Ali Smith



  • 080122

    8 février 2022

    Commençons par une blague. Au centre commercial pour ma troisième dose, la personne a du mal à trouver le muscle. C’est tout, c’est ça la blague. La seule question à poser, pour Morton Feldman : comment est-ce que tu arrives à avancer ? Je passe mon temps à revenir à ce mot. Je suis le grand gagnant LIDL. J’ai une chance de gagner un monsieur cuisine. Pour trouver le lieu du rendez-vous vaccinal, il faut se rendre devant Carrefour et faire quelques pas. Ensuite, c’est à côté de la boutique Adidas. On dirait une chasse au trésor. La personne qui écrit les renseignements me concernant sur une feuille et me prend la température à bout portant à l’aide d’un pistolet laser (36.2°, ça ne l’inquiète pas) tient son stylo entre l’index et le majeur (ça ne m’inquiète pas). Tout cela se passe avant que j’en vienne à regretter n’avoir pas dit quelque chose à quelqu’un à qui j’ai parlé au téléphone aujourd’hui, avant de réaliser que ma conversation n’avait eu lieu que dans ma tête, et donc que si oubli il y avait, il n’était pas très grave. Peu importe : une tempête est en approche. Le soleil n’a plus court. George’s mother goes over to speak to the attendant. She speaks in English. The attendant speaks back in Italian which her mother doesn’t speak. They smile at each other and have a conversation. What did she say ? George asks her mother as they leave the room through the curtained door and go down the stairs. I’ve no idea, her mother says. But it was nice to talk to her 1.

  • 100122

    10 février 2022

    Au moment où notre ministre de l’Économie et des Finances déclare que le taux d’imposition des successions indirectes est quasiment confiscatoire, Benoît signe chez le notaire la succession (indirecte) de Philippe auprès de la SAS qui prévoie, donc, une somme quasiment confisquée par l’État, laquelle permettra de payer le licenciement des salariés. Quel soulagement, se dit-on en substance, que la part confisquée de cet argent serve à renflouer nos systèmes de santé et d’éducation ! Je vais tâcher de faire ce que je me suis engagé à faire lors de notre dernière visio et que j’ai pas fait, dis-je. Avant de passer le reste de ma journée au rez-de-chaussée parce que Dune-Dune a mal au ventre (je me comprends). Dehors, les oiseaux chantent à droite et à gauche (c’est traversant). Le soleil est en alerte-enlèvement depuis des jours. Quand on me tire les cartes, j’ai tendance à choisir celles qui se cachent. I have this need, H is saying. What need ? George says. To be more, H says. More what ? George says. Well, H says, and her voice sounds strangely altered. More 2. C’est moche : l’Iliade a commencé à jaunir avant que j’ai pu la lire. C’est beau : il y avait en réalité deux amandes dans cette amande.

  • 110122

    11 février 2022

    Si la Terre ne tournait pas autour du soleil mais de Jupiter, qu’est-ce que ça changerait dans notre quotidien ? Dans Mobile Suit ZZ Gundam, le générique d’ouverture répète à plusieurs reprises les mots CE N’EST PAS UN ANIMÉ ! C’EST LA VÉRITÉ ! Je fais la découverte d’une boîte aux lettres inconnue autre que celle que j’utilise régulièrement. Elle est collée au bar PMU, lequel est actuellement fermé pour raisons familiales. At some point, George says, this roof will stave in. Cool, Helena Fisker says. You’ll be able to look directly out at the constellations. There’ll be nothing between me and them, George says 3. Je me suis remis à écrire dans le vide. Après une semaine à relire tout Biopic au compte-goutte, j’ai changé mon fusil d’épaule. Plutôt que d’écrire peu, et ruminer, je vais écrire beaucoup et oublier. Il ne me restera plus, ensuite, qu’à couper tout ce qui dépasse. Précisément ce que je fais dans ce journal, par ailleurs.

    J’ai présenté de Kooning à Leonard Bernstein. Ils ont commencé à se voir et à s’apprécier. La plupart du temps, Bernstein allait au concert avec lui et ensuite ils allaient au restaurant, mais cette fois Bernstein l’avait invité chez lui. Et chez Bernstein — comme vous l’imaginez, l’ascenseur s’ouvre dans son appartement, il vit dans ce genre d’appartements — il y a un grand vestibule en marbre avant d’entrer dans l’appartement, avec des tableaux abstraits dans des cadres hors de prix. Et Bernstein demande à de Kooning : « Qu’est-ce que vous pensez de ce tableau ? » et, comme de Kooning est un peintre flamand honnête, il lui répond : « J’en pense que c’est de la merde ! » Et Bernstein lui dit : « C’est un singe qui l’a peint. » Et de Kooning ajoute : « Un singe ? Quel talent, ce singe ! » (Rires.)

    Morton Feldman, Au-delà du style, Éditions de la Philharmonie, traduction Jérôme Orsoni, P. 81

  • 150122

    15 février 2022

    Sur Twitter quelqu’un dit : Il n’y a pas de honte à être triste. Un autre : Les teckels c’est le must. C’est l’école de la vie. La performance de Stromae au JT de TF1 l’autre jour aurait conduit de nombreuses personnes à contacter des hotlines anti-suicides, ou œuvrant pour la prévention de la dépression. Certains disent : Voilà quel est le rôle d’un artiste ! Une autre façon de décrypter cette information serait de dire : depuis que Stromae est passé au JT de TF1, les statistiques de la dépression explosent. Rien n’est jamais faux avec les statistiques : c’est prouvé par des statistiques. Stromae a fait du mal être en milieu heureux la base de son identité musicale, depuis « Alors on danse ». Il est au cœur de son sujet, qui est très contemporain. Peut-être a-t-il, comme l’écrit Ali Smith 4 the bareness and the pliability it takes, ho, to be both. La dépression comme point aveugle d’un décor qui ne cesse d’exalter des injonctions au bonheur. Le plateau du JT de TF1 en est le lieu idéal : saint du saint de la langue bienveillante, qui prend toujours le consommateur dans le sens du poil pour le conforter dans ses illusions, et qui l’amène à ne pas voir ce qui pourtant est le sujet même de la plupart des sujets d’actualité traité chaque soir : que le monde, c’est de la merde. Après 11 mois, Le loup approche les 70 000 mots.

  • 110222

    11 mars 2022

    J’ai un faible pour les films catastrophes même (surtout) quand ils sont très mauvais. Imagine if time could be kind of suspended, rather than us be suspended in it 5. Je suis passé à côté de toute une génération de consoles : Lost Odyssey par exemple resssemble à une synthèse des Final Fantasy des années 90 mais avec une meilleure 3D.

  • 210222

    21 mars 2022

    Juste au moment où je commençais à me dire qu’à ce stade, des livres d’Ali Smith, je trouvais Winter moins bon qu’Autumn, que j’avais déjà trouvé moins bon que How to be both, je tombe sur ce passage où l’on assiste à un dialogue entre deux personnages, et où toutes les répliques du premier sont dites d’abord, et toutes les répliques de l’autre sont dites ensuite, de sorte que les échanges ne sont pas intriqués ni linéaires comme on le lit d’ordinaire mais séquencés, démontés, proposés en bloc, ce qui est assez stimulant comme mise en scène. Spoiler : dans La Planète des Singes : Suprématie, le César des singes est crucifié dans un Auschwitz de singes.

  • 150322

    15 avril 2022

    A man beautifully dead well before he was dead 6. J’ai d’abord écrit quelques phrases footballistiques, avant de les effacer : j’ai déjà écrit ça par le passé. Puis je me suis apprêté à écrire quelques phrases sur Ulysse, avant de m’abstenir : cela aussi je l’ai déjà écrit dans le journal. Ensuite, il convient de faire le compte des mots du Loup, comme chaque mois : 75 500. Il ne reste plus qu’un « chapitre », un semblant d’épilogue, avant de tout mettre de côté et l’oublier des années, y revenir si le cœur m’en dit, le faire maigrir, écrire par dessus, peser le pour, le contre, me dire mais au fond à quoi bon, le laisser tomber au bout du compte et/ou le finir, et on sera bon.

  • 160322

    16 avril 2022

    J’en étais à me lamenter que le Sirocco d’hier qui a touché plusieurs départements de France ne soit pas monté jusqu’à nous, à me dire nous tout ce qu’on a c’est un ciel blême, une atmosphère apocalyptique et jaunâtre quand enfin c’est monté au cerveau. Spring : There’s a difference between narrative strategy and reality, but they’re symbiotic. Voilà ce que c’est, un film efficace : là, c’est la scène où le héros se révèle un type revenu de tout, une ombre parmi les ombres, mais qui a une ligne morale et qui s’y tient. Là, c’est la scène où des seconds couteaux l’apprennent à leur dépend. Là, c’est la scène de poursuite en voiture. Là, c’est la scène où la fille se fait capturer. Là, c’est la scène où le héros dit qu’il n’est pas un héros. Là, c’est la scène où il se bat à mains nues sous la pluie, et/ou dans la boue. Et là, c’est la scène où il se rend justice lui-même. À ce moment-là, est-ce qu’on n’a pas déjà entendu cette bande-son dans un autre film ? Et à la fin il repart d’où il vient, et tout est exactement comme au début, tout en ne l’étant plus du tout.

  • 170322

    17 avril 2022

    J’apprends par hasard que nous sommes jeudi, pas vendredi. Moi, je me croyais mercredi et le Sirocco est loin dehors, le sable est loin dehors, le ciel est dégagé de son jaune, le Sahara continue de se déplacer et je note, dans un carnet qui n’a pour vocation que de recevoir des bribes, de petites phrases, des autocitations futures à incorporer à des textes encore non advenus, les mots repanger la planète. Il y a dans Spring tout un passage qui pourrait m’éclairer dans Le loup, sur le territoire des Cairngorns :

    It must be nice living among mountains of the less awesomely sublime, more friendly type, he says.

    Friendly ? the woman says. You’re easy fooled. The friendly Cairngorms. A million and one horrific ways to die up there.

    Really ? Richard says.

    Exposure, storms, blizzards, the woman says. Wind tunnel that can blow you head over heels into snowdrift you’ll never get out of. Sudden snowstorms, I mean any month of the year. Even the high summer. White-outs, avalanches. People getting lost when the weather suddenly changes. Mist coming down out of nowhere on days when it can be beautiful weather just a few miles away, I mean, people can be sunbathing at Loch Morlich and it can be frostbite and ice up there, and no shelter for miles mind you, no houses, no roads, the snow can fall very fast indeed, and it’ll tire you out to be just trying to walk through deep snow, and up to your waist it can be. And in the spring, when there’s the thaws, the thin-looking streams that seem like nothing can get very big and powerful, and there’s also the danger of people putting their whole bodyweights on what they think is the ground but is really actually melty ice over very deep water, aye, there’s been more than a few drownings that way, and the kind of wind can be blowing in April and May that actually pulls bushes and little trees up by the roots and flings them at you.

    Gosh, Richard says.

    J’apprends surtout, par hasard, que plusieurs aéronefs d’État ou VIP russes se sont conjointement envolés vers l’est, ce que tout un chacun prend ici et là pour la preuve qu’une catastrophe se prépare : La RU pourrait escalader dans le déclaratoire, explique @DSI_Magazine, la référence sur les questions de défense, en France et dans le monde, depuis 2005. Ailleurs, des extraits de Tosltoï. Cela fait des années que je veux lire Guerre et paix, et toujours j’ai une bonne excuse pour remettre à plus tard. H. me dit que le sable du Sahara sur la neige, c’est beau. Poulpir est malade et Tartelette me hait. Quand tu as utilisé la cheminée, tu sens le feu. Quand tu as tondu tu sens l’herbe. En relisant une partie de la novela qui termine le dernier recueil d’Amy Hempel, on trouve, à un endroit du premier jet, pas relu depuis deux ou trois ans, un jeu de mot intraduisible laissé en anglais, accompagné d’une parenthèse où l’on peut lire bon courage.

  • 200322

    20 avril 2022

    Le ciel est beau qui se lève sur un monde, une galaxie même, qui oubliera tout, un jour ou l’autre, de Shakespeare, d’Anna Akhmatova. Rien de ce qu’on pourra faire ou dire, ou penser, ou stocker, ou archiver, n’occultera qu’un jour toutes nos œuvres seront perdues, et qu’il faut vivre avec, ou plutôt sans. If the force of just five more nuclear bombs going off anywhere in the world happens, she said, an eternal nuclear autumn will set in and there’ll be no more seasons 7. Raison de plus, si nos gribouillages sont plus que tout autre destinés à finir sous forme de cendre ou de sable, pour n’écrire que ce qui nous forme, nous fige, nous constitue, sans aucune autre considération extérieure (sans même aucune idée d’un lecteur extérieur).

  • 240622

    24 juillet 2022

    Je n’ai absolument aucun souvenir de ce que j’ai voté pour le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen de 2005. Je ne revois que des gens tractant devant la fac quand j’arrivais matin. Je sais que j’ai voté, que ce n’était pas mon premier vote, mais ce que j’ai mis dans l’enveloppe, non. Je sais faire d’autres choses. Déposer une araignée dehors pour qu’elle ne finisse pas noyée dans la douche ✔️. Déplacer un escargot pour qu’il ne se fasse pas rouler dessus par un vélo sur la voie verte ✔️. Découvrir que mon compte auto-entrepreneur dont je ne me sers presque pas depuis sa création est noté radié depuis 2014, alors même que j’ai échangé en 2019 avec le service des impôts au sujet de la CFE ✔️. Envoyer la V2 du Loup à T. pour qu’il démonte et remonte le roman ✔️. Dans une vidéo quelconque, je regarde quelqu’un proposer une recette d’un plat pour qu’il ait le même goût qu’au restaurant, en moins de 25 minutes de préparation. Ce faisant, son plat aura le goût du goût industriel, de même que ma énième batch de pâte à tartiner maison, cette fois au caramel beurre salé, qui s’avère donc sans intérêt. Chaque fois que je raconte La mort aux trousses à quelqu’un (ce qui n’arrive pas non plus tous les quatre matins), je ne sais pas si je dois parler de Cary Grant (qui n’est pas James Stewart) comme Thornhill ou Kaplan, résultat des courses j’alterne entre les deux. Ali Smith 8 : I had a dream where pain all over my body turned into paint all over my body.

  • 140223

    14 mars 2023

    C’est une erreur. Ce n’est pas cesser de penser qu’il faut dire, mais faire cesser les pensées négatives, et c’est très différent je trouve. Je trouve. Je tape comment substituer aux pensées négatives des pensées positives dans Google et voici ce que me donne le premier résultat. Identifiez les pensées négatives et acceptez-les sans résistance. Contrastez, réfutez et remettez en question. Reformulez la pensée de manière adéquate. Drainez vos émotions négatives et injectez-vous des émotions positives. Et voilà. Ça va mieux. « Comment ça va ?
    — Oh ça va. Ça va mieux je trouve. Je suis vraiment dans une bonne période en ce moment.
    — C’est super.
    — Maintenant, si tu veux bien m’excuser, je file aux toilettes m’injecter des émotions positives et je reviens. » À la main, j’écris le mot un comme un n à l’envers, ou comme le chiffre VI en chiffres romains. « Torukia » dans la tête. J’en ferais bien ma sonnerie de portable mais j’ai déjà une sonnerie de portable. Et personne ne m’appelle. On devait m’appeler. Mais on ne m’appelle pas. J’appelle. J’ignore le nom de la personne qui m’a appelé jeudi (je crois que c’était jeudi) mais je sais que c’était une femme. Là, c’est un homme. J’ai beaucoup de collègues mais je lui dis de vous rappeler, me dit-il avant de clore l’appel. Traduction : ils sont deux dans un bureau miteux quelque part où bourdonnent des appels toute la sainte journée et, effectivement, quelques minutes plus tard, elle (l’autre, la première) me rappelle. Cette fois, elle me donne son nom. Ça a l’air fumeux. Je suis indubitablement sceptique. Il y a une ellipse. Je suis devant mon ordinateur. Je créée mon identité numérique. Pour ce faire, je dois déclarer devant ma webcam une série de chiffres tout en tenant ma carte d’identité, un peu comme un détenu pendant sa mugshot, après avoir fait rentrer mon visage dans un oval. Il n’est pas important que mon visage corresponde au visage de la carte d’identité : je veux dire si, car c’est le même visage, mais l’alentour. À l’entour, tout a changé. C’est fini. Relisant Féroce, et terminant Les ouvertures, je me dis on écrit dans ce qu’on lit. C’est une évidence mais enfin l’encre avec laquelle on écrit, dont on trace les lettres, ou en l’occurrence on les fait apparaître sous la forme de caractères de pixels sur un écran, à réflexion luminescente ou pas, c’est celle des livres qu’on lit. Je me suis beaucoup servi de ça pour écrire AQ, je me suis laisser gorger de Féroce, et sans Féroce je n’en aurais rien écrit de semblable (et de la même façon Féroce est écrit de l’encre d’autres livres, et pas seulement de la main de Benoît). Idèmement quand on lit des livres indigents on écrit dans de l’indigence, et c’est pour ça qu’il ne faut pas avoir de scrupules à interrompre un mauvais livre, ou du moins un livre qui nous semble à la lecture mauvais : ce n’est pas seulement une question de goût ponctuelle, c’est une question de santé publique. Ne perpétuons pas (et donc ne transmettons pas à autrui) l’indigence. Ali Smith 9 ne dit pas le contraire : She can’t be bothered with novels any more. She has read enough novels to last her a lifetime. They take too long. They say too much.

  • 080323

    8 avril 2023

    Chili vététarien avec M. qui y met, elle, un verre de vin rouge (avant les tomates pelées). Il n’y aura malheureusement pas de cheddar fondu, mais des protéines végétales censées tripler de volume dans du bouillon alors que manifestement pas. Pendant, parlons de La maison dans laquelle, avant de bifurquer vers celle des feuilles, et puis Nostra Vita, Poor things, Clive Barker, Anna Burns, Ali Smith, Alien 4. Il fait 94% d’humidité dehors, un dehors qui tombe dru. Le soir, ce sera le concert de Wati Watia. Avant, aider à préparer tout, et ensuite aider à ranger tout, et entre-temps manger ce qui a été préparé (parfois par nous, parfois pas), avant de rentrer sur les coups de 1h.

  • 150723

    15 août 2023

    J’imagine que la première question qu’il convient de se poser lorsqu’on lit quelque chose, c’est de quoi parle-t-on, sous ce dont on fait semblant de parler ? Voire même : chaque fois qu’on s’adresse à quelqu’un, ou que quelqu’un s’adresse à soi ? Je ne crois pas que ce soit le cas dans nos échanges avec Q., de passage à P., pendant que le vent souffle et que le soleil tourne. J’oublie de lui dire que la meilleure chose que j’ai lue cette année, c’est Happiness de Shūzō Oshimi, comme j’ai oublié de dire l’autre jour à une collègue que la meilleure chose que j’ai lue l’année dernière, c’est How to be both d’Ali Smith. Sans doute car je parle à retardement quand je parle à quelqu’un, poursuivant dans ma tête des conversations plusieurs heures après qu’elles ont été jouées.


  • ↑ 1 Ali Smith, How to be Both, Hamish Hamilton.

    ↑ 2 Ali Smith, How to be Both

    ↑ 3 Ali Smith, How to be both

    ↑ 4 How to be both

    ↑ 5 Ali Smith, Autumn

    ↑ 6 Ali Smith, Spring

    ↑ 7 Ali Smith, Spring.

    ↑ 8 Summer

    ↑ 9 Hotel World, Hamish Hamilton