme je passe mon temps à réécouter le début de l’album The Shape of Jazz to Come sans jamais arriver au bout, je réécoute toujours les mêmes morceaux. Force est de constater que « Lonely Woman » est unique. Mais combien d’écoutes m’a-t-il fallu pour parvenir à l’aimer ? Ou lui s’insinuer en moi ? Est-ce la même chose avec les œuvres monstres ? Combien de fois faudrait-il lire L’homme sans qualités ? Combien de fois Proust ou Ulysse ? Et combien de fois faire la grimace pour boire un café sans sucre ? C’est abject. Dehors, pour marcher mais pas beaucoup (jusqu’à la Poste puis en revenir, monter et descendre les cinq étages à pied), pas de quoi chasser-cueillir quoi que ce soit, donc, mais quand passe dans l’alétatoire de la playlist « Going nowhere », ce qui est quand même très différent d’Ornette Coleman, eh bien, je me fiche bien de chasser-cueillir quoi que ce soit, ou du fait que le PSG à domicile joue en blanc contre un Real Madrid qui joue en sombre pour ce premier match de Ligue des Champions, ce qui est juste une aberration footbalistique de plus dans ce monde de couleurs tourmenté(s).


  • ↑ 1 D’après de récents travaux en neurologie, le mariage procure un sentiment de bonheur qui dure deux ans. Très exactement deux ans. Pas davantage. Passé deux ans, chacun des époux revient à la disposition d’esprit qui était la sienne avant de se marier. Il retourne à son point de départ. Il replonge dans sa misère. Il n’a fait que gagner du temps. Cela n’a rien de personnel : c’est câblé dans nos cerveaux.