Te revoilà à l’aube de la terminale L devant ton prof de seconde : il demande à chacun de vider sur sa table le contenu de son sac et devant toi tombent les livres. Il y a Le diable au corps, L’odyssée barbare, un Antoine Bréa sans titre ainsi que ton traité de médecine légale, que ton prof ne parvient pas à ouvrir et dont il se sent obligé d’entamer les pages avec les ongles.
Par-dessus tout le reste (c’est-à-dire littéralement plaqué par-dessus d’autres lectures), tu lis aussi le (...)

Durant une réunion (c’est un rêve), on te demande d’aller chercher des boissons (de l’eau, de l’eau gazeuse, du coca, des cafés, de la bière) et tu te retrouves dans la nuit véritable à chercher ces liquides avant de décider que jamais plus tu ne reviendras d’où tu viens et que tu abandonnes, tout simplement, définitivement ton poste, quel qu’il soit par ailleurs, avant de finalement rentrer au bureau ou chez toi tout piteux, la tête dans les épaules, avec ou sans les boissons demandées tu (...)

Dans le rêve, tu étais assis quelque part au restaurant avec lui. À ta gauche, des personnes bien réelles (mais complètement fictives) rejouaient une scène cathodique empruntée à Dieu sait quel spectacle dit ou talk show. À ta droite, l’acteur venu d’un film se répétant sous tes yeux à mesure que tu l’observes. Le film était fictif, Harrison Ford jouait dedans, mais jeune, c’était en rapport avec l’aviation à hélices.
Tu as quelque chose dans les yeux dans les tempes dans les (...)

Un pianiste argenté joue du post-Philip Glass avec un ensemble basse et rythmique robotisée mais c’est tout ce dont tu te souviens.
Vers deux heures du matin, via Facebook, K. t’envoie un message pour te dire qu’il a lu ton bouquin, que ça ne lui a pas plu. Parmi les remarques qu’il te fait, il t’indiques que ton écriture manque de simplicité et aussi de plaisir, deux mots que tu retiendras particulièrement, et que tu aimerais bien te graver une bonne fois pour toute dans le crâne, ou te (...)

D’autres morts t’écrivent de longues lettres manuscrites qu’ils te font parvenir via l’entre-monde des rêves. Tu les comprends, t’apprêtes à y répondre. Pour une raison qui t’échappe, ces lettres sont écrites en anglais.
Tu es tellement laborieux quand tu écris un récit : tu galères. Malheureusement, ta méthode de travail ce serait de rater plusieurs fois et souvent et de tout réécrire par la suite. Pourtant, tu aimes t’imaginer le fil narratif des choses. Ton activité, ce serait donc de (...)

Tu regardes le film La route tiré du roman de Cormac McCarthy, mais ce n’est pas réellement La route : c’est une adaptation bis qui s’écoule dans le rêve. Dans cette version parallèle, des tempêtes de sable s’abattent sur le père et son fils (et on la voit venir de loin). Dans cet autre rêve minuscule, le diable est allongé sur la canapé du salon et il te dit : « c’est bon, je le lirai plus tard ton bouquin ».
Tu as traversé le jour comme on traverse une ville : en apnée pratiquement. Le (...)

Quelque part, River Song en tenue d’astronaute nous emmène dans les couloirs terreux d’une mine (ce n’est qu’un hologramme mais elle est bien vivante).
Tu te penches sur l’écran blanc du Mac pour écrire une fiction narrative et lorsque tu relèves la tête pour t’extirper de tes 22 000 mots actuels, voilà que de la buée perle à tes yeux et qu’il fait bien 75% d’humidité dans la pièce.
H. absent ce week-end tu te nourris de thé le midi (à seize heures) et d’une tartine de miel. Ça suffit. (...)

C’est un autre Metal Gear Solid, ils déferlent souvent dans les rêves. Il faut aller chercher le plus petit perdu dans l’enclos des cougars (faut nager dans la mer). Le plus exaspérant quand on passe par le large c’est encore de heurter les nageoires ou les nez tout visqueux des poissons qui pullulent. Plus loin, ils ont laissé des poêles bouillantes flotter pour que les crevettes, d’elles-mêmes, s’y jettent pour rissoler.
Tu t’es réveillé avec une chanson dans la tête au matin, chanson (...)

Tu marches sur la côte Atlantique. Dandy, chapeau melon, canne à la main, petite moustache noire dessinée au feutre. Tu fais des visites pittoresques et fictive le long des plages et des falaises. Il y a un lac particulièrement vert et une émeraude centenaire et vivante git dans ses profondeurs.
En cette journée passablement épuisante, la vue d’un chien tacheté loup au sortir du métro te réveille et t’apaise.
Oedipa sat, feeling as alone as she ever had, now the only woman, she saw, in (...)

"How’s it going ?" the cop inquired."Just marv," said Oedipa. "I’ll let you know if it’s hopeless." Then she saw that Hilarius had left the Gewehr on his desk and was across the room ostensibly trying to open a file cabinet. She picked the rifle up, pointed it at him, and said, "I ought to kill you." She knew he had wanted her to get the weapon."Isn’t that what you’ve been sent to do ?" He crossed and uncrossed his eyes at her ; stuck out his tongue tentatively."I came," she said, "hoping (...)