Tiens, on prenait du ketchup à une époque, tu crois que ça existe encore ? Babou puis La foirfouille. Ce que L. me fait faire... C’était pour la bonne cause. Rien écrit aujourd’hui. Aucune carte, rien. À la place, j’ai vécu. La lumière était douce. Près de chez N., les lignes à haute tension bourdonnent. C’est reposant. I. a un mot qui reviendra souvent. Et c’était quoi le mieux de nos guilty pleasure, Justin Bieber, Billy Crawford, One direction ou Calogero ? Pas de réponse. Il y a des mecs chelous qui (...)
D’abord aller chez RCJ pour l’émission Un livre / un lecteur dans la lumière du matin (et puis montrer patte blanche avant les portiques de sécurité, le mec à l’entrée qui vérifie ma carte d’identité, que je n’ai pas d’armes, encadré par les deux soldats Vigipirate et surarmés qui sont là) pour parler de La vie verticale. Puis ce sera relire des textes anciens prêts à ne plus l’être et réécrire un certain nombre de fois une quatrième de couverture. Enfin, c’est revoir F. et A., que nous n’avions pas vues depuis (...)
La caresse — il y a bien caresse — est celle des cils, pulsations de satin contre l’oreille de l’ange qui le porte et qui le disperse sans son ombre.
André Markowicz, Partages, Inculte, P. 389-390
Aujourd’hui je termine. Je fais ça, je termine. Je termine Les barbares. Je termine le Partages, volume 1. Je commence et je termine Nocturne du Chili, en trois temps. Je marche la tête rentrée dans les épaules : je veux passer entre les gouttes. Il pleut pas, c’est (...)
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Deuxième jour de salon. Irons d’abord manger des falafels dans la rue des Rosiers. C’est écrit sur la devanture : le meilleur de la rue. Vendu plus qu’hier. Lou est en signature aussi en face, au stand des Éditions de la Crypte. Acheté À l’approche. Le soir, ce sera retrouver Lou, C. et F. (mais pas que) dans un café rue Rambutteau. C. est prof en prison maintenant. On est allé ensemble à l’école primaire et on s’est retrouvé là. F. me dira, à un moment donné, mais tu connais (...)
Beaucoup de rédactionnel aujourd’hui. Tout est comme écartelé dans le temps. Le temps, c’est ça le problème. Le problème, la solution. Après être sorti passer à la Poste claque la porte derrière moi sans les clés. Faut toujours que ce soit le pire moment possible quand on s’enferme dehors. Plus d’une heure à trois sur une porte pour qu’elle s’ouvre et des textos à dire, eh bien, repasse plus tard je suis fermé dehors. Deux ouvriers à côté réquisitionnés pour. Pour aider à. Mais rien, non, ça reste bloqué. (...)
Mon père se sert d’un sèche-cheveux pour faire du café et il n’existe pas de 31 avril en avril cette année. Il pleut. Rattrape le retard sur l’écriture du journal. Il a retrouvé une boîte en plastique contenant mes cartes Magic d’à l’époque. Banc de brouillard, en trois exemplaires, c’est ma carte préférée. J’aurais aimé jouer avec des murs, des murs rien que des murs. Il y en avait un qui pouvait se transformer en élément offensif, une forteresse mobile je crois. C’était un artefact. Puis F. en ville pour un (...)
Le premier truc du jour c’est un texto : Bowie est mort. Faut vérifier la tête encore pleine de la suie que c’est vrai. Pas possible. Pas besoin d’aller loin : deux cent mille tweets sur son nom dès les huit heures du mat’. À quinze heures, on sera deux millions cinq. Et après je sais pas. Hier soir ce docu sur France 4 en replay, Le fantôme d’Hérouville. Blackstar c’est sorti vendredi. Dans le clip de Lazarus, mis en ligne, je sais même plus, il y a moins d’une semaine, Bowie mais c’est un crâne. J’ai (...)
Il y avait une espèce de grand chien noir, c’était un rêve, j’en sais rien. J’ai repensé au grand chien noir pixelisé dans Stalker. Couru 5km94, 39min05, sous le soleil, matin, sous les Love Fail. En regardant les types s’entraîner à boxer, c’est-à-dire répéter les mêmes gestes encore, encore, encore et encore, au ralenti ou en accéléré, mais les mêmes gestes, toujours, je me dis que pour maîtriser mieux l’audio il faudrait me forcer à en faire régulièrement, une fois par semaine par exemple, trouver un (...)
Faudrait vraiment dresser une grille des tunes pour Ulysse. Voulais le faire, pas eu le temps de le faire. Cherchant dans les archives la valeur d’une guinea dans les précédents épisodes, je tombe sur trois fragments différents (le 83, le 160 et le 495), lesquels m’indiquent qu’une guinea, dans notre version actuelle, vaut tantôt dix euros, cent euros et cent-cinquante euros (parfois ce sont des balles). Harmoniser tout ça.
Relu Transoxiane (le deux) sur de l’Eink Kobo. Quelques petites choses à (...)
(...) Dès que j’eus fait une centaine de pas, je connus une de ces émotions qui semblent se jouer de la mémoire pour nous plonger dans un temps très lointain et que les évènements de la vie — de la vie qui continue — devraient depuis longtemps avoir aboli. Quand il surgit ainsi inopinément, ce profond maintenant, au creux duquel se dérobent les ombres disparues, se donne inqualifiable. Il est gros d’engendrements à venir — qu’on a connus pourtant et que de nouveau on attend de pouvoir nommer — en sorte (...)
On me parle d’une neige fictive que personne n’a vue mais dont tout le monde témoigne (dans les réseaux témoigne), comme si toutes ces rumeurs de postapocalypse (J-14 juste) étaient amenées à se concrétiser progressivement via l’en haut.
Fatigue, frissons, vertiges, tout ça enfouis sous des poudres synthétiques qu’on avale en fermant les orbites de nos yeux. Ensuite se scrubber les deux bras jusqu’aux coudes, comme les chir dans les images d’Urgences, pour décaper les bactéries éventuelles.
Revu le (...)
Voici ma dernière transmission depuis la planète des monstres. Jamais plus je ne m’immergerai dans l’océan de merde de la littérature. J’écrirai dorénavant mes poèmes avec humilité, je travaillerai pour ne pas crever de faim et je n’essaierai pas de publier.
Roberto Bolaño, Étoile distante, Christian Bourgois, traduction Robert Amutio, P.158
V. me demande pourquoi je dis traduire entre guillemets traduire (je lui parle de l’Ulysse). Je crois que je me sens un peu entre deux. Je traduis pas (...)
The Twilight Zone
Je reprends, retour, encore le même numéro de train. Ma tête respire l’encens. E., Lyon, proche Terreaux, nous invite dans son appart, nous présente M. (rencontre). N. avant de mettre un pied dans le même TER que moi m’envoie texto par erreur : Petite poule en mousse tu t’appelles Henriette. Une fois rejoint dans le même wagon lui demande : est-ce que c’est tendancieux ? Est-ce que je peux le raconter à tout le monde via l’autoroute de l’information ? J’ai oublié ce qu’il a pu me (...)
J’avais dit à H. : on a rendez-vous à 15h, j’y serai à moins le quart, eux à l’a-demi (et c’est le cas). Je le répète indemne à V., pris dans l’Escalator qui nous arrache au ventre. N. est derrière qui feuillette une pub de lingerie. J’ai eu le temps, les attendant, de filer dans le cinquième, librairie Compagnie, n’y pas trouver Hôtel clair de crime de Werner Kofler, en choisir un autre à la place, les Leçons sur la langue française de Guyotat, me prendre sur la gueule de la flotte, revenir, me poster sur (...)
Tête humaine
Arrivée à MT Lovell, Warren, Bridger, Billings. On prend notre temps. Moi et mon immaculée. Intouchés, intournés et inretournables. Elle glissant deux PERMIS au PRÉPOSÉ DU TRIBUNAL qui noUS tend à chacun un PERMIS DE NOCES avec rendez-vous : - Allez là pour la prise de sang. Sanglotant de noUS voir déjà si jamais. Ne laissant nulle joie. Juste de l’angoisse. Les Infirmiers noUS perforant jusqu’à ce que les garrots sautent. Tous éclaboussés. Recouverts du val au piron par notre sang fusant. (...)
Dans le train juste avant départ, retour Paris dans la brume, le wagon quasi vide et pourtant l’ombre d’un corps derrière le mien, qui sort un sandwich, midi oblige, et respire fort entre chaque bouchées, tellement fort qu’il en aspire le siège derrière et les pages de Vies de saints que j’essaye de lire, relire plutôt, sans succès, car sa simple présente derrière, juste, me déprime, et je me retournerais bien comme au cinéma pour lui demander la paix mais on demande pas à un mec qu’on a jamais vu de sa (...)