Joseph Andras



  • 230922

    23 octobre 2022

    Je retrouve un parapluie sans le chercher, et surtout sans qu’aucun soit perdu. C’est probablement un parapluie volé. Je boucle le dernier dépôt régulier pour le dépôt légal du livre numérique. Je rattrape mon retard. À quelqu’un à qui j’écris, j’écris les mots aventures circadiennes. Je fais cinq et six fautes aux blancs du code. Je retrouve du premier coup mon diplôme de licence. Je m’en sers pour postuler à 7 h 40 quelque part ; à 16 h 42 ce même jour ma candidature sera rejetée. C’est probablement un record. Je retourne un pantalon made in Vietnam chez Uniqlo et je me dis : qui a besoin de se vêtir ? Achetons plutôt des livres avec cette somme restituée (je ne le fais pas). J’achète une enveloppe molletonnée pour une commande au gabarit hors normes et des compresses pour les soins de Tartelette. Le métro est éclairé comme un sex-shop et je me dis : j’aime bien les gens qui prononcent sex-shop sexeushop (ce n’est pas mon cas). Je me souviens de la rue de Sèze. Dans la rame, je vois A. (ce n’est pas possible : il n’aurait pas vieilli d’une heure depuis la dernière fois que je l’ai vu), je vois Yûjin (ce n’est pas possible : c’est un personnage de fiction). Il pleut mais ce n’est pas prévu. Bien que je l’écoute peu, j’ai une playlist Musicals. J’ai mon parapluie volé, perdu puis retrouvé, mais je ne m’en sers pas. Contrairement à d’habitude je porte mes lunettes, je me dis : les gens qui me regardent doivent se dire il porte ses lunettes. Mais c’est faux. Personne ne sait que je porte des lunettes. Même pas moi. Marilyn : Fixer l’objectif sans chercher à séduire, c’est possible ? Joseph Andras : Inutile de lester un cœur battant. Plus loin : Il n’est aucun cœur que l’État contraigne.