Joey Comeau



  • 180709

    18 juillet 2009

    blancasse.JPGSemaine blanche en Bretagne où l’on souffle. Je n’y rien écrit (ou presque), n’ai pris aucune photo (série 17h34 mise à part), n’ai pas beaucoup parlé non plus. Je n’ai répondu à aucun mail ni coup de téléphone. Je n’ai presque pas lu, une centaine de pages à peine. J’ai cherché le fameux Journal de Larbaud sans le trouver, j’ai dépensé ailleurs de l’argent qui stagnait. Me suis contenté de traverser, respirer, observer. Il était important de ralentir l’organisme, rentrer en brève hibernation. Cet été sans déménagement est le premier depuis trois ans : j’ai profité un moment de l’immobilité. Bientôt il faudra reprendre le rythme, ce n’est pas un problème.

    Rien écrit ou si peu : Coup de tête en pause le temps de penser à et faire autre chose. J’ai cherché vainement à commencer Ernesto & variantes, texte qui devrait être proposé pour le prochain Cyclocosmia mais le syndrome Scapulaire se répète et je n’ai pas pu trouver ma lancée. J’ai créé un fichier Histoires dans le but de consigner ces quelques nœuds fictionnels embryonnaires que je traverse ou qui me traversent et qui ne soulèvent pas plus d’intérêt de ma part mais qui, peut-être, à l’avenir, pourraient me servir. J’ai repris un peu, consigné parfois, réfléchi beaucoup, sur ce que je voulais faire, ce qui devait être fait. J’attends que le reste enfin se décante. Une fois mon rythme de travail retrouvé, les phrases sans doute suivront. Ernesto & variantes devrait être terminé courant aout. Je pense également à interrompre la série 17h34 en novembre, après deux ans de photos quotidiennes. D’ici là, peut-être, Omega Blue sera terminé lui aussi, à moins qu’il ne soit déjà devenu une fiction cohérente, qui n’a plus besoin de moi pour survivre. J’ai renoué avec les blogs ou sites anglais que j’avais arrêté de lire : Joey Comeau et George Orwell. Joey s’interroge sur les autoportraits sexy ou censés l’être, Orwell s’inquiète du temps qui peste : Raining almost the whole day, etc.

  • Joey Comeau, Lockpick pornography

    21 août 2009

    D’après la page Wikipédia qui lui est dédiée, Joey Comeau serait surtout connu pour son webcomic quotidien A softer world dont il écrit les textes. Il écrit aussi des livres (romans, nouvelles, trucs), parmi lesquels Lockpick pornography, que l’on pourrait traduire par « Pornographie du crochetage » mais qu’il vaudrait mieux s’abstenir de traduire ainsi, voire même de traduire tout court.

    lp.jpg

    Lockpick pornography est un court récit où le parcours initiatique est détourné, comme souvent, pour projeter une fuite circulaire qui ne va nulle part et une initiation morte née qui ne débouche sur rien. Lockpick pornography n’en est pas pour autant un mauvais roman (ou nouvelle, ou truc), rien à voir, simplement l’un de ces romans qui prennent le partie d’échouer à atteindre Dieu sait quoi. Dans Lockpick pornography on n’arrive nulle part, on repart à peine arrivé.

    Le nom de Chuck Palahniuk s’impose à la lecture de ces pages, peut-être parce qu’il est le seul que je peux associer moi-même au qualificatif transgressive (encore que). Quelque chose me dit que le début de ce livre est raté et que la fin est précisément pertinente : preuve que la référence Palahniuk, sans doute, ne s’impose pas vraiment. Restent l’acidité du ton et l’humour jackass de celui qui fonce exprès droit dans le mur, l’absurdité des scènes (pourtant comiques) qui retournent les contradictions, comme le montre l’extrait ci-dessous.

    Everyone talks the way they’re supposed to these days. It’s like we’ve become the voices for our institutions. He’s the fast food manager, and I’m the disgruntled customer. In a few seconds I’ll go back to being the frustrated genderqueer faggot and he’ll be the frustrated manager. Either way, you could listen to us talk for five seconds and figure out who we are. "This Coke made me gay", I say. I hold out my hand for him to examine. "Look at that. I’ve never had a manicure in my life, but now my nails are neat and tidy. Neat and tidy ! I work in a factory, man. I can’t have the guys at work thinking I’ve been filing my nails instead of biting them down."
    "The Coke made you gay ?" he says, and now he’s sarcastic, embittered fast food worker. (...) "What am I going to do now ?" I say. "I have a girlfriend at home, waiting for my Johnson Special, and all I’m thinking about is how to do her hair !" The manager is looking behind me now. "Hey ! I said my girlfriend loves cock ! You look at me when I’m talking to you."
    "I’m sorry, there are customers waiting", he says. "If you have a valid complaint, you can call the head office." I open my mouth to say something, but Michelle interrupts me.
    "I don’t mean to interrupt", she says. The manager is smiling again, and he shakes his head.
    Not at all, ma’am", he says. "Is there something I can help you with ?"
    "I sure hope so", she tells him. "I think this Coke turned my friends gay." She points over her shoulder, where Gilyan and Sheryl are making out in their chairs. Customers all over the store are staring. "I don’t mind or anything", Michelle says. "I mean, six in ten people are queer these days or something. Whatever. It’s just that we have to get to a swim meet, and I’m worried that they’lle be too busy thinking about vaginas to focus on their warm up exercices. Is there anything you can do ? Have you got a Pepsi, maybe ?"

    On se fout de Chuck Palahniuk. Lockpick pornography pose, frontales, les questions lieés à l’identité sexuelle, au genre. Qu’est-ce qu’une identité queer et pourquoi celle-ci ne peut que se provoquer (prolonger, propager) de manière subversive ? Pourquoi, littéralement comme dans la métaphore, l’identité déviante (quelle qu’elle soit et quelle qu’elle puisse être) est vécue comme une serrure à forcer ? Des questions qui restent sans réponse, en filigrane sous les pages du livre. Il y a bien des tentatives, celles-ci ne se disent pas en mots, ce sont des comportements, comportements ratés bien souvent comme ceux auxquels le narrateur nous habitue (shooter sec dans la tête d’un politicien conservateur, l’écran sonne creux et la télé se renverse) et autres tentatives d’actions qui se terminent en blague. Lockpick pornography explore aussi le rien et la violence gratuite, celle qui attire et séduit, violence gratuite qui se fond à la fois en origine et point de fuite, réaction d’impact qui définitivement reste hors champs, preuve que l’alergie au genre devient ici réelle aliénation.

    I’m made of insects, changing and growing, forming breasts and a cock that stretches for blocks, sliding into the mouths of strangers, men on their way home from work, their lips forced open to accommodate my cock as it explores their whole body from the inside. They choke on it, these straight men in their hats. I push the insects that form my breasts, and they move, and then regroup to form the tits again. Tere are children climbing up my body, trying to suckle at the breasts. I push the breasts again, and the insects move.
    I dig at them, pushing my hands deeper and deeper beaneath the insects to find myself, but all I get are handfuls of beetles and flies. There"s nothing underneath.

    Une serrure à forcer, à plus grand échelle, c’est un moule à dynamiter, si possible de l’intérieur. Ce moule bien sûr s’adresse aussi au modèle de famille hétéronormée américaine. Forcer la serrure et s’introduire dans le foyer d’un citoyen lambda et modifier ses codes (en l’occurrence l’ordre et le sens des désirs), charger un porno gay dans le magnétoscope et se branler dans son salon. Au début du livre, tel est l’idéal d’action discrète du narrateur. Un peu plus tard, suivant le fil des errances et rencontre de ce « je » imposant, ce sera aussi frapper une fille qu’on croise dans la rue comme opposition violente au modèle de beauté occidental : la fille est mince et blonde, à son bras un étalon. L’évolution de la métaphore passe par la naïveté avant de se radicaliser : au cœur du récit, forcer la serrure, ce sera aussi prendre la place des parents dans le rôle d’éducation de leurs enfants et créer des livres transgressifs sur l’identité sexuelle. Le modèle s’appelle Johhny’s a girl, sometimes. Le genre, répète le narrateur sans trop réellement comprendre ce que ça peut signifier, est une construction mentale. Mais dans la pratique (dans le corps, nécessairement), baiser un drag king avec sexe en plastique et coupe de cheveux masculine, ce n’est pas vraiment baiser un homme. Dans le doute le narrateur esquive la question et mâchouille le godemiché d’Alex : sa bite plastique est devenue jouet pour chien.

    Lockpick pornography est un roman très court qui s’évade rapidement. Les questions abordées sont à l’image des virées fréquentes du narrateur dans la maison des autres : traversées par effraction, puis rapidement mises en fuite. La fin du récit est un modèle de sobriété et de basculement vers le rien. Je suivrai avec plaisir les prochains livres et projets de Joey Comeau. Lockpick pornography est disponible aux éditions Lose Teeth Press, jusqu’à très récemment il était disponible en ligne sur le site de l’auteur.

  • Joey Comeau, Overqualified

    27 septembre 2009

    Overqualified (ECW Press, juin 2009) n’est pas un roman mais un « truc », c’est à dire qu’on ne sait pas trop ce que c’est et donc qu’on peine à mettre un nom dessus, mais ça ne fait rien, même quand il n’y a pas de mots pour il y en a, et Overqualified est certainement un « truc », un « truc littéraire », même.

    overqualified.jpg

    Lockpick Pornography avait tout du premier roman : c’est à dire qu’il était à la fois naïf, touchant et raté. Nouveau livre : l’écriture a progressé. Joey Comeau s’est débarrassé du genre romanesque par une pirouette : il n’y a pas un récit mais des récits, publiés sous forme de lettres de motivation, des covers letters dont le ton est parfois proche du discours gris d’Hugues Jallon sans en être. Chaque petit chapitre est une nouvelle lettre adressée à une nouvelle entreprise et chaque lettre est prétexte à digressions qui n’ont bien souvent rien à voir avec l’acte de candidature en lui-même.

    Covers letters are all the same. They’re useless. You write the same lies over and over again, listing the store-bought parts of yourself that you respect the least. God knows how they tell anyone apart, but this is how it’s done.

    La quatrième de couverture précise : « the parts of yourself that you respect the least ». L’avalanche de lettres de motivation envoyées au hasard à qui veut les lire, dans Overqualified (littéralement : surqualifié), est prétexte à une descente en soi-même, face aux autres, contre les autres.

    L’écriture n’est plus grise, mais noire, depuis la Pornographie par effraction elle a muri, a gagné en sécheresse, en cynisme aussi. Overqualified est une virgule, un livre lu en une heure et demi, très bien ciselé, épuré parfois et découpé comme il faut. C’est à dire que chaque lettre tranche avec la précédente, que la continuité du texte est assez accessoire voire artificielle, que simplement se dégage une figure, celle du narrateur, qui se nomme Joey Comeau sans vraiment l’être sans doute, que cette figure se plonge dans des abysses finalement tactiles et communes à tous, que cette figure au fil des pages se désagrège, c’est à dire qu’elle se révèle.

    Dear Nintendo,

    Thank you for taking the time to consider my resume. I am writing to apply for the position of game designer. We have a chance here to help children experience games that are more true to life than ever before. Computer graphics have improved and improved, and some day soon we’re going to have to ask ourselves where we can go next in our search for realism.

    (...)

    We need an airport simulator, where the planes carry your whole family from A to B, job to job, and dad still drinks in the shower when you have to pee. Your older sister still comes home at three in the morning and wakes you up so she can sit on the edge of your bed and cry. Where you try to make friends faster at each new school, so you tell jokes even through you don’t know anybody and nobody gets them. Everybody says you’re the weird new kid. So at the next school you don’t say anything at all and then you’re the weird quiet kid. The planes touches down and you all lean forward in your seats because of inertia, and again and again someone says, « I hate to fly. »

    We need a new Mario game where you rescue the princess in the first ten minutes, and for the rest of the game you try to push down that sick feeling in your stomach telling you she’s « damaged goods », a concept detailed again and again in the profoundly sex-negative instruction booklet, and when Luigi makes a crack about her and Bowser, you break his nose and immediately regret it. Peach asks you, in the quiet of her mushroom castle bedroom, « Do you still love me ? » and you pretend to be asleep. You press the A button rhythmically, to controll your breath, to keep it even.

    Yours,

    Joey Comeau

    P. 39-40.

    Fiction par épisodes détachés, Overqualified est aussi un projet moderne, qui nait d’abord sur Internet et cela se sent. C’est une écriture par fragments, accumulés au fil du temps, puis peu à peu rassemblés qui composent deux ensembles parallèles : une partie du texte, exhaustive semble-t-il, quasi chantier, est accessible en ligne en page ouverte, elle rassemble tous les fragments empilés et une autre, la partie papier, compilée pour le livre, épurée pour le livre et recomposée pour lui : pour que depuis le chantier et les notes le projet s’affine et se matérialise. Une version ne vient pas remplacer l’autre : les deux se complètent.

    Toutes les lettres ne sont pas indispensables et, comme redouté dans ce type de projet, le livre est inégal. Ce n’est pas un problème en soit : on accepte qu’un tel livre puisse l’être puisse qu’il repose sur des bases mouvantes. Overqualified est amer car sur le papier à entête il déverse tripes et boyaux, également matière grise. C’est un exercice de communication désabusée qui ne se prive pas d’user de slogans à répétition, même lorsque cela ne s’y prête pas forcément à première vue, ici Comeau s’appuie sur sa longue expérience de comic-boy avec A softer world. L’image a retenir serait celle d’enfants admirant un désert de ruines apocalyptiques, des Chupa Chups collés entre les dents.

    Dear Hallmark,

    Thank you for taking the time to review my greeting card ideas.

    Idea #1

    Front cover is a to-do list, scrawled on a notepad. The text reads "Do dishes. Pick up light bulbs. Tell the woman I love that she means the world to me." Inside text : "Apologize for pressuring her into a threesome."

    Idea #2

    Front cover is a picture of a puppy dog with big, sad eyes. A Golden Retriever, maybe. Some breed that everyone loves, something vulnerable. The text on the front reads, "You think love has to last forever for it to be real. You think it isn’t true love unless it lasts until one of us is dead." Inside text : "That isn’t love. That’s dog fighting."

    (...)

    Yours,

    Joey Comeau. 

    P.61

    Overqualified est un véritable projet moderne qui sait se détourner du roman pour mieux faire dévier la fiction. Ça fonctionne. L’impression est là que Joey Comeau est pour l’instant le seul auteur de ma génération que je peux lire. Pour d’autres, visiblement, c’est encore un peu tôt.

  • 250411

    25 avril 2011

    Je ne devrais pas réécrire ma lettre de motivation standard, celle dont on dit qu’elle est « type », pendant lecture et traduction d’extraits d’Overqualified, de Joey Comeau. C’est juste la meilleure mauvaise idée du monde (et j’ai du mal à m’en défaire).

    Je crois surtout que ça n’a rien de grave, car derrière le traitement de texte j’ai aucune offre d’emploi de disponible à laquelle je pourrais céder ce jour. Jeudi Svetlana m’a rappelé que même si j’étais moyen chaud il fallait postuler quand même, car après tout on sait jamais, oui mais voilà ces conseils-là je ne les ai pas suivis. Aujourd’hui chaque annonce décryptée était l’œuvre d’un clown, comme celle postée par un membre gratuit sur un célèbre site et dont le pseudonyme est « forever » (on croit rêver).

    Pour la création d’une nouvelle activité, nous recherchons sur toute la France :
    Des tentateurs et tentatrices pour notre future agence de fidélité.
    Nous proposons une rémunération à la mission
    Vous savez utiliser votre séduction ! vous êtes d’un physique attrayant
    Vous savez communiquer et avez une bonne psychologie de l’être humain...
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    Faite-nous parvenir votre candidature par mail, un maximum d’informations sur vous, nous sera très utile pour vous recontacter dans une période de 5 jours pour un entretien.

    J’ai repris ce texte issu d’Overqualified dans lequel il est écrit que Princess Peach, sauvée par Mario au préalable, est « damaged goods » et j’ai creusé un certain temps pour trouver l’équivalent correct qui aille avec le sens et le contexte et le rythme des mots. Quelque part, je creuse encore. La terre est celle qu’on a foulé samedi dans les jardins du Luxembourg, blanche elle a bouffé toute la lumière du jour pour nous la balancer depuis le sol dans les narines, dans les sinus et dans les yeux. J’ai gardé haute ma propre tête (« tout est dans le port de tête », écrit Mathieu Brosseau) pour ne surtout jamais m’y perdre. On est parti par le métro à Odéon et cette obscurité fondue faisait au moins comme un millier de bien.

    Les chemins sont biaisés, dans la langue :
    tu mets des embuscades. T’as changé de
    sexe, l’exil, t’as pas bougé, ton pays est le
    même,ton sexe est celui de l’exil. Alors, les
    autres ne te lisent plus, ne t’écrivent, ne te
    comprennent plus, ne te voient plus. Dans
    sa genèse, ta voix a été arrachée à son
    propre devenir, n’a plus grandi, quand tu
    rêves, tu ne sais pas si ce sont tes yeux ou
    ta bouche qui babillent. A été arrachée et
    du coup, tes os font du poids.

    Mathieu Brosseau, Uns, Publie.net (à paraître papier aux éditions du Castor Astral)

  • 190512

    19 mai 2012

    Ce jeudi, Sushi Gozen (sauce soja)

    Les moulures au dernier étage de l’immeuble, elles plient sous les tonnes d’eau. L’indice d’humidité indoors flotte aux 60%. Hier trouvé une notice bio en 140 caractères : est né un peu avant ou un peu après Tchernobyl (voire le jour même). Son leitmotiv & son site web sont Fuir est une pulsion. Parle mais peu. J’écris deux lignes puis referme le fichier vies //. Fragment XACAA8 encore, sous-titre GlaukHaus n°160. Mis à part le fait que ce glaukhaus est un glaukhaus de 44 étages, j’en sais pas plus. C’est pas grave. Ca viendra très progressivement. J’ai modifié six fois le nom du doc dans le truc précédent (GlaukHaus n°88), à peine trois lettres de battement. Même principe là. Quand tout sera intérieur clair je pourrais me remettre à l’écran. En attendant d’autres choses à tenter. Enfin pu ouvrir Le roman d’Enéas. Et premier jet de ce poème d’Eileen Myles facebooké par Joey Comeau : Peanut butter.

  • #rêve 140, listing mental

    31 mai 2012

    1ère livraison (du 23 août au 16 septembre)

    #rêve d’un réseau 100% anonyme où mentionner rien qu’un nom met ce nom en danger. Une seule alternative : l’élevage intensif de pseudonymes.
    23 Août
     
    #rêve de là-bas bosser ailleurs. Eindhoven est nommé. J’y plonge. Les rues sont des cours d’eau. On se déplace à l’oeil. Impressions Bruges.
    24 Août
     
    #rêve d’une invention dingue : le traineau pliable. On range le tout dans un sac noir. La tête du renne dépasse. Où sont pliées les pattes ?
    24 Août
     
    #rêve d’une chambre psy cachée dessous la mienne. Dans l’ascenseur cette vieille folle menace de pisser dans les coins. J’embrasse la porte.
    25 Août
     
    #rêve voir stroboscopismes de la nuit même sans les yeux les voir. Pour s’abriter télécharger son être chez les morts avec la fibre optique.
    26 Août
     
    #rêve de m’en être tenu à ma voix, celle qui déclare à même le mégaphone devant la foule amorphe : j’ai décidé de suivre l’homme-crocodile !
    27 Août
     
    #rêve d’un #17h34 qui se serait perdu un matin avant même le réveil. Je le prends par la main et je le raccompagne à l’heure H, l’instant T.
    27 Août
     
    #rêve la leucémie. Pourquoi faudrait-il se soigner ? Compte les gélules. H. me force à les prendre lèvres à-même la source d’eau bouillante.
    28 Août
     
    #rêve veste rouge en sky rouge remisée -800% du prix de départ. Je la mets sur le dos (craquent les coudes) pour que cette peau soit mienne.
    30 Août
     
    #rêve de faire semblant taper le clavier pour qu’on croit qu’on bosse. Retour aux choses sérieuses : construire un château d’eau haut débit.
    31 Août
     
    #rêve d’une belle distribution d’armes, nom de code FAMASK47, mais surtout efface moi le viseur au laser pour ne rien dessiner dans la nuit.
    1 Sep
     
    #rêve un livre fictif, dans un salon fictif, pour un lecteur fictif, geste fictif d’achat et le Théâtre complet (par Kathy Acker) est à moi.
    2 Sep
     
    #rêve vue satellite là-haut sur Reykjavik et escorter avec les doigts les habitants minus hors de la ville pendant que tombe la mer sur eux.
    3 Sep
     
    #rêve d’Aubry-Hollande-Royal coupant la poire, enfin le fromage, en deux en huit en quatre, fond du rayon laitier, dans un joli supermarché.
    5 Sep
     
    #rêve le vrai nom d’un certain Merlin l’enchanteur. Il s’appellerait en fait "Merlin qui est fou" ou "Merlin qui rend fou" tiens peut-être.
    6 Sep
     
    #rêve d’avoir posé sa question existentielle au bon Merlin qui rend fou : les mots "capuche" & "chapeau" découlent-ils du même ancêtre mot ?
    6 Sep
     
    #rêve le vol des jeux Game Boy appartenant à celle, les stigmates de la chimio de celui. Les larmes franchissent-elles le seuil du combiné ?
    8 Sep
     
    #rêve le salaire des uns et le chiffre des autres. Ô se sentir important ! Garder closes les sutures sur mes lèvres. Je n’en soufflerai mot.
    8 Sep
     
    #rêve de ces pierres tombales, aller les chercher à la source, les ramener jusque chez soi, rouler dessus 4x4 de plusieurs tonnes, souffler.
    10 Sep
     
    #rêve une mutinerie robotique. Lutte des classes 2.0. La mort est au bout du cockpit. Mirage. Les robots sont guidés par quelques ragondins.
    11 Sep
     
    #rêve les réponses d’un certain président (des valises de biffetons racontent les journalistes). Voir s’effeuiller la carapace du politique.
    13 Sep
     
    #rêve paroles, paroles, paroles, et l’ombre qui me plante un canif dans la peau, sans visage, sans nom, sa langue secrète, me parle-t-elle ?
    14 Sep
     
    #rêve s’en aller en plein cours mener le chien (lequel ? Icelui). Jumelles lubriques m’attendent, là-haut, pour une séance de pole-dancing.
    15 Sep
     
    #rêve la plage, tempête sous la mer, des éclairs qui éparpillent la roche, éclats de roche éparpillée, et l’autobus se gare à même le sable.
    15 Sep
     
    #rêve l’animal sur le billard. Anesthésié mais langue dehors. 4000€ le bistouri. Cash ! Exciser sous la peau petits bouillons effervescents.
    16 Sep

    2ème livraison (du 18 septembre au 18 octobre)

    #rêve le futur comme un colloque où l’on étend ses jambes. Innovations technologiques : des châteaux-montgolfière, des 4L numériques, etc...
    18 Sep
     
    #rêve le futur comme l’invasion des tentacules. Elles prennent contrôle des immeubles et greffent aux corps un troisième oeil ! Je témoigne.
    18 Sep
     
    #rêve l’envers du réacteur nucléaire. Voir vibrer le béton, fumer le sarcophage et rapidement foutre le camp, sans sauvegarder ni un regard.
    19 Sep
     
    #rêve aux trois corps, tous "du même côté de la barque". Et même s’ils sont nus entre mes doigts moi ce que j’attrape : leur compte twitter.
    20 Sep
     
    #rêve les pommes dans lesquelles on s’étale. Précédemment : passage au domicile des sbires du Tsar pour présenter condoléances à la famille.
    21 Sep
     
    #rêve la quête d’une valise noire entre deux quais, parmi 807 autres. Les trains s’apprêtent à fondre. La prochaine fois la prendrai rouge.
    22 Sep
     
    #rêve tirer quelques penaltys avec J. Ménez. Autour de nous sont propulsés les corps errants du métro (et sur les murs projection de clips).
    23 Sep
     
    #rêve un cambriolage mexicain. Plus d’iPad, plus d’iPhone, plus de mots. Assassiner le flic corrompu du coin. S’en servir de défouloir. Ouf.
    23 Sep
     
    #rêve ces minutes futures à convertir en minutes présentes. Pour y parvenir, soustraire à ces minutes celles-là, y croire et puis se taire.
    23 Sep
     
    #rêve la peau gouache. Des couches de bleu vert rouge sur le visage, les cheveux. Les arracher par plaques. Les voir. En faire des fétiches.
    24 Sep
     
    #rêve le précog interdit. Aliéné dans une bulle de savon il me ment. Se sauve. Le faire renaître dans une bulle B ? J’en perds le contrôle.
    25 Sep
     
    #rêve une comédie musicale sous terre, décor transports en commun. Lignes embrouillées (des boyaux). Les quais noirs. Mais bon zéro musique.
    26 Sep
     
    #rêve l’écriture comme une forme d’automutilation dorsale. Le sang ronge. Et j’ai gâché mon meilleur T-Shirt. Mais sur la peau quel relief !
    27 Sep
     
    #rêve le seul mot qui terrorise. Pense-le, bois-le, laisse-le pousser en tête : il te rendra chômeur. Pire : assisté. Mais lequel est-ce ?
    28 Sep
     
    #rêve des foules envahissantes. Il est là lui aussi, boit mes liquides. Je les fuis tous. Retrouve l’animal. Celui-là déjà mort, ici vivant.
    29 Sep
     
    #rêve la Cougar vieille carne. Au bord du Spa me plante à l’estomac ses talons. Cherche des ongles, derrière la nuque, mon beau code-barres.
    30 Sep
     
    #rêve une blessure mortelle par balle : GSW to the head. Qui sont les commanditaires ? Fantômes, haut placés. Au-dessus du chef de mon chef.
    30 Sep
     
    #rêve une exécution sommaire. Décor d’hier, bord de route. Un flingue ! Ce flingue à bout portant. Le porte-flingue : un souvenir d’enfance.
    30 Sep
     
    #rêve la livraison à domicile de X litres d’eau puisées Fukushima. Eau si pure qu’elle fait germer des yeux sur les poissons. J’en ai aucun.
    2 Oct
     
    #rêve un nouveau genre de train prochaine génération. Composé de 2 barres parallèles, pas plus : elles dessinent en mouvement le signe égal.
    3 Oct
     
    #rêve ce cadavre en vie tout gris, le tien. Dans les chiottes un flic mort. Zombifié. Où est son pouce levé ? Avec un pic à viande j’y vais.
    4 Oct
     
    #rêve le poids de l’animal, les pattes dans le vide. Le retenir. Ses maîtres savent. Ce qu’ils veulent, qu’il s’écrase. Ils viennent. Tenir.
    4 Oct
     
    #rêve des visites inopinées. Me cache au premier rang à droite pour que le prof m’ignore. Attends au fond de la douche que quelqu’un ouvre.
    5 Oct
     
    #rêve la boite de merde, île paradisiaque. "Ils" complotent contre nous pour que l’on crève. On renverse les chefs. Sans eux restructurons.
    6 Oct
     
    #rêve aux lèvres d’un corps sans père. Je pense : lui fils de rien. Comment traverser la neige, geysers, sur cette comète sans atmosphère ?
    7 Oct
     
    #rêve Pétaouchnok-les-bains. Train (ou car). Lui dans une autre rame que la mienne à me faire signe. Se retrouver à destination ? Laquelle ?
    8 Oct
     
    #rêve de les fumer roulées. On ouvre les valises à la douane. Le tabac déborde. Dans chaque valise une autre, pleine de rouille qui se hume.
    9 Oct
     
    #rêve de partir avec toi, sans raison, là où la mer coule encore. Oublié nos têtes et cartes, tant pis. Aller. Monter dans le dernier train.
    11 Oct
     
    #rêve la boite totalitaire. Ils creusent le tunnel. Les trains coupés pour qu’ils puissent y vomir. Là les AK47 matent la route. On se tait.
    12 Oct
     
    #rêve la voix en morse des blouses blanches du labo. Les codes découpent les codes découpent dedans. Verdict : "un staphylocoque délicieux".
    13 Oct
     
    #rêve un pèquenaud. Chez qui on est ? Quelqu’un d’autre. Il feuillette un album photo et moi je feuillette son dos. J’abandonne. Parle donc.
    14 Oct
     
    #rêve une plage vide et, plus loin, une maison sur la plage. Au jardin des plantes rares capables de nous protéger de ces marrées soudaines.
    15 Oct
     
    #rêve l’analepse. Refaire la fac et la rencontrer elle pour une toute 2e fois. Fondre en larme. Nous avons vécu mais pour quoi ? Des brumes.
    16 Oct
     
    #rêve une poésie mouvante. Ça bouge, couleurs, ça chante. En 3D les mots du texte sont ses pigments. L’auteur s’appelle Quiconque. Le boire.
    18 Oct

    3ème livraison (du 19 octobre au 19 novembre)

    #rêve ou ne #rêve pas les pulsations tachycardes qui remuent sur les murs, ou dans les murs, ou dans ma tête (ou dans la tienne peut-être !)
    19 Oct
     
    #rêve le port du totem comme une poutre sous le plafond du salon. Et que dire du port du Stetson pour soutenir là-haut les voûtes du crâne ?
    19 Oct
     
    #rêve la fameuse fusion du cœur. Des bras mécaniques veulent morceler nos vies. J’ai un fils ou suis le fils de quelqu’un. Je dis : cours !
    20 Oct
     
    #rêve l’homme tronc, sans bras, sans jambe, sans tête. Comment lui prendre le pouls ? À l’embouchure des membres : tachycardes les moignons.
    21 Oct
     
    #rêve 20cm en moins dans le mouvement des pas. Le pied se bloque sur coussin d’air invisible. S’allonger pour que l’air vrille. Tout tangue.
    22 Oct
     
    #rêve l’origine des stades. Des châteaux-forts à l’entrée des villes, poste-frontière. On arrive en gueulant. Sont-ils soldats ou sportifs ?
    23 Oct
     
    #rêve l’Italie noire : comme un corps ébahi. La terre est une couleur, la couleur une carcasse et la carcasse un nom (à porter aux épaules).
    24 Oct
     
    #rêve le dernier Escalator. Pour le sous-sol monter au 32e étage ; tenir avec sa main la main courante. Sur le toit on se tue et on se pend.
    26 Oct
     
    #rêve la lente remontée du fleuve appelé la mer. Les berges gorgent. Je grimpe aux arbres, me fonds en faune & me cache sous le drap du sol.
    27 Oct
     
    #rêve la belle folie furieuse. Et comme dans la chanson et bien "que n’ai-je", "que neige", "que n’ai-je", je me pose toujours la question.
    30 Oct
     
    #rêve de ces dunes, mais à perte de vue ! Rouge le sable sous la plante de nos pieds, blanc le ciel marin qui bouillonne, et qui au milieu ?
    1 Nov
     
    #rêve mon propre petit pacte faustien avec le diablotin du coin. Ce diable est proxénète, il peut me faire surfeur (et il me jette à l’eau).
    1 Nov
     
    #rêve une île unique, entre deux globes, qui n’a pas d’heure, et où l’on oublie tout, mais où l’on oublie quoi, hein ? oui, bonne question.
    2 Nov
     
    #rêve une nouvelle de Faulkner traduite par@madmanclaro. Les mots vieux jeu sont dans des pages, ils n’ont ni bits, ni octet, ni code, rien.
    3 Nov
     
    #rêve la Tamise gorges hautes. L’eau souffle au sommet du phare, les vagues sont en ciment. J’attrape au vol un numéro d’Owni Faux Journal.
    4 Nov
     
    #rêve la migraine carnassière : mesurée 9 sur une échelle allant à 5 ! Les hommes sont devenus des femmes sont devenues des moines soldats !
    4 Nov
     
    #rêve la crise cardiaque en +, on me demande si j’en fait une, de crise, l’écran blanchit, je réponds oui mais j’ai juste pas les mots pour.
    4 Nov
     
    #rêve le fils d’untel leucémique et fantôme. Il arpente les vieux murs et moi de vieilles personnes. On mentionne des ancêtres. Qui pleure ?
    5 Nov
     
    #rêve des amputés manchots voir pousser sur leurs moignons nickel d’autres bras, non des lianes, prêtes à lécher le sol et ramper doucement.
    6 Nov
     
    #rêve les quelques soubresauts du sol, les pieds vissés au vieux ciment. Nous marchons sur le toit du métro ; pire : des Galeries Lafayette.
    7 Nov
     
    #rêve les petites métamorphoses : les mots sont des images, les images des nuages, et les nuages orage(nt). Vaudeville : il pleut, on brûle.
    9 Nov
     
    #rêve l’examen d’école sur petite table bois. Remplissez donc le texte à trous. Vous avez une heure. Last but not least : argot obligatoire.
    10 Nov
     
    #rêve le braquage le plus honnête qui soit. Le type repose l’argent sur le tapis roulant rayon brouette. Je bois du café froid et non moulu.
    10 Nov
     
    #rêve le prix exorbitant des nos spare-parts humaines. Je veux un coude, exige un poignet, cortex, tendon fléchisseur du pouce. Maintenant.
    12 Nov
     
    #rêve les résurrections médiatiques de MAM. Place Bellecour elle arpente et elle mâche (18cm de mousse au sol). Les badauds sont sceptiques.
    13 Nov
     
    #rêve passer cadre et l’augmentation d’salaire. Des tonnes de K€ s’bousculent. Mais vite rejoindre le cancre au fond d’la classe qui bâille.
    15 Nov
     
    #rêve des régurgitations passées traversées en voiture. On passe par la fenêtre à la place dite du marché. Et, spectre, revoilà la phynance.
    16 Nov
     
    #rêve à la va vite un train perdu pour quelque part : par là mettons : et toi et toi (et toi) vous seriez du voyage : avec ou sans vos noms.
    17 Nov
     
    #rêve l’oeil ouvert sur combien d’autres, scellés liés cousus aux commissures sous la paupière. J’y fous les pouces pour la forcer, en vain.
    19 Nov
     
    #rêve aux invasions minuscules. Religieusement une menthe se pointe : elle a un couteau. Peut (même) me couper le pouce. Je l’inhume loin.
    19 Nov
     
    #rêve les guiboles de Marty Mc F. derrière le fameux pare-choc de la fameuse Delorean, son bouchon bouillant de radiateur entre les doigts.
    19 Nov

    4ème livraison (du 20 novembre au 19 décembre)

    #rêve dix-huit personnes entassées là dans le creux d’un ascenseur qui peut en accueillir que trois. Je tombe dans les vapes de la moquette.
    20 Nov
     
    #rêve la (douloureuse) impuissance pénienne d’un certain joueur de foot dont on osera taire, pudiquement, et le nom et l’âge (et le club !).
    21 Nov
     
    #rêve un baudet à la lavande, des papillons duveteux, un alphabet musical, la fin humaine du monde, une Walkyrie à moustache, fondue. Voilà.
    22 Nov
     
    #rêve les quidams construire avec des briques de lait leur propre chez eux. C’est petit mais ça sent fort. On trouve ça beau, presque super.
    23 Nov
     
    #rêve la nuit de #rêve dans un palace étoilé. La baignoire à gros bouillons trône sur le balcon. La mer coule près. Les murs sont en papier.
    23 Nov
     
    #rêve des chantiers maritimes enguirlandés où l’on pourrait courir, aller, se perdre, gueuler dans les paquebots vive ou à mort l’aspartame.
    24 Nov
     
    #rêve une nouvelle forme de croyance, et si possible en rien, non-électrique, non polluante et non-hideuse : attendre bras levés la lumière.
    25 Nov
     
    #rêve un livre papier en carton écrit par un grec sur la Chine, vendu 21 à la caisse. Slogan : n’oubliez rien. Je n’oublie pas mes centimes.
    25 Nov
     
    #rêve des odyssées faites d’eau. Ou sur l’eau. Quoiqu’il en soit les billes roulent sur l’H2. Ou des boules de pétanque ? Oh. Nous pagayons.
    26 Nov
     
    #rêve le web comme une grande flaque et tous nous pagayons. La flaque est une mer d’huile. Les chutes là-bas charmantes. Pagayons pagayons !
    26 Nov
     
    #rêve des jets d’urine plutôt pantagruéliques, en direct live à la télévision couleur m’sieurs dames, Motus au fil des ans a bien changé...
    27 Nov
     
    #rêve le retour en Sarthe. J’y classe des papiers peints. Je lis, à l’envers, des histoires de crassiers, et renoue avec mes racines noires.
    27 Nov
     
    #rêve l’ititéléphonemaison. On fait plonger iti pour déloger la méduse. La méduse nous file la clé. La clé ouvre le coffre du pistolet d’or.
    27 Nov
     
    #rêve le lancer de couteaux crantés sur des ombres. Celle-ci un grand blanc, vise un peu la mâchoire ! Celle-là mon cœur coton tout rond...
    28 Nov
     
    #rêve aux fins du monde sur pellicule. Ici des portails. Là des ombres d’ailleurs. Il manque Dekker, car sur l’écran personne n’a de visage.
    29 Nov
     
    #rêve de nouvelles vacations. Je prends machin entre quatre z’yeux et lui explique la vie. Laquelle ? Celle qui fourmille dans nos poignets.
    30 Nov
     
    #rêve une nuit, hôtel Van Gogh, à 30€ la demi-heure. Entre Queen Bitch, naine, sirène avec une queue ; je ramasse des emballages de Kinders.
    1 Déc
     
    #rêve d’attenter à la vie de la reine (laquelle ? une jeune aux cheveux courts) avec des canons, des espionnes et, ah oui, des subterfuges !
    2 Déc
     
    #rêve une vieille. Et elle a bien le droit de parler aux morts les jours de deuil, moi je dis, c’est mieux, c’est propre et c’est plus sain.
    3 Déc
     
    #rêve l’entrée en Albanie via le rail. La rame s’engouffre après l’Allemagne dans un puits sans fond qui débouche sur le pays des farfadets.
    4 Déc
     
    #rêve un #17h34 en compagnie de celle, Audrey Tautou, qu’on voit dans la pub. Seins nus elle prend tant la lumière que sa peau gravillonne.
    4 Déc
     
    #rêve le dernier bol de pâtes avant le grand départ vers l’ailleurs loin. Le chef me connaît. Il me sert un bol vivant : tout gigote. Tout !
    4 Déc
     
    #rêve l’impasse dite du FN. Elle abrite, secrète, une boite aux lettres sans lettre (ni nom). Nous ignorons sur qui (ou quoi) elle débouche.
    6 Déc
     
    #rêve un épisode inédit de l’inspecteur (sic) Derrick. Sur sa moto il roue arrière vers l’avant-scène du crime. Plonge. Enfonce des briques.
    6 Déc
     
    #rêve un chevalier de la table ronde (lequel ? Erec, mettons) devenu prof d’autodéfense. Pour être en sécurité faudrait plonger vers le sol.
    7 Déc
     
    #rêve l’officiel venu chercher chez l’amant, plus ou moins secret, son lit pneumatique. Compterait l’installer chez lui-même (car il peut) !
    7 Déc
     
    #rêve une course de caisses à savon. On freine avec les pieds. S’ouvre la route, auto, directement sur des milliards de mètres cube de mer !
    8 Déc
     
    #rêve une conversation digitale avec le fameux diablotin du web ; mais mes mots sont hackés, truffés de kikoolol, quoi que je pense ou dise.
    9 Déc
     
    #rêve le lapin s’acoquinant de l’éléphant. Mais s’il s’endort sur lui ? S’il le monte ? Ceux d’Asie ont de petites oreilles, pas les autres.
    10 Déc
     
    #rêve l’ascenseur en rade. L’ascenseur est un monde avec, au cœur et en périphérie, autruches, poneys, lions, loups & cailles. Et barbelés.
    10 Déc
     
    #rêve quelques furets farauds furetant, bien sûr, loin des yeux et des têtes mais sur les crânes et le lobe des oreilles. Ouste les fauves !
    12 Déc
     
    #rêve un remake Chirac - Le Pen, mais les masques sont froids. On voit les fils bercer derrière les nuques, et ils ont des voix de Tatayet.
    13 Déc
     
    #rêve une course-poursuite avec toi, toi & toi (et des nudistes à vélo). Jolie aussi pilosité torse rasée à la tondeuse sur 3mm & qui pique.
    14 Déc
     
    #rêve un labrador ou un colley masqué. Tu lui as greffé sous la joue une lampe torche assez design. "Fiat lux" même dans la nuit des chiens.
    14 Déc
     
    #rêve se retrouver (nous) tous les trois, comme à l’époque. Ma mâchoire est défectueuse, faut la changer. Je décide un embargo sur le sucre.
    14 Déc
     
    #rêve l’antre du corps juste après la victoire. J’enlace le plus cher. Mes bras immenses se bouclent au bleu en passant par chutes le rouge.
    15 Déc
     
    #rêve un entretien d’embauche où moi serais le bourreau. L’oie candidate, en chemise, se pointe. J’oublie en route une question : pourquoi ?
    15 Déc
     
    #rêve de ces sprints sur gomme lisse. Tout crisse, même les porcs & les taons, moutons de mémoire. On enterre, avant l’heure, le patriarche.
    15 Déc
     
    #rêve l’éternelle en r’tard, partir (avec elle) à la découverte de territoires de plateaux, de Cordillères des Andes et de tours enchantées.
    16 Déc
     
    #rêve des requins sages et soumis par la lobotomie. Via le cortex, les lobes, les mollusques, tout contrôler de l’intérieur avec les doigts.
    17 Déc
     
    #rêve un homme gris en carton-pâte, pif géant, qui le trempe rouge dans toutes les béances des cadavres en série, devant lui sanguinolents.
    18 Déc
     
    #rêve, tournoi d’arts martiaux, à la naissance de X gosses, censés être miens, mais qui répondent à d’autres noms et qui sortent d’ailleurs.
    19 Déc

    5ème livraison (du 20 décembre au 21 janvier)

    #rêve un chien sans mutuelle, un lapin blanc mais rouge ; et ce bonhomme qui semble me connaître et à qui je demande depuis quand. Deux ans.
    20 Déc
     
    #rêve un jeune mec aux yeux fixes. Je pose sur ses cheveux rouges un chapeau blanc (et ce avant que la fin du monde fasse fondre nos peaux).
    20 Déc
     
    #rêve se cramponner aux os du plus cher d’entre tous. Quant au reste : monter avec lui une fonderie de peinture blanche et de fûts en inox !
    21 Déc
     
    #rêve un article unique à pondre sur 2666 (ou 7). Deadline : demain 8h08 (c’est-à-dire aujourd’hui). Galopent les aiguilles devant mes yeux.
    22 Déc
     
    #rêve l’escalier géant (un chameau) à balader aux quatre coins du bureau (en carton les bureaux) ; et moi suspendu à son cou, quoi y faire ?
    24 Déc
     
    #rêve la vitesse grave, autoroute contre-sens, et sans DeLorean j’en ai peur. On termine dans le capot d’une Porsche, écran noir, game over.
    24 Déc
     
    #rêve un T-Rex en embuscade. Le décor, intérieur nuit, est une maison de poupées. Un Ken me balance par la fenêtre. Je lui ôte une guibole.
    25 Déc
     
    #rêve un complot contre mes miches. La bagnole termine dans l’canal. Je fais fuir des documents très secrets. Tout le monde ment. Moi idem.
    25 Déc
     
    #rêve une rencontre au pied d’un château fort. La fille m’attend. L’aimerai-je ? Les douves sont en retard. Je les mate arriver sur mon GPS.
    26 Déc
     
    #rêve les pauvres du Parc achetés par le Qatar pour oublier. Débarque Ancelotti. Il ressuscite Makelele, qu’il colle, quasi, latéral gauche.
    28 Déc
     
    #rêve une narration sous le récit cadre. Elle nous raconte l’histoire de cet enturbané, déturbané progressivement (et progressivement mort).
    28 Déc
     
    #rêve une virée vers le Diable. Je l’entends vivre rouge. Je ne crois pas en lui mais suis incapable de prononcer ces mots : je renie Dieu !
    29 Déc
     
    #rêve une déconfiture bancaire. Aucun banquier par la fenêtre mais la mienne remplie de numéros non-conformes. Je serais, moi, non-conforme.
    31 Déc
     
    #rêve l’oubli, la perte ou la disparition du portefeuille crocodile. Horreur : je dois 5.30€ au boulanger en face & je ne dors plus la nuit.
    2 Janv
     
    #rêve celle en tailleur pro, réunion entre nous informelle, qui nous poursuit finalement tous pour viol. Viol ? Oui sur un survêtement bleu.
    3 Janv
     
    #rêve celle, outre-manche & gauche, devenue nègre. Son nom cité tout à la fin. La couverture : photo de Sarko 1er. La reconnaîs à la phrase.
    4 Janv
     
    #rêve une veine qui traverse la peau des orteils à la pointe de mes cheveux. Demander aux passants : suis-je allongé ? Vertige : je le suis.
    4 Janv
     
    #rêve un bébé perdu dans un avion. On se le passe de mains en mains pour le rendre à sa chair. Atterrissage en paradis fiscal. Pourquoi pas.
    5 Janv
     
    #rêve Locminé ce dimanche. Le score : 9 à 4. Savoir pour qui : au-dessus de mes forces. Moi j’vois juste les ombres crever tous les filets.
    5 Janv
     
    #rêve la téléportarion mentale depuis un Polaroïd. Je débarque, dans cet ordre, à Berlin, Hambourg, New-York. Les buildings, pâte à modeler.
    6 Janv
     
    #rêve ma métamorphose en écorce. Homme-tronc je regarde, sans objection, la peau brunir, prête à devenir radeau de gosse pour les ruisseaux.
    6 Janv
     
    #rêve quémander du boulot dans un bureau juridique. C’est municipal, on fait des traductions, les portes sont en carton et on dirait Kafka.
    7 Janv
     
    #rêve un pied dans la photocopieuse passer dans une réalité bis où les corps sont en 3D, le monde un bateau, les maladies vénériennes kaput.
    8 Janv
     
    #rêve un croisement lapin cure-dent, non, lapin hérisson, jamais vraiment lapin mystique, plutôt lapin épic, dur à caresser mais ben noble.
    9 Janv
     
    #rêve un APN la classe ultime, simple feuille de papier, vise l’épure, à seulement 292€95, oui 292€95 ; tactile & cérébral & beau, j’achète.
    10 Janv
     
    #rêve le mec chemise ouverte, prétend connaître Untel, me dit que de moi il est ben fan & m’offre tout son corps en conséquence (je prends).
    11 Janv
     
    #rêve un reboot du groupe Queen, mais qui pour faire la voix ? Moi je chasse, dans les couloirs de l’école, un moustique anormalement maous.
    11 Janv
     
    #rêve le foutu séminaire professionnel. On nous refourgue quelques activités parmi lesquelles la WashDance, peu importe ce que ça peut être.
    12 Janv
     
    #rêve un double ou un clone devenu Stewart, copilote ou imposteur. L’avion décolle ; mon cul vissé sur strapontin je ne vois rien du dehors.
    12 Janv
     
    #rêve un de ces barnums. On s’y jette à deux pour sauver tous les autres. J’abandonne la grenade sous la porte, compte jusqu’à dix. Suspens.
    13 Janv
     
    #rêve la dingue remontée : menés 2-0 gagnent 3-2. Ancelotti fulmine. Le commentateur commente en deutsch. Il prend un carton couleur banane.
    15 Janv
     
    #rêve l’arrêt forcé de la machine à l’intersection dite sac de nœuds. Des têtes & corps de nœuds traversent notre parebrise. Vers où aller ?
    16 Janv
     
    #rêve aux chinois dans les galeries (Lafayette, les galeries). Qu’ils sauvent notre économie. Qu’ils boostent la croissance. Qu’ils vaquent.
    17 Janv
     
    #rêve l’absente. De retour des Indes elle transite par Venise. On se retrouve autour d’un verre kaï. Mangeons ensemble. Kaï veut dire chaud.
    18 Janv
     
    #rêve la vieille route vers le Moy. Ils ont planté aux bords des arbres & des graviers. Lancer une roue dans le vide, le capot roule encore.
    19 Janv
     
    #rêve tafer dans une école maternelle. On me commande traduction d’un conte d’Hoffmann pour les mômes. 18 pages. La couverture est si jaune.
    19 Janv
     
    #rêve le costume du deuil. Des quintes de larmes. Des fantômes qui vous hantent. Il m’emmène en voiture oubliée et j’étouffe. Irai à pieds.
    20 Janv
     
    #rêve rediff d’un film SF en noir et blanc : le héros, illuminé, imagine tout sur un caillou : à la fin il s’enferme pour un ménage à trois.
    22 Janv
     
    #rêve changer l’appart en brocanterie papier. Nous vendons des BD et des vieux trucs. La moitié de l’espace fait office de piscine à lapins.
    22 Janv
     
    #rêve, tombée du ciel, une décapotable quasi jaune. Dans la nuit je décolle. Les flics m’arrêtent. Je ne sais pas comment ouvrir les phares.
    22 Janv
     
    #rêve tomber en rade à Lyon Presqu’île. Je te dis nord, et tu me dis sud, et moi avant le grand visage : fais gaffe à ce qui vient à gauche.
    22 Janv

    6ème livraison (du 24 janvier au 22 février)

    #rêve découvrir après coup être le petit-fils de Mitterrand ; chercher sur les quais sa biographie référence car, non, je ne l’ai pas connu.
    7:15 - 24 Janv 12
     
    #rêve débarquer devant les mômes, simple capes d’histoire dans la caboche. Se demander : pourquoi n’avoir pas juste passé capes de lettres ?
    8:11 - 24 Janv 12
     
    #rêve une meute de loups lâchés sur les fuyards du Titanic. Je porte entre les mains une minusculité, un soupir prêt à mordre, mais contenu.
    8:20 - 25 Janv 12
     
    #rêve courir les couloirs de métro en quête du prochain croche-patte à mâcher, prochain cm carré de ciment à lécher. Je sors déjà la langue.
    8:59 - 25 Janv 12
     
    #rêve devoir assister quasi à mon insu à l’interrogatoire de Maigret ; Maigret de meurtre suspecté. Il craquerait bientôt. Aurait déjà soif.
    8:49 - 26 Janv 12
     
    #rêve celui souhaitant me remplacer et celle voyageant, entre lui et nous, dans sa tête la première. Qui sait si un jour ils se réuniront...
    8:48 - 27 Janv 12
     
    #rêve le neveu du big boss, visitant avec nous le département robotique molle ; le big boss approuvera-t-il son mariage avec une roturière ?
    8:50 - 27 Janv 12
     
    #rêve un retour au lycée par le rail. Je cherche tel corps, sosie de J. Lennon. Il me snobe ; se fout que je vienne du futur pour l’avertir.
    8:55 - 27 Janv 12
     
    #rêve un canard saucissonné & mis au four à X degré. Sous la chaleur le canard fond. Ne restent que la peau, les os & quelques idées neuves.
    13:22 - 28 Janv 12
     
    #rêve le macbook flottant dans la baignoire. Le niveau d’H2O monte. Serpentent à sa surface les arcs électriques & fuite des données brutes.
    11:15 - 29 Janv 12
     
    #rêve shampouiner un soupir dans le fond du lavabo. Ce serait un Kodoma qui gigoterait entre mes doigts, son poil enduit de suie, de pois...
    11:17 - 29 Janv 12
     
    #rêve un stagiaire martyrisé par son maître de stage entre deux rames. Il chiale. Sous son costard, une blouse turquoise de petite écolière.
    7:24 - 30 Janv 12
     
    #rêve un second rôle voulant quitter le train en marche. Le train est un avion. L’avion, un aviron sans aile. Le climax attendu pour en bas.
    8:12 - 30 Janv 12
     
    #rêve descendre le fil d’un ruisseau, torrent, rivière jusqu’à la mer son terme. La cascade. Balancer fringues & backpack. Pierre y plonger.
    8:53 - 31 Janv 12
     
    #rêve une convention (luxe) au Qatar. On nous présente les futurs hits technologiques, parmi lesquels un écran LCD incorporé dans la cornée.
    8:57 - 31 Janv 12
     
    #rêve accompagner la près’ à la guitare et puis niquer les cordes avec mes doigts. On me demande un algorithme pour retranscrire la météo...
    7:20 - 1 Févr 12
     
    #rêve une rencontre avec @ivoix : les jeunes ont préparé un épisode (animé) de Dr Who. Je dois lire des syllabes. Cherche sans fin mon iPad.
    8:49 - 2 Févr 12
     
    #rêve fluo un python domestique. L’ai pas nourri depuis des lustres. Il mange des pommes, des figues & aucune bidoche. Il frôle mes soupirs.
    9:40 - 5 Févr 12
     
    #rêve empiler des cartons sur des boites, des boites sur des palettes & des palettes sur d’autres. Tombe le déluge. Se cacher sous un crâne.
    9:41 - 5 Févr 12
     
    #rêve un certain candidat embrasser son micro. Il est déjà élu (bien) avant le vote. Ses gamins pour la photo ; bientôt la foule les bouffe.
    9:43 - 5 Févr 12
     
    #rêve la pneumonie professionnelle. A plat dos par terre on me compresse côtes & thorax avec des coudes. Pneumonie & pneumatique sont égaux.
    9:45 - 5 Févr 12
     
    #rêve des métaphores culinaires. Tu es curry, fluo de jaune. Et moi saumon, saumon bouilli. Quid de l’accompagnement ? Des litres naufragés.
    7:38 - 7 Févr 12
     
    #rêve quatre jambes dans un parc arbori-colorisé. Il me dit qu’il était ; je lui réponds je suis & nos peaux, près des grilles, se séparent.
    8:10 - 9 Févr 12
     
    #rêve le prochain prochain opus d’un MGS’. Snake est moins vieux, il peut se coucher par terre. Défilent des hordes de casquettes soviettes.
    20:38 - 10 Févr 12
     
    #rêve les bon anniversaire pro. J’me lève. Fous l’camp. Suis pas juste Maigret, premier flic du bureau : je suis le premier flic de France !
    20:40 - 10 Févr 12
     
    #rêve un viol à l’envers. Les os l’agresseur & la peau la victime. Le violeur pleure. Et le violé tape sur les bambous de sa tête (humaine).
    10:08 - 11 Févr 12
     
    #rêve un score perso à 3000K€ (applaudissements des collègues, des jaloux et, gloire, du management). Ma méthode : c’est que je n’en ai pas.
    10:09 - 11 Févr 12
     
    #rêve rouler dans un trou d’eau. Carrosserie fuit, mais à l’envers, inonde les habitacles. Buter sur des troncs & rondins. Bientôt le fond ?
    9:56 - 12 Févr 12
     
    #rêve l’envol sur une route en lacets. Côte et Corse droit devant. L’hélice ne tourne pas. Tu m’étonnes ! Jean-Paul Gaultier, oui, veille...
    8:36 - 14 Févr 12
     
    #rêve être ablé d’une vésicule biliaire (gallbladder, bilevessie en littéral). Le noter sur l’agenda partagé. Mettre un pied devant l’autre.
    7:22 - 15 Févr 12
     
    #rêve coller une crêpe fourrée sur la gueule à Wizman, qui en crève, asphyxié. Je le coupe au cutter (Cellophane) pour qu’il reprenne forme.
    7:27 - 15 Févr 12
     
    #rêve dormir dans un matelas tout autre. Plus près du taf, directement dans l’open space des pauvres. Génial, demain c’est aujourd’hui. Go !
    9:55 - 16 Févr 12
     
    #rêve un éditeur (confidentiel) qui me contacte pour surfer sur un meurtre. Je refuse la rencontre. Me drape en dignité. Surfe sur ma pomme.
    8:54 - 17 Févr 12
     
    #rêve gagner Madagascar via la Floride. Tropical un ouragan menace. Subir 15 contrôles aéroport. Tourner dans une (high-tech) centrifugeuse.
    9:55 - 18 Févr 12
     
    #rêve un enterrement bis. Bientôt comprendre que la morte a déjà été enterrée. On a changé la pierre tombale pour faire comme si (la folie).
    8:13 - 19 Févr 12
     
    #rêve une certaine post-apocalypse où les chiens règnent en maître. Des ruines. Je m’embourbe dans une nuée de larves mouvantes : game over.
    8:36 - 21 Févr 12
     
    #rêve habiter tel manoir en Allemagne. Meublé mais hors temps ; géant mais hanté. Des fantômes de nos doubles prennent des bus dans le hall.
    8:52 - 22 Févr 12
     
    #rêve la marquise à telle heure. Hurlent les gueules en fosse et coule le visage de celle-là ; Merteuil part tenter le casting Secret Story.
    9:04 - 22 Févr 12

    7ème livraison (du 24 février au 27 mars)

    #rêve transformer certains chiffres en d’autres certains chiffres en saloperie de buée. Il fait peut-être froid sous le silence, or moi non.
    8:37 - 24 Févr 12
     
    #rêve aller bosser pour une boite qui fait construire des yachts. Taffer sur un ponton. Hawaï se trouve à Opera ; nous réparons des moteurs.
    9:00 - 26 Févr 12
     
    #rêve une quête au béret. Et coulent et cool les pièces de 2€. J’en chaparde et pas qu’une. Elle, con, me capte. Je mime une erreur. Ballot.
    9:59 - 29 Févr 12
     
    #rêve un mec en morve, toutes tripes dehors, filant mon ombre. Je claque toutes les portes possibles à sa face (mais redondance cyclique)...
    17:05 - 1 Mars 12
     
    #rêve l’indice de recherche monté à 15 étoiles (au moins). Dans un palace les keufs me coursent. Me sauve via le lift & me barre en Porsche.
    17:07 - 1 Mars 12
     
    #rêve deux corps, pieds nus, dans les couloirs du crabe. Je cherche Disneyland sur rail. Un vieux pote de collège me jette à la foule folle.
    17:09 - 1 Mars 12
     
    #rêve des assemblées professionnelles mais post-licenciement. Tire ta gueule et puis enjoy. Des hectolitres de champ’ gavés dans les gorges.
    10:33 - 3 Mars 12
     
    #rêve un colloque de sportifs (où @fbon joue au con). Je tombe en neurasthénie. Le goal m’allonge. Son nom & âme sont idem aux tiens autres.
    10:39 - 3 Mars 12
     
    #rêve une comptabilité hot & des colonnes de chiffres nus & des stats en string & porte-jarretelle aguichant l’oeil du #rêve qui désorbite !
    8:00 - 5 Mars 12
     
    #rêve la 3G au dernier étage : inexistante. Vue sur la cour bien plus bas. Des envies d’yeux collés aux miens mais pas de réseau. Silence...
    8:01 - 5 Mars 12
     
    #rêve, sur des pentes quelconque, carcasses dopées d’Ullrich & Indurain, à la lutte pour des pois. Le fossé veille. Le ciel reflète. Amen...
    8:22 - 6 Mars 12
     
    #rêve remake de la finale de 94 avant la fin de ce monde (le nôtre). Quelques cimes lancent un sort poudre rouge sur le ciel bu. Attendre...
    8:57 - 6 Mars 12
     
    #rêve la poétesse des ascenseurs déclamer à voix haute (gorge lente) son amour immodéré pour les tomates pourries & boudées sur les marchés.
    8:05 - 7 Mars 12
     
    #rêve arracher hors d’une île quelques cercueils : les charger sur une barque en papier, ensuite un paquebot, avant de les confier à la mer.
    8:10 - 9 Mars 12
     
    #rêve l’indisponibilité d’une pièce plus ou moins vitale pour certains. Je l’écris rouge sur blanc et souligne. La date exclamative dessous.
    10:10 - 10 Mars 12
     
    #rêve le grand nord, des dizaines de mots pour dire la neige, on sait, et où un corps qui ne couve pas la glace ne peut être qu’une femme.
    11:57 - 11 Mars 12
     
    #rêve la Chicago en haut à gauche, escale. Cherchons le pauvre corps de chien de nuit, around the block. Comment sont les femmes ? Obèses...
    8:21 - 12 Mars 12
     
    #rêve, sur le dos, un hélicoptère high-tech. Il passe sous les barrières pour éviter l’Schengen newlook. Y coupe quelques mollets mais bon.
    8:04 - 13 Mars 12
     
    #rêve une vie bis, habiter dans un arbre. Jeter un boomerang et gueuler va chercher. Il revient. Lorsqu’il pleut, s’abriter là, en soi-même.
    8:05 - 13 Mars 12
     
    #rêve intervenir dans un collège à Melun. L’un des gamins est en bois, n’a pas de tête ni tronc, juste 2 jambes (mais j’ose trop rien dire).
    8:14 - 13 Mars 12
     
    #rêve des sulfates de sang rouge qui s’écoulent par mes pores. L’autre arrive. S’il me voit dans cet état, m’enfoncera net la tête sous lui.
    8:10 - 14 Mars 12
     
    #rêve un @ivoix bis. Que vais-je bien pouvoir raconter que je n’aurais pas dit la première fois ? Bon ; j’invente alors. On prend des notes.
    8:21 - 14 Mars 12
     
    #rêve atterrir au Brésil, mitrailler l’crash. On nous colle nos numéros de code-barres. Qui sait, pour identifier nos faux futurs cadavres ?
    8:22 - 16 Mars 12
     
    #rêve la ville Venise. voilà comment elle est fichue : par strates (ou tranches). L’Atlantique est à 2 pas. Je crois qu’on se trompe de mer.
    9:45 - 18 Mars 12
     
    #rêve l’ascenseur, il m’avale (os & chair compris), fait le yoyo avec une cage (lui-même) jusqu’à ce que mort (ou presque) enfin s’en suive.
    8:47 - 19 Mars 12
     
    #rêve se trouver dans le sable (terrain vague), à des 7h du mat juste. On trinque au liquide vert. Je ne prends pas de nouvelles du mourant.
    8:50 - 19 Mars 12
     
    #rêve un écran plaqué sur mon adolescence (qui sait ce qui s’y joue figé). On enfile des latex. On happe des épaules & des ballons de rugby.
    7:14 - 20 Mars 12
     
    #rêve une voiture à conduire, blanche & blanche dans un garage. Qu’en faire ? Faut passer les vitesses avec les doigts. Le manche me gonfle.
    7:16 - 21 Mars 12
     
    #rêve un hôtel chicos. On m’appelle pour me dire je t’ai pas oublié (ah mais moi si). Un coiffeur coiffe en servant des pintes à la chaîne.
    7:18 - 21 Mars 12
     
    #rêve passer au kiosque mobile, acheter une feuille spéciale Emaz. La patronne veut savoir ce que je fais au fait. Répondre : je suis poète.
    8:51 - 21 Mars 12
     
    #rêve voter pour tel type T, jour J venu, heure H, instant X, urne U, pupille Z. Pour lui ou n’importe qu’elle autre foutue lettre en toc...
    8:35 - 22 Mars 12
     
    #rêve des marches rouges, un gorille lubrique, et quelques petits nageurs d’eau chlore ayant, avant de plonger, gardé leurs lin chaussettes.
    8:35 - 23 Mars 12
     
    #rêve piétiner sur un sentier alpin posé sur la cime de ces lauzes. Rembobiner aussi pelote d’une avalanche tombée sur nous mais peu avant.
    14:06 - 25 Mars 12
     
    #rêve l’interdiction des Toblerone avant la fin de l’élection présidentielle. Le Pen (lequel ?) nous encourage à battre la droite. La quoi ?
    8:23 - 26 Mars 12
     
    #rêve Merlin. Icelui (re)commande à une princesse (laquelle de princesse ?) de se faire exciser sa boule bleue (qui est en fait une tumeur).
    7:23 - 27 Mars 12

    8ème livraison (du 29 mars au 29 avril)

    #rêve un père en pot de yaourt (même plus petit que celui de la reine). Les passages à niveau sont au rouge, le pont vers ailleurs condamné.
    7:35 - 29 Mars 12
     
    #rêve murmurer la Lettre à Hermione de #Bowie toute lettre dehors pendant que des obèses sans carrosserie me foncent et ne ralentissent pas.
    7:36 - 29 Mars 12
     
    #rêve tomber, par hasard, sur vieux brouillon d’oral d’ @amaisetti, alors étudiant, coincé entre les pages d’un livre sur les hyperboréens.
    8:03 - 29 Mars 12
     
    #rêve l’idole de ma jeunesse pas fraîche reconverti larbin dans le bureau d’à-côté. On dit (on dit) qu’il aurait fait quelques photos osées.
    8:20 - 30 Mars 12
     
    #rêve avoir perdu les derniers mots d’Avec le temps. À 3 & sous la pluie se rassembler pour eux, ces foutus mots qui, encore, s’ensilencent.
    10:42 - 31 Mars 12
     
    #rêve devoir pioncer avec le mort, le vieux, le quasi sac (d’os le sac), son bras squelette autour de moi sans jamais me toucher mais si là.
    8:56 - 2 Avr 12
     
    #rêve une question sur la cuisson des homûres. De quoi ? Peux répondre sur le SAV de la face bionique mais pas la cuisine. Demande à Google.
    8:22 - 3 Avr 12
     
    #rêve une nouvelle fin pour Wonderful Days 8. Ils font collapser les identités numériques de chacun. Un cyclone mord l’Australie. Générique.
    8:10 - 4 Avr 12
     
    #rêve une (autre) start-up. On vend des voitures very small dont le seul but est de contenir des pasta box. On shippe depuis l’ancien monde.
    14:02 - 6 Avr 12
     
    #rêve, sous le sol, une caverne. La caverne est un seuil. Ce seuil nous sépare de la mort. La mort a fait sa mue. Étincellent les écailles !
    21:26 - 7 Avr 12
     
    #rêve avoir harnaché un lit dans un avion booké. Les poignets & les chevilles ligotés pour pas risquer d’être décroché au décollage. Salive.
    21:58 - 9 Avr 12
     
    #rêve toute la nuit durant celui qui attend attendre toute la nuit durant un cœur liquide autre que le mien liquide à l’ombre de la nuit...
    8:21 - 10 Avr 12
     
    #rêve une ville fantôme. Pourquoi ne pas y cultiver des tomates-citrouilles ? Je prends le large : destination l’espace à bord d’un planeur.
    8:22 - 12 Avr 12
     
    #rêve quelqu’un (quiconque) accouchant là d’un cubecarré. Farandole de clodos est guidée hors de chez moi par le joueur de flûte de Hamelin.
    11:19 - 14 Avr 12
     
    #rêve des "bedding for deer". Des moustaches. Des réunions dessous le sol. Des remake dynamiques. Des boules vertes, des boules bleues. Etc.
    8:56 - 16 Avr 12
     
    #rêve un Zola écrit par un autre. Ça raconte l’histoire d’un X qui lit Z et raconte le pendant la lecture ; on fait des sauts dans le temps.
    8:21 - 17 Avr 12
     
    #rêve acculée bouche de chameau et flaque de pisse textile. Un sac Eastpack, des fermetures éclair. De la bouffe. Un autre repas de famille.
    8:35 - 18 Avr 12
     
    #rêve GEnove, s’y perdre. J’appelle @amboilati (qui connaît bien la carte) pour m’orienter. L’hôtel me facture 10 nuits (de luxe) extatique.
    8:58 - 19 Avr 12
     
    #rêve une bouteille vide, glacée, sur tapis tiède, poils longs, et les filets de sueur, fractales, ils avalent le sol sec, qui lui se gorge.
    8:18 - 20 Avr 12
     
    #rêve un Titanic en 3D projeté sur la peau. Dans cette version Jack force Rose à le suivre proue pour un viol en relief. King of the world !
    10:16 - 21 Avr 12
     
    #rêve tel X me chuchotant dernier rang : @joeycomeau est cool, est beau, est canadien, vas-y. Ce à quoi je réponds quelques paroles muettes.
    10:18 - 21 Avr 12
     
    #rêve un bras télescopique de 370km d’envergure nommé NUAGE™. Capable en 12s de ravitailler en vol une ISS de la taille d’un œuf de caille.
    10:22 - 21 Avr 12
     
    #rêve remuer tout Rio pour trouver la décharge. La ville est une métropolis. On se déplace via Google Street. Débouchons dans une boucherie.
    8:56 - 22 Avr 12
     
    #rêve des chimies verglaçantes. Mais si l’on colle sous nos semelles des pneus, des roues & des billes : à force, gardera-t-on l’équilibre ?
    8:08 - 23 Avr 12
     
    #rêve remplacer l’élection présidentielle (la fameuse) par un combat jedi ! L’un des deux cons a deux sabres (de couleurs quasi identiques).
    8:22 - 24 Avr 12
     
    #rêve des corps coincés entre des troncs & tôles. Y a un chien sur le siège arrière qui soupire. Et un singe (quelque part) qui vadrouille.
    7:44 - 25 Avr 12
     
    #rêve visiter un appart arnaque, Paris 3ème (mais donnant sur les Alpes). Le loyer ? Donné. Toutes charges comprises. Moutons sur la coline.
    9:31 - 26 Avr 12
     
    #rêve deux plages côte à côte à côtes, simple trait de la main dans le sable pour tracer la frontière. La nuit les eaux l’effacent et rient.
    8:35 - 27 Avr 12
     
    #rêve dégobiller serpents, écailles, épines & pire et puis, les voyant là sur le sol, les choper sous la tête, tous crocs ouverts, ksssssss.
    13:07 - 28 Avr 12
     
    #rêve faire demi-tour & remonter dans l’avion, aller où se posera le train d’atterrissage, première destination irréfléchie, fuir est une...
    10:16 - 29 Avr 12

    9ème livraison (du 30 avril au 30 mai)

    #rêve des fonds marins marchables : on a posé au sol des lauzes pour indiquer la voie. Rencontre avec un requin nain autour duquel flancher.
    Réduire
    8:00 - 30 Avr 12
     
    #rêve un perdu de vue, perdu jadis. Je compte 1 ou 2cm de barbe, et sur son dos des fringues noires (mais vivantes) qui me jactent des mots.
    Réduire
    8:54 - 2 Mai 12
     
    #rêve des langues de corbeaux enfoncées dans nos gorges. Sans déconner elles enflent avec l’âge. Des tumeurs molles. Coincent quand j’ouvre.
    Réduire
    9:00 - 4 Mai 12
     
    #rêve un serpent caché sous la doublure (un qui fait ksssss). Il jute en l’air, a la forme d’une flèche signalétique (une qui fait kssssss).
    10:46 - 6 Mai 12
     
    #rêve écrire la novélisation d’un film où l’un des types de la pègre débarque, tire (takatakatakata) & nomme un sbire à la place d’un autre.
    10:48 - 6 Mai 12
     
    #rêve un film. Dans la case genre est écrit : FUSION NUCLÉAIRE. Un clowntumeur dit You’re terminated & un autre YOU’re terminated. Ambiance.
    7:55 - 7 Mai 12
     
    #rêve un autre film. C’est un Tintin 3D mais bis. J’dis aux ombres : j’ai détesté. Du genre Dada mais pire. Plus Dada que Tintin d’ailleurs.
    8:04 - 7 Mai 12
     
    #rêve des cimes non enneigées. Dégainer l’Instagram. Là-bas un quadrupède attaque Soupir. La pharmacie me dit c’est le contrecoup mon p’tit.
    7:58 - 9 Mai 12
     
    #rêve courir sur un tapis roulant courir. Courir en face à face avec l’écran (lequel ? Qu’en sais-je ?) courir. Courir sans jambes courir...
    8:20 - 10 Mai 12
     
    #rêve un score 2-1 (Arsenal - Barca) remonté 2-8 à la fin ! Je m’enduis le corps d’une crème cadavre pour passer pour mort. Comment l’ôter ?
    8:21 - 11 Mai 12
     
    #rêve une visite d’appart (le nôtre), de nuit, toutes portes closes. La voix de l’agence vend vite nos m². Où est l’hublot caché ? Ailleurs.
    8:54 - 11 Mai 12
     
    #rêve danser au bar avec quiconque sur un inconnu Guesch Patti. Les paroles disent que des bonshommes poireautent et que ce sont des pandas.
    8:35 - 13 Mai 12
     
    #rêve un nouveau genre de sport très con. Surfer le Pacifique & enfouir dans les plages meubles des balles de base-ball pour marquer. Super.
    7:04 - 14 Mai 12
     
    #rêve fréquenter un labo clandestin de drogues dures. Il jouxte un vieux manoir (hanté). On y vend des pilules de décapitation ; des vraies.
    7:05 - 14 Mai 12
     
    #rêve étudier l’invention des armes. Prototype entre mes doigts : fusil à pompe canon scié pour une seule main qui crache de la mie de pain.
    8:19 - 15 Mai 12
     
    #rêve inventer, voir & mettre au point des knee caps, peu importe à quoi ça sert & quelle gueule ça a. Toujours est-il : c’est en plastique.
    8:21 - 15 Mai 12
     
    #rêve poser réclamation auprès de l’arbitre. Le fichier s’automutile, je réécris. L’arrière droit m’a traité d’enculé, j’écris, sans excuse.
    8:53 - 15 Mai 12
     
    #rêve celle qu’est con, plus con que con, escaladant l’ardoise, le toit des immeubles. Elle s’enferme, cantatrice, chante la messe en latin.
    8:46 - 16 Mai 12
     
    #rêve le plus cher d’entre tous, tous os offerts, pour une X raison. Mais le refuse, pour une X raison, et lui parle en anglais sans accent.
    8:46 - 16 Mai 12
     
    #rêve un nouveau genre de 17h34 génétiquement modifié. Tactile suffit d’un doigt pour foutre des formes 3D pires que vraies. Ici une méduse.
    8:48 - 18 Mai 12
     
    #rêve sire big boss tenant nos jambes à tous pour qu’on daigne enfin mater sa pub. Il cause marketing et voitures de sport. Il cause encore.
    8:51 - 18 Mai 12
     
    #rêve jouer avec @amaisetti Accident de personne http://bit.ly/eb2XcF à la pétanque. On y gagne (ou on y perd) des mânes de mes accidentés.
    13:20 - 19 Mai 12
     
    #rêve un échange de personnes en Allemagne. Mais si moi je rejoins ici des corps bis, qui derrière moi prendra ma place osseuse ? Suspens...
    11:49 - 20 Mai 12
     
    #rêve le temps de la vengeance post-mortem : tenons en joue un hélico qui nous a buté dans l’épisode précédent : allier ou pas faudra tirer.
    8:55 - 21 Mai 12
     
    #rêve un soupir, non, un hérisson, non, un écureuil malade pendant que l’eau des pâtes avale les pâtes dedans. Quelqu’un mâche un mâletéton.
    8:46 - 23 Mai 12
     
    #rêve une veuve noire. Elle veut tuer Woody. Lequel l’attend devant la porte de chez lui, avec un couteau. Elle le lui plante au front. Fin.
    8:21 - 24 Mai 12
     
    #rêve le retour en sélection d’un des 2 frères De Boer. Scrutons depuis le cap Tuilerie venir le monde. Pour dépanner les orange (dit-il).
    8:21 - 25 Mai 12
     
    #rêve des compte-rendus mot à mot, colorés au Stabylo. Chaque couleur correspond à un jour ou bien pair ou impair. Les remettre à quiconque.
    11:58 - 27 Mai 12
     
    #rêve remonter le temps pour te prévenir & t’encourager à le finir quand tu l’étrangleras avec ta ceinture (car c’est ton futur meurtrier).
    8:54 - 30 Mai 12
     
    #rêve perdre encore la vis de l’oeil. Alors l’enfouir dans une boite en plastoc sous tableau de bord et demander ton scotch pour la sceller.
    8:58 - 30 Mai 12
  • 030712

    3 juillet 2012

    Sur la couenne de quiconque l’odeur de nos vieilles colles de tox.

    Celui censé avoir en permanence envie d’éternuer (qui n’y arrive jamais) : dans quel coin de la tête l’ai foutu ?

    Déçu par Les sirènes de Titan (est-ce le titre ?)

    True romance : efficace et périssable (vice et versa).

    Customs means douane.

    If I could go back in time...

  • 210712

    21 juillet 2012

    Partout le sable. Derrière mes deux paires de lunettes mises l’une sur l’autre, derrière mes yeux. Et ici : au dos de mes deux mains foutues dessous le crâne, compact et sec où tombent nos ombres. Superposé dessus, penser ce soir : après avoir traduit quelques lettres d’Overqualified j’écrirai la mienne propre, english cover letter pour un job que j’ai vu. Je m’exécute sur le dernière album de Beak> qu’Alban Orsini m’a fait découvrir. Voilà, ça c’est le web. Me permet d’écrire les mots "qu’Alban Orsini m’a fait découvrir", et c’est vrai. Sauf que j’ai jamais rencontré personne appelé Alban Orsini de toute ma vie.

    Ceci derrière les doubles verres c’est juste ce que je vois (et comment je le vois).

  • 230712

    23 juillet 2012

    J’écris pas, non. Traduis juste sans contrainte l’Overqualified de Comeau. Lis Karoo, bouquin cool (« J’étais l’une des balles perdues de notre époque »). Suite à l’interdiction tacite d’acheter papier avant le déménagement suis bien content de l’avoir trouvé sur Epagine. Dans toutes les librairies on voit le (sic) le vrai bouquin avec des bandeaux qui disent c’est cool. J’ai écrit, envoyé ma lettre de motivation pour ce truc. En anglais, comme requis, j’ai rien écrit comme l’aurais fait si j’avais dû en français. À la place, raconté mon histoire. Là tout ce que j’ai écrit. Le prochain truc, pour ///, théoriquement, faudrait y passer toute une nuit. Non stop en une fois. Super expérience, pas vrai ? Pour l’instant non. Trop gros dôme bleu sur nos yeux pour l’instant.

  • 220213

    22 février 2013

    Des voiles et des voiles de fine gaze sombre se soulèvent, et par degrés, les choses récupèrent leurs formes et leurs couleurs, et nous voyons l’aurore reconstruire à nouveau le monde. Les miroirs incolores reprennent leur vie de mime. Les bougies éteintes sont là où nous les avons laissées et, à côté d’elles, le livre à moitié lu que nous étudions, ou la fleur sertie que nous portions au bal, ou la lettre que nous avons eu trop peur de lire, ou celle que nous avons lue trop souvent. Rien ne nous semble changé. À l’écart des ombres irréelles de la nuit resurgit la vie réelle que nous connaissons. Nous devons la reprendre, là où nous l’avons laissée ; alors un terrible sentiment s’empare de nous, celui de devoir reprendre avec la même nécessaire continuité les gestes habituels, pleins d’énergie, ou celui plus sauvage peut-être, de désirer que nos paupières s’ouvrent un matin sur un monde neuf, reconstruit dans l’obscurité pour nous plaire, un monde dans lequel les choses auraient de nouvelles formes et de nouvelles couleurs, qui serait changé, qui aurait d’autres secrets, un monde dans lequel le passé aurait peu ou pas de place, ni aucune forme de rémanence, ni rien qui touche à la conscience des obligations ou des regrets, le souvenir des joies portant déjà en lui son amertume, et la mémoire des plaisirs ses douleurs.

    Oscar Wilde, Portrait de Dorian Gray, Publie.net, traduction Christine Jeanney

    Douleurs fantômes au torse (dans Coup de tête il dit : « on dit par torse on dit thorax »). Et elles ne sont pas fantômes non plus. Ce qui ne veut pas dire qu’elles n’existent pas pour autant. Elles sont comme celles qui saignent Tchernobyl depuis vingt ans : elles irradient. Aujourd’hui, à leur place, en surbrillance d’elles-mêmes, il y a des litres et des litres de vie sauvage, elles tourbillonnent, elles en gorgent les terres, elles s’écoulent, elles existent, mais j’ai manqué trouver où que ce soit la BD dont parlait il y a bien des semaines Seb Ménard sur son site, celle d’Emmanuel Lepage, je ne cherche pas beaucoup, je ne désespère pas.

    Fin du Portrait de Dorian Gray. Lis assez peu l’anglais traduit depuis maintenant quelques années mais là oui. La version de Christine est une très belle version. Aimerais atteindre cette élégance et cette fluidité dans mes traductions d’Amy Hempel qui ne sont que des balbutiements ou celles, non publiées nulle part, interrompues, de Joey Comeau. Ces lectures encouragent. Et vivement ses Vagues.

    Mueller (223 mots) :

    Une voix derrière le verre liquide d’Imke Leal.
    Elle dit : - Un scarabée des causses. Il y en a
    un qui te goûte le ligament de l’oeil grâce aux
    2 mandibules. Qu’est-ce que tu ne peux pas voir
    ni sentir encore ? Je peux te prêter ma gorge &
    ma voix si tu souhaites. Je peux me substituer.
    Je suis capable de ça. Mais si nos 2 situations
    avaient été inversées, en aurais-tu été capable
    à ton tour ? Je pose la question à voix haute &
    ce afin que l’oxygène qui nous ronge m’entende.
    Il n’est pas impossible, qui sait, qu’il puisse
    me répondre à ta place. Voilà : le scarabée des
    causses s’est envolé loin de tes yeux ouverts &
    cela peut signifier 2 choses : que tu es mort &
    froid de sang ou que tes yeux ne sécrètent pas,
    ou pas assez, de larmes salines. Si tu veux mon
    opinion, je ne crois pas que tu sois déjà mort.
    Je crois que l’huile des espérions fait effet &
    qu’elle draine hors du derme le poison ocre. Je
    crois que l’huile agit sur vous tous, y compris
    le cervidé dont les yeux commencent déjà à voir
    reparaître la réalité de chaque chose. Quant au
    scarabée... Je dirais que le scarabée a compris
    quelque chose de fondamental en te dégustant le
    bord des orbites de cette manière : un cocon de
    corps tel que le tien est tout sauf comestible.

  • 230313

    23 mars 2013

    Reprends une traduction de cet été. Pour tendre un peu le premier jet vire toutes les négations et systématiquement remplace les désormais par des maintenant, j’ignore où ça m’emmène. Remplace aussi pas mal de lorsque par quand et un tu baises par t’encules mais c’est autre chose. Idem choses par trucs et nous par on.

    Par hasard, lisant le mettre au secret du jour, prends connaissance d’un livre, Mémoires d’un traducteur, de Maurice-Edgar Coindreau. Me le faut ce livre.

    Remonte, très chronolgiquement, les vingt-six albums de Bowie pour un fragment intitulé zane, zane, zane, ouvrez le chien. J’écoute avec la page lyrics correspondante ouverte. Jamais écouté de cette façon, un doigt dessous chaque mot, du brail quasi. Je (re)découvre une chanson sur Diamond Dogs qui s’appelle We Are the Dead. Quant au truc l’écrivain du mal, en quête de réécriture depuis des mois, tout ce que j’ai c’est cette phrase, je sais pas ce qu’elle ouvre, je sais pas ce qu’elle pèse, je sais pas ce qu’elle dit : l’écrivain du mal est l’homme systématique.

    Avant le film Au bout du conte, très bon moment, termine Lotus Seven, un truc qu’est plein de boules verses, je note : « Dénouer n’est pas une bonne idée, le noeud c’est nous ». Sors avec quelques douleurs intercostales (côtes gauches), une bouteille d’air sec à 9.90€ et une certaine incapacité à dire en quelque occasion que ce soit quoi que ce soit de véritable.

    Mueller (229 mots) :

    Le corps à la cicatrice stomacale est en retard.
    Mueller a dû lui dénouer la corde & la renouer à
    la taille, en dernière position du cortège, tout
    simplement car le corps à la cicatrice stomacale
    ne tenait plus le rythme. Il est probable que Le
    Cap désormais réfléchisse à la possibilité de le
    dénouer définitivement & de le laisser là, perdu
    dans des litres de sable & de sel en plein jour.

    Mueller manipule des chiffres avec ses yeux. Ces
    chiffres disent des vérités nauséabondes. Le Cap
    le sait. Quoiqu’il puisse croire ou quoiqu’il en
    pense, Mueller ne pourra jamais se résoudre à le
    laisser derrière. Il paye aujourd’hui le prix de
    sa syncope dans la rouge, aux portes de la ville
    recluse d’Ixoa : le Capitaƞ Imke Leal avait pris
    sur lui de le laisser entrer, sans rien demander
    en retour, mais le mjek qui l’a repêché vivant &
    valide du monde des morts n’avait pas partagé la
    générosité de son Capitaƞ : ce sont les mains du
    mjek qui ont ôté de ce corps un organe onéreux &
    ce sont les lèvres du mjek qui ont bien articulé
    ces mots : - Am aos, ce qui veut dire, en langue
    serve, nous sommes quittes. Je sais ce qu’il ose
    penser, Mueller, quand il lit dans mes yeux tous
    ces mots qui m’arrosent : tais-toi. Ne pense pas
    à ces choses-là ! Laisse-moi tranquille & seul !

  • 200413

    20 avril 2013

    Tenté crire : rien.

    Satisfais aux exigences de l’administration fiscale. Jette quelques esquisses de traduction pour dire you retarded little shit. Lis la chronique croisée de Coup de tête et Tes yeux dans une ville grise, par Christophe Grossi. Un livre à lire de plus. Plusieurs écharpes vertes à Cour St Emilion.

    H., lui, m’écrit d’Autriche, quelque part je sais pas où, j’ai pas vraiment compris.

    Mueller (257 mots) :

    Voilà comment la villofixoa, d’après la bouche &
    les narines du fiable, a pourri : la horde Taone
    est revenue, un jour, sous les remparts. Un Taon
    qui avait un nom de sauterelle étrangère a exigé
    que le roi le reçoive. Le roi, qui ne s’appelait
    pas encore le lordofixoa, est descendu au bas du
    mont sage, là où le désert fouette la roche tout
    comme une mer déchainée fouette les falaises des
    espérions. Il a regardé dans les yeux du Colur &
    il a vu son propre visage. Ils avaient tous 2 le
    même corps & tous 2 la même peau. On dit que cet
    homme, le Colur vigoureux, n’était rien de moins
    que lui-même ou qu’une autre version de lui-même
    qui ne se serait jamais, tout au long de sa vie,
    sédentarisé. On ignore quelle a été la nature de
    leur conversation & on ignore également pourquoi
    le Colur prist son sabre & trancha les organes de
    reproduction du roi & pourquoi le roi l’a laissé
    faire sans esquisser le moindre geste. Ce que la
    mémoire glutinée de la ville nous raconte, c’est
    que le Colur serait reparti avec sa horde & sans
    faire d’histoire, sans revendiquer la possession
    de la ville, sans déclarer la guerre à son ombre
    ni à personne d’autre. Tout ce que le Colur, ses
    barbares & ses bêtes auraient emporté, ce serait
    les chevaux, cervidés & les monstres dont son ex
    lui-même s’était lui-même séparé en acquérant la
    ville. Un Taon immobile, aurait dit le Colur, ça
    n’a pas besoin de bêtes pour courir la steppe...

  • 040913

    4 septembre 2013

    Dans un avion pour Londres. Au sol, par le hublot, le monde se Google Map. Dans la carlingue les plateaux sont servis à l’envers, le siège tourné à queue, et encore une fois quelqu’un dit : je déteste l’avion. Cette phrase, prononcée dans le rêve autrement (je déteste voler) est une rémanence de Joey Comeau, dans Overqualified. Elle revient comme revient, souvent, la phrase Je n’ai jamais compris comment un homme taille sa barbe, dite par Amy Hempel. Au retour, demanderai à quelqu’un, j’ignore qui, qui sont ces cailloux noirs minuscules qui peuplent les îles de Londres.

    Réfléchir à comment nous pourrions dresser un espace intérieur au sein duquel les mots seraient strictement prohibés.

    Dans La Horde du Contrevent, après avoir aperçu des visions peut-être issues de l’avenir, voilà ce que des membres de la Horde se disent :

    —  Est-ce que nous devons considérer ces visions comme un message, finalement ?
    —  Qui serait ?
    —  Qui serait de ne pas suivre son avenir majoritaire mais ses devenirs minoritaires. Qui serait de savoir bifurquer, s’inventer une autre approche de l’existence. Qui serait de ne pas suivre sa pente naturelle. Ou alors en montant !

    Alain Damasio, La Horde du Contrevent, La Volte

    Ca que je tente désespérément d’atteindre, les yeux fermés, la tête devant les vagues de Carantec sous la rouille des falaises, suivre un devenir minoritaire. Je te dirai si ça fonctionne dans quelques semaines, mois.

  • Eileen Myles, Beurre de cacahuète

    10 septembre 2013

    I am always hungry
    & wanting to have
    sex. This is a fact.
    If you get right
    down to it the new
    unprocessed peanut
    butter is no damn
    good & you should
    buy it in a jar as
    always in the
    largest supermarket
    you know. And
    I am an enemy
    of change, as
    you know. All
    the things I
    embrace as new
    are in
    fact old things,
    re-released : swimming,
    the sensation of
    being dirty in
    body and mind
    summer as a
    time to do
    nothing and make
    no money. Prayer
    as a last re-
    sort. Pleasure
    as a means,
    and then a
    means again
    with no ends
    in sight. I am
    absolutely in opposition
    to all kinds of
    goals. I have
    no desire to know 
    where this, anything
    is getting me.
    When the water
    boils I get
    a cup of tea.
    Accidentally I
    read all the
    works of Proust.
    It was summer
    I was there
    so was he. I
    write because
    I would like
    to be used for
    years after
    my death. Not
    only my body
    will be compost
    but the thoughts
    I left during
    my life. During
    my life I was
    a woman with
    hazel eyes. Out
    the window
    is a crooked
    silo. Parts
    of your
    body I think
    of as stripes
    which I have
    learned to
    love along. We
    swim naked
    in ponds &
    I write be-
    hind your
    back. My thoughts
    about you are
    not exactly
    forbidden, but
    exalted because
    they are useless,
    not intended
    to get you
    because I have
    you & you love
    me. It’s more
    like a playground
    where I play
    with my reflection
    of you until
    you come back
    and into the
    real you I
    get to sink
    my teeth. With
    you I know how
    to relax. &
    so I work
    behind your
    back. Which
    is lovely.
    Nature
    is out of control
    you tell me &
    that’s what’s so
    good about
    it. I’m immoderately
    in love with you,
    knocked out by
    all your new
    white hair
     
    why shouldn’t
    something
    I have always
    known be the
    very best there
    is. I love
    you from my
    childhood,
    starting back
    there when
    one day was
    just like the
    rest, random
    growth and
    breezes, constant
    love, a sand-
    wich in the
    middle of
    day,
    a tiny step
    in the vastly
    conventional
    path of
    the Sun. I
    squint. I
    wink. I
    take the
    ride.
    J’ai toujours faim
    & envie de faire
    l’amour. C’est un fait.
    En fin
    de compte le fameux
    beurre de cacahuète
    maison vaut pas grand
    chose & il vaut mieux
    l’acheter en pot comme
    d’habitude dans le
    plus grand supermarché
    du coin. Car
    j’ai horreur
    du changement, comme
    tu le sais. Tous
    ces trucs auxquels
    j’adhère car c’est la mode
    sont en
    réalité de vieux trucs
    remâchés : nager,
    la sensation d’être
    sale dans le
    corps et l’esprit
    l’été comme une
    période où l’on fait
    rien et où l’on gagne
    rien. Prier
    mais en dernier re-
    cours. Le plaisir
    comme moyen,
    et de là un
    moyen encore
    sans aucun but
    en vue. Je suis
    complètement contre
    toute espèce
    d’objectifs. J’ai
    aucune envie de savoir
    où tout, n’importe quoi
    me mène.
    Lorsque l’eau
    bout j’attrape
    une tasse de thé.
    Par hasard je
    lis toutes les
    œuvres de Proust.
    C’était l’été
    j’étais là
    lui aussi. Si
    j’écris c’est car
    j’aimerais bien
    pouvoir servir encore
    longtemps après
    ma mort. Non
    seulement mon corps
    en compost
    mais les idées
    semées au fil
    de ma vie. Au fil
    de ma vie j’étais
    une femme avec
    des yeux noisette. De l’autre
    côté de la fenêtre
    on voit un vieux
    silo. Des bouts
    de ton
    corps auquel je pense
    comme des zébrures
    que j’ai
    appris à
    aimer avec le temps. Nous
    nageons nus
    dans les lacs &
    j’écris de-
    rrière ton
    dos. Mes pensées
    te concernant ne sont
    pas vraiment
    interdites, mais
    exaltées car
    ce qu’elles sont futiles,
    jamais censées
    t’atteindre
    car je t’ai
    toi & toi tu
    m’aimes. C’est plus
    comme un terrain de jeu
    et moi je joue
    avec un reflet
    de toi jusqu’à
    ce que tu reviennes
    que dans ton toi
    réel je puisse
    enfin enfouir
    mes dents. Avec
    toi je sais comment
    me détendre. &
    c’est ainsi que j’œuvre
    derrière ton
    dos. Comme
    c’est beau.
    La nature
    se déchaîne
    me dis-tu &
    c’est précisément ce qui
    est bon en
    elle. Je suis immodérément
    amoureuse de toi,
    ébahie par
    chaque nouveau
    cheveux blanc


    pourquoi ne faudrait-il pas
    que quelque chose
    que j’ai toujours
    connu soit bien
    la meilleure chose qui
    soit. Je
    t’aime depuis mon
    enfance,
    souviens-toi
    c’était
    ce jour qui
    comme n’importe quel
    autre, n’importe quelle
    pousse quelle
    brise, amour
    continuel, sand-
    wich en plein
    milieu du
    jour,
    un petit pas
    dans la
    traditionnelle
    courbe du
    Soleil. Je
    louche. Je
    cligne. Je
    prends le
    risque.
  • 161013

    16 octobre 2013

    À quoi douze ans acheté deux Quatre fantastiques, c’était bof. Jamais d’autres comics. Mais tombé par hasard sur ce truc, Private Eye, diffusé directement en ligne, sans DRM, et sous formule « In Rainbows », où tu fixes toi-même le montant que tu souhaites leur payer (même 0). J’ai pris l’épisode un pour rien, un peu plus pour les autres : 1$, 1.20$, 1.50$ (c’est trop, pas assez ?). L’image citée ici est prise au volume 2. Et indépendamment de ce que je peux en penser (c’est sympa, j’aime les têtes de bestioles), ça me fait réfléchir sur /// : le mode de monétisation. C’est un truc qui me plairait, à voir où l’intégrer, à voir comment difracter les contenus, peut-être construire des PDF ou des epubs pour des tronçons entiers, des épisodes, et qu’on pourrait acheter ? Réflexion vive.

    Par ailleurs une idée : écrire des lettres de réponse corporatiste à des contestations clients (ce que je fais dans la vie grise quotidiennement). Comme dans Overqualified, en faire toute une série, mais d’une seule entreprise. Elle commercialiserait quelque chose comme des corps, des organes, des squelettes et des germes humains, synthétiques mais humains. Le mieux, ce serait d’en faire un podcast, une lecture. Curieusement, la voix que j’ai en tête me vient de The Trees, c’est pourquoi je l’entends avec, en fond sonore, le bruissement de l’orage (mais en réalité, c’est peut-être autre chose). Une autre voix me vient des Vagues, une lecture en anglais, trouvée je sais plus où, en MP3 sans doute, mais sans aucun rapport, cette fois, avec aucun orage (la voix disait je me souviens : she turned the page).

  • 080314

    15 mars 2014

    On ne peut plus réellement parler de védeux mais une partie des modifications effectuées dans l’ombre pour Fuir est (donc) en ligne (du moins en ce qui concerne le journal). J’ai essayé d’aller vers une meilleure maquette graphique en supprimant tout ce qui n’était pas utile (la fameuse colonne de navigation pourrie) et en cachant ce qui était indispensable mais laid, c’est le cas par exemple des partages facebook, twitter and co en fin d’article (ou formulaire de commentaires). La lisibilité de chaque page est meilleure, les photos mises en avant. La page rubrique a été modifiée également, c’est un micro-sommaire organisée par plage de trente jours par lequel on navigue via le titre ou l’image.

    Planté devant le mur de bières au Simply, moi qui n’en bois jamais, c’est quelque chose comique dix minutes sans rien dire, dépassé. Puis je la trouve la marque ambrée qu’H. m’a recommandée prendre et dont je ne goûterais rien.

    V. ce soir, de passage à Paris. Parlons de beaucoup de choses et de Joey Comeau (A softer world, Surqualifié), Le bruit et la fureur, Amy Hempel, Les jardins statuaires, ses projets propres, les projets d’H., les nôtres, les leurs, les miens. Des formes brèves. M’offre un bouquin dont l’un des textes commence par la phrase Êtes-vous automatisé ? Me demande pourquoi j’ai un micro pendu sur l’étagère, lui réponds car à un moment donné j’ai voulu recorder des trucs, quels trucs ? des trucs obscènes tard dans la nuit ? pas forcément obscènes, mais c’était pas obscène le mot utilisé, et c’était pas tard dans la nuit, toujours est-il que ce dont je ne parle pas, c’est de la Kaoss Pad enfouie dans un des free sample sous le matelas et que je n’ai pas encore eu l’occasion d’utiliser vraiment. Descendons au sous-sol tard dans la nuit pour que la minuterie s’éteigne entre les morts aux rats.

  • NdT

    11 avril 2014

    Accès directs :B - C - F - H - O - P - R - S

    B

    • baffle, n : valve (en médecine).
      Dans Barefoot in the Head, Brian Aldiss :

    " I must train up a new disciple, find someone to master the illogic of the times or generally clamp a baffle onto the flux."

    « Il faut que je forme un nouveau disciple, que je trouve quelqu’un capable de dompter l’illogisme du temps ou plus généralement de clamper une valve sur le flux. »

    C

    • collect call, n : appel en PCV.
      Dans Overqualified, de Joey Comeau :

    I don’t make collect calls, I make the operator pay.
    "Motherfucker," I tell him.

    J’évite les appels en PCV, je fais payer l’opérateur.
    « Va te faire foutre », je lui dis.

    • crimson, adj : cramoisi.
      Dans Barefoot in the Head, de Brian Aldiss :

    The butcher leant across the counter with a huge crimson leg in his hands and brought it down savagely on the little girl’s head.

    Le boucher se pencha par dessus le comptoir, une énorme patte cramoisie dans les mains, qu’il écrasa sauvagement sur la tête de la petite fille.

    F

    • fathom, n : brasse
      Dans Ulysses, de James Joyce :

    Five fathoms out there. Full fathom five thy father lies.

    Cinq brasses par là. À cinq brasses longues repose ton père.

    H

    • hue, n : teinte, couleur, nuance.
      Dans Barefoot in the Head, de Brian Aldiss :

    Charteris could see her eyes gleam in the thick orange light - the very hue of time congealed ! - slicing off the walls of the cathedral.

    Charteris pouvait voir ses yeux luire dans la lumière orange (la couleur pure du temps congelé !), une lumière grasse qui découpait les murs de la cathédrale.

    O

    • offal, adj : abat.
      Dans Ulysses, de James Joyce :

    Dead breaths I living breathe, tread dead dust, devour a urinous offal from all dead.

    Des haleines mortes moi vivant je respire (des foules de morts en cendre), dévore l’abat pisseux de tous les morts.

    P

    • popliteal, adj : poplité.
      Dans Barefoot in the Head, de Brian Aldiss :

    The girl on the outside of the pavement, in particular, had beautiful limbs. He admired the ankles, the calves, the dimpling popliteal hinges, the thighs, following the logic of them in imagination up to the sensuously jolting buttocks, the little swelling buds of fruit.

    La fille dehors, sur le trottoir, en particulier, avait de très beaux membres. Il admira les chevilles, les mollets, le criblage poplité des charnières, les cuisses, et, suivant mentalement leur circuit logique jusqu’aux fesses sensuellement rebondies, le petit bourgeon gorgé de sucre.

    R

    • ringer, n : sosie.
      Dans Gravity’s Rainbow, de Thomas Pynchon :

    The woman is a dead ringer for Scorpia Mossmoon.

    Cette femme est le sosie mort de Sorpia Mossmoon.

    S

    • simmer, v : bouillonner, faire mijoter.
      Dans Fishboy, nouvelle de Mark Richard (dans The Ice at the Bottom of the World) :

    I began as a boy, as a human-being boy, a boy with a secret at sea and sentenced to cook in Big Miss Magine’s stone-scoured pot, my long fish body laid, tail flipping, into that solid stone pot, scales ripped and skin slipping from my meat tissue-threaded in the simmer, my body floating from my long, fish-bodied bones, my bones boiled through and through down to a hot bubbly sweet steaming broth, lisping whispers of steam twisting to the ceiling, curling in your curtains, speaking to you in your sleep.

    À l’origine j’étais un garçon, un garçon humain, avec un secret à la mer et condamné à cuir dans la marmite terreuse de Big Miss Magine, mon grand corps poissonneux jeté là, queue tremblante, dans cette grosse marmite en pierre, écailles raclées, peau épluchée, chair filetée mijotante, mon corps flottant sous mon squelette d’arêtes, mes os bouillis et re-bouillis dans un bouillon sucré, humide et plein d’écume, murmurant des murmures en brumes qui serpentent au plafond, s’enroulent dans tes rideaux la nuit et qui te parlent dans ton sommeil.

  • 121219

    12 janvier 2020

    Ma voix ne me manque pas. Je veux dire, je peux vivre sans. Si elle choisissait de ne plus jamais revenir, en échange d’une libération totale de la douleur par exemple, je pourrais très bien signer un pacte avec le diable pour la lui vendre. Le genre de diable qui apparaîtra un jour dans Grieg, un diable humain, aimant, et, comment dire ça, très attentif à autrui. Aujourd’hui de toute façon, mis à part H., je ne parle à personne. Ou alors par écrit. Au début je me dis : les corticoïdes ne servent à rien. Puis, après quelques heures : les corticoïdes me donnent des vertiges. En réalité, je n’en sais rien. Ce que je sais en revanche, c’est que les corticoïdes contiennent des anti-inflammatoires et que ça nique mes ambitions de ne plus rien prendre pour la douleur. Je veux dire contre. Est-ce que ça compte quand même si ce n’est pas pour la tête ? La gorge, c’est dans la tête ? La gorge, c’est ambigu. C’est entre. C’est que (cette fois c’est bon) je suis allé voir un médecin qui n’est pas mon médecin. Dans la minuscule salle d’attente qu’il y avait, on est les uns sur les autres. On est trois. Mais sur une surface d’un mètre sur deux. On est à touche-touche au niveau des genoux. C’est pas tip top question propagation des miasmes. Cette dame à côté de moi est toute engoncée en elle-même. Elle n’arrête pas de se retourner vers quelqu’un. Qu’est-ce qu’elle (le médecin) fiche là-dedans ? Ça fait déjà vingt minutes. On ne saura pas. C’est son tour. Elle se fait faire tousser. Elle ressort. J’entre à mon tour. Je reste deux minutes et demi. Ce n’est pas une pharyngite c’est une lar. Là, déjà, j’ ai pu dormir la nuit. Travailler la journée. Tester l’application Kindle sur le BM3 pour découvrir cette curieuse fonctionnalité de contextualisation des mots complexes. Mais surtout, Poulpir a été opérée avec succès ce matin. Et tout s’est bien passé.

  • 141220

    14 janvier 2021

    Cher Aereflot,

    Je ne devrais pas l’écrire ici, mais je commence à fatiguer. Non pas d’écrire contre le sens du vent (écrire contre le sens du vent étant précisément le principe de l’écriture, il me semble) mais d’assister aux déferlements réguliers de vos réponses automatiques et automatisées. Je ne demandais pas grand chose : juste un peu d’empathie de votre part. Comme souvent dans ce monde, c’est trop demander. J’attends trop de l’autre et des situations. Je place la barre trop haut. Sans doute devrais-je faire ce que font la plupart des sites web désormais : m’assurer de votre humanité avant même toute forme d’intéraction. Je pourrais vous faire passer des tests inepts vous invitant à choisir les images représentant sur une grille des vélos, des tracteurs, des bus, des passages piétons, des feux tricolores, etc. Je pourrais aussi truffer mes courriers de mots clés écrits en gras et en majuscule pour faciliter le dialogue intermachine, comme l’a fait Joey Comeau dans son livre Surqualifié. Mais non. Je vais recourir à une méthode plus simple mais également, je trouve, plus perverse. Voici la proposition que je peux vous faire, puisque de toute évidence vous refusez catégoriquement non seulement de me rembourser mais toute forme de dialogue. Je vous propose de vous racheter cette dette à moi contractée. C’est absurde du point de vue capitaliste : c’est même le monde à l’envers ! Dans l’histoire, c’est vous qui me devez du fric et non moi. Sauf que dans le monde où nous vivons, on n’arrête pas de nous dire qu’en temps de crise, la dette des états est tellement bon marché qu’elle en devient négative. N’est-ce pas marcher sur la tête ? Mais moi, je ne veux pas marcher sur la tête (ni la mienne ni la vôtre, ni au fond celle de quiconque). Je veux mon argent. Comprenez-moi bien. Je veux récupérer l’argent que je vous ai viré. Comprendre donc : je veux non le montant mais la donnée elle-même. Je veux la chose. L’entité m’appartenant. Vous comprenez ? J’aurais payé en cash, j’exigerais que l’on me restitue les mêmes billets. Les mêmes numéros de série, à supposer que les billets portent des numéros de série (sans doute, puisqu’on demande dans les films de braquage des numéros qui ne se suivent pas). À l’ère du tout monétaire dématérialisé, est-ce possible ? D’obtenir non le montant mais la donnée ? Voyez ce que vous pouvez faire à ce sujet. Si vous acceptez, je m’engage à vous racheter mon propre argent pour plus de quatre fois sa valeur, soit 10 000€ pour deux billets d’avion d’une valeur totale inférieure à 2500. Réfléchissez Aeroflot. Il ne doit pas y en avoir des masses parmi la masse de consommateurs déçus par la situation présente et par votre attitude capables de vous proposer un tel deal.

    Merci de faire diligence,

    GV