Tu as passé une bonne journée ? Je sais pas. Je suis là à passer de checksum en timestamp et franchement j’ai du mal avec le Live at Glastonburry. Déjà, j’ai du mal à orthographier Glastonburry. Mais ça me donne une idée pour les « Bara no hanayome », que je lirai pour Seconda, du 25 au 27 janvier prochain : lancer de ces roses dans les yeux de ceux qui aiment. Un truc dans le genre, je sais pas. Et rien ne marche, c’est aussi une constante. Les mails, ils partent pas. Gallica est planté. Impossible de (...)
Faut-il écrire néo-nazi ou néonazi ? Djihadiste ou djihaddiste ? Google doit se poser de ces questions quand il explore ce que j’explore. Derrière Libre Office plantera deux fois, trois fois, huit fois de suite sur le même texte, au même moment, il faut alors reprendre et refaire les mêmes corrections qu’au préalable, décoquiller à la petite cuillère. Sincèrement j’ai pas souvenir qu’il y n’ait jamais eu ne serait-ce qu’un seul Libre Office stable sur Mac (c’est un problème) et je crois bien que c’est la (...)
Quelle heure il est, là, à Tokyo ? J’en suis à rêver que je marche dans les rues avec toi, en quête de restaurants quelque part. C’était un truc qu’on disait, un gimmick, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, se mettre en quête d’un petit resto sympa. Je fais la soustraction pour trouver l’autre temps. Celui d’hier et de demain. La vérité, c’est que je suis pleinement réveillé à quelque chose comme 4h30. Quelle heure il est là-bas ? Et cette question, je vais me la poser souvent. Je veux dire, à (...)
Ikebukuro de jour VS Ikebukuro de nuit. Ici, semble-t-il, la plus grande librairie de la ville. Ce n’est pas très loin. Je cherche à ramener des souvenirs. Par exemple, de la poésie japonaise. Mais comment identifier la poésie dans une langue qu’on est juste totalement incapable de lire ? La qualité d’objet des livres a l’air ici moins poussée qu’en France (je parle des nouveautés commercialisées, pas d’antiquités comme des carnets ou des livres d’esquisses d’occasion qu’on a pu voir à Kyoto à des prix (...)
Et sinon t’as essayé avec du bicarbonate de soude ? Me voilà officiellement prêt à devenir grand-mère. Misère Balkaï doit être du genre à vouloir utiliser, en toutes circonstances, du bicarbonate de soude. Il y aurait un épisode comme ça où elle passerait son temps à l’essayer à toutes les sauces. Et ça fonctionnerait. Savoir si Balkaï est du genre à avoir les larmes aux yeux quand elle écoute des chansons... Par exemple, est-ce que La complainte de la serveuse automate l’émeut aux larmes ? Ou encore, cette (...)
Il y a tant de corps en nous, tant de corps à porter et à accompagner vers la lumière ou la tombe, il y a trop de corps : étrangers, inconnus, aimés, indésirables, pluriels, dans mon propre corps, devant mes yeux ou dans ma tête.
Christophe Grossi, Corderie, L’atelier contemporain, P. 115
Tout est soit trop loin, trop cher, ou c’est qu’ils prévoyaient trop de pluie, et paradoxalement c’est à Paris qu’il fera beau et c’est à cause de ça que j’en suis à attendre dans le noir que ça kick in, enfin que ça (...)
Je passe le bac ou quoi. J’étais censé savoir par cœur des trucs mais je sais rien en fait. On doit écrire un texte à la première personne, triste, sur Berlin. Il fallait que ce soit triste. C’était ça la consigne. Ce que j’écris est calqué sur cette chanson. Il est assis en face de moi, me demande une cartouche (j’en ai pas). Nous sommes dans un point dans le temps antérieur à sa composition et ce que je lui dis de cette chanson risque de provoquer un paradoxe temporel (mais je lui dis quand même). (...)
Ils ont construit une pyramide dans laquelle entasser des fans de David Bowie, puis ils noieront tous ces gens les uns après les autres. C’est un suicide collectif mais tu n’en fais pas partie. Tu es à l’extérieur. Tu t’assures que l’eau coule. Tu vérifies si des survivants vivent encore. Dans le monde réel, des histoires de métadonnées. 512 mot (moisis) pour Eff.
On ne sait jamais quand on naît : l’accouchement est une simple convention. Beaucoup de gens meurent sans être jamais nés ; d’autres naissent à peine, d’autres mal, comme avortés. Certains, par naissances successives, passent de vie en vie, et si la mort ne venait pas les interrompre, ils seraient capables d’épuiser le bouquet des mondes possibles à force de naître sans relâche, comme s’ils possédaient une réserve inépuisable d’innocence et d’abandon.
Juan José Saer, L’ancêtre, Le Tripode, traduction (...)
Dans les Ouigo, il n’y a pas de truc sur quoi tes pieds reposent, près du sol. Pour le reste, je sais pas. C’est quand même agaçant devoir se farcir un train jusqu’à Marne-la-Vallée pour prendre un autre train. Devrais faire ça : une playlist Bowie pleine de chansons que je connais pas (ou peu). Ce serait remplie de choses douteuses, genre Tonight, les Tin Machine, Labyrinth. Mais aussi des trucs beaux. Des découvertes peut-être. Lirai toute la première moitié d’un manuscrit assez fort dans ce train. (...)
Gloria Ackerman, Traverser Tchernobyl, Premier Parallèle
Nous quittons rapidement la ville en direction de la centrale. À quelques kilomètres de là, nous sommes de nouveau arrêtés sur une route totalement déserte : nous entrons dans la zone très contaminée d’un rayon de dix kilomètres autour de la centrale. Deux autres miliciens contrôlent nos papiers pour s’assurer que nous avons bien les habilitations nécessaires. Bientôt, les célèbres contours du complexe de la centrale se profilent à l’horizon. Mais (...)
Comme à chaque fois j’ai l’impression qu’on est allé jouer du piano dans mes os, des mains à l’intérieur, près des marteaux, et qui font un travail de précision extrême. Ou bien alors je suis mort, un cadavre, et on essaye de me tirer l’âme hors du corps. J’ignore si ça fonctionne. Let’s dance un moment. Ailleurs, il est question de bundle géant. Il fait gris. Pleut. 596 mots laborieux, si j’en garde 8 derrière ce sera une victoire. Mais j’ignore encore à quand ça fait référence, (...)
Premier jour de la tournée de surdiffusion organisée en Occitanie par Languedoc-Roussillon Livre et Lecture et le Centre Régional des Lettres de Midi-Pyrénées. Retrouvé J. à la librairie Cajélice, ainsi que les éditions L’œil du souffleur, L’étoile des limites, KA et Faï Fioc. L’après-midi à Narbonne à la librairie Libellis. Le soir c’est Montpellier à la librairie Le grain des mots pour une soirée poétique. L’occasion de voir Louise, Philippe et Christophe de La Piscine. Michaël Glück est là aussi. Un resto (...)
Souvent, je suis là à errer en quête d’une station de métro dans un coin de Paris inconnu, et il n’y en a jamais. Et tu tournes et tu tournes pendant des heures, et bien sûr il faut que tu sois absolument quelque part (mais où ?). Tu finis par finir dans une espèce de terrain vague (non : un centre de traitement des déchets interdits), protégé par un grillage infranchissable. Demi-tour. Je crois pas que tu sois passé par là en venant, tu en es à avancer dans une cage d’escalier délabrée, c’est une espèce (...)
J’ignorais l’existence de cette chanson d’Elvis : Black star, Black star don’t shine on me, black star. Le long de cette émission sur FIP. Bowie donc. C’est gris. Une nuit terne à durer tout le jour. Mails mails mails. Relance relance. Mains froides à force d’être sur le bureau à faire, ou sur le clavier à faire, ou sous ma carotide à tordre. Pas de rêve depuis quelque temps, rien, rien qu’un silence épais, tenace, et qui t’étouffe si bien que tu ne sais plus qui tu seras au réveil, ni où tu es. Sirène de (...)
I’m falling, man / I’m choking, man / I’m fading, man / I’m the broken line... Michel me dit sur Skype j’ai fait des injections de nain. Ça a du sens en plus. Une possible articulation pour l’écriture narrative, si elle existe : copier le modèle du journal, où tu écris une note simple, paragraphe assez court, et tu la reprends une dizaine de fois avant de la fixer. Ici ce serait écrire un plan très détaillé de ce qu’on appelle l’intrigue, une phrase c’est tout, et des chapitres courts à la Cat’s Cradlle, (...)
Toujours froid. Gris comme c’est pas possible. J’en tire, de ce gris, froid, une certaine forme de lenteur. D’ensevelissement même. Et puis la course du jour prend le dessus. Travaille sous une couette grosse comme ça. J’écoute, par hasard, Oko Ekombo. Black Bowie. Dans cette chanson, ce sont les percussions qui sont les siennes. Mais j’ai pas écouté les paroles je. Je suis dans une forme de renoncement, mais de renoncement positif. Le froid nous a comme engourdis. Des mots s’en viennent. Étique. (...)
Qui donc a le pouvoir d’enclencher le chauffage dans l’immeuble ? Il faut faire une couette de son corps. D’autres mails en retard. De la vidéo de pixels pour Bajir. Pour la première fois de la saison dans la première partie du classement. Ça va mieux depuis le prêt de Fernando et le glissement en 4-2-3-1. Fernando, donc, épaule désormais le jeune Kevin Stewart à la récupération. Lallana devant en milieu offensif slash relayeur. Une autre arrivée : H. Toledo pour apporter quelque chose sur les côtés. (...)
C’est une espèce de château fort en ruines, corps en contre-plongée dans la poussière ou dans le sel lumineux, je sais pas. Ce que je sais c’est qu’il y a un contentieux entre lui et moi. Curieusement, je me retrouve à beaucoup écouter une espèce de triplette eighties pas tout à fait dans mes goûts normalement. Le plus souvent, quand même, dans des versions live ou récentes. Du temps sur des tableurs encore. Encore deux jours à ça et ça devrait être bon. Merdé un truc dans Ulysse : on devrait être sur (...)
C’est le titre d’un livre, l’image de couv aussi. Dans ma main des petits cailloux noirs, gris, blancs et avec ça on peut communiquer avec une âme alors. Là c’est un jour plus ample qu’hier. Pas de trou noir ou de coudes carnivores. Enfin un truc eink 13 pouces sous Android ? Chaud dehors. Roulé dans de l’eau noire. Un verre avec Benoît. Parlé Koltès, True Detective, Kendrick Lamar.
Dernier épisode de la Grande traversée Bowie. Comme le précédent, c’est léger. Beaucoup d’extraits, beaucoup de morceaux, moins de recul. Et hier pourquoi n’ont-ils pas mentionné le concert au Madison Square Garden (et tout qui se mélange, le passé, le présent, le futur, le temps d’un concert) ? Comme si les deux premiers épisodes avaient attiré vers eux toutes les attentions, et qu’après, bon. Ou bien on n’avait plus le temps ? Je fais des trucs de l’ombre, des subterraneans. Des trucs qu’on remarque pas (...)
La nuit hachée, hachée, hachée. Des histoires d’araignée ou bien non : d’un fils de l’araignée. Dracula sans doute. Jamais lu Dracula, tiens. Dracula, c’est le film et London Orbital. Et, donc, une partie de Football Manager mais non plus via le moteur 3D, ou la vue du dessus qu’à l’époque on appelait les petites boules, mais une vue en 2D de côté, plutôt classe, que dans le rêve je qualifie plusieurs fois d’à la Fifa 95. Chaleur tombée d’un coup. À la Poste : c’est quoi, ça ? C’est le bordereau (...)
Magman. Ce truc Endless paru sur les réseaux. C’est pas Boys don’t cry c’est autre chose. C’est visuel. Boys don’t cry s’appellerait plus Boys don’t cry. Me suis laissé happer par la hype autour du nouvel album de Frank Ocean, bon. Écoute beaucoup de trucs cette semaine. Ça aide le long des phases mécaniques dans les sous-menus pleins d’ajax. Ça donc. Mais aussi Unno. Jonathan Wilson. Patrick Watson. Faces on TV. Pete Josef. Rover. Name drop, name drop. Et, donc, Endless. Super souple. Beau. Et ce (...)
Chaque fois que je reçois quelque chose avec l’autocollant royal mail j’ai l’impression d’être quelqu’un. C’est une photo en noir et blanc d’yeux vairons, un visage et un cercle mis au front. Quatorze non vingt-et-un paraphes et sept vraies signatures plus tard sur le coin noir à gauche. Bref. Je passe mon temps à dire merci Christine et c’est très agréable. Ici elle dit que je fais des mikados. Il faut se battre contre les auteurs, parfois, pour simplement faire les choses dans les règles. Devant (...)
Le café livres c’est à gauche en regardant dans l’autre sens. Rendez-vous là où c’est calme. On me dit que je suis assigné à résidence à cause du fait que la porte de l’immeuble est bloquée sur le coup de midi et quelque. Je suis là derrière la vitre à voir venir la folle du six qui me dit avec des gestes que c’est clos, c’est fermé. Grâce à l’aide providentielle d’une voisine du rez-de-chaussée qui me fait transiter, moi et une autre voisine bloquée ici comme moi dans cette soudaine temporalité, par sa cuisine, (...)
Au théâtre de la Colline pour What if they went to Moscow ? Dépôt de cartes ebook de L’espace du commun à la librairie : un essai sur le théâtre de Christiane Jatahy que nous sortons aujourd’hui et qui a pris forme grâce à une merveilleuse expérience du commun, comme l’écrit Christophe Triau dans sa préface. Le dispositif de la pièce est d’abord déroutant : il faut choisir une entrée (théâtre ou cinéma), à l’entracte on inversera. Les règles du jeu sont distribuées au préalable. Ça commence par des mots dits (...)
Dans Achab (Séquelles), Pierre Senges évoque un souvenir. Il dit, entendez par là un mélange de mensonges, de libido, de pulsion du moi mal placée (Ichtrieb) et de mauvaises fables de marins pour marins diluées dans de l’eau. C’est un premier pas dans le livre (immense de par sa taille et le volume brassé des pages). Il y a de cela plusieurs années j’avais mais adoré Fragments de Lichtenberg, l’un de mes plus beaux souvenirs de lecture fr puis plus rien. Aucune accroche aux autres. Là c’est laborieux. (...)
Première fois que je mets en ligne un article du journal qui passe la barre des trente révisions. Un peu de fébrilité à le faire : depuis le 11 janvier je reviens régulièrement sur ce jour et je vais perdre ça. D’abord plusieurs fois par jour, puis chaque jour, puis recraché dans plus d’espace, plus de laps de temps (suffit de voir ça dans les révisions : la liste des jours), signe que je m’en détache. C’était réconfortant d’avoir ça et aussi : comme si le temps se fige. Sur Twitter on me dit n’avoir pas (...)
Mal partout, de la fièvre. De la gorge. Trop de salive. Des criquets dans le dos. Time will crawl [1] dans la tête tout du long c’est moyen. Quelqu’un dit quelque part que son nouveau médium c’est les rêves. Peut-être de là que ça vient. Mec au casque blanc à l’équilibre à même les briques derrière. Je pense au poème Arrache-les-carreaux d’Hervé Bougel à cause de la hauteur et du vertige sans doute. Plus aucune faim dans le ventre et l’impression de bouffer quoi des insectes. Même le thé noir Petrossian ça (...)
Dans le rêve, ça veut dire c’est fini. Verser du sel sur la tête de quelqu’un, ça veut dire c’est fini. Une rose en bris de verre pareil. Sous l’œil d’un mec à la peau ocre c’est en train d’arriver.
Je suis là quelque part à donner des cours de fractions poétiques à des profs. Je ne sais pas ce que ça recouvre exactement mais je parle, je sais que nous fractionnons. Je sais aussi qu’à un moment donné la chanson Kooks vient sur nous, s’instaure dans nos débats, dans la parole (tristesse). Sur mon Power Point il est écrit que Ziggy played guitar. C’est vrai. Il fait -1 feels -3 et je sens plus mes doigts à cause d’R. J’ai envie de mettre un accent circonflexe sur le o. Les jours passent vite, je perds (...)
Un tajine de topinambours. Pas de découvertes musicales plus marquantes ces dernières semaines que l’album de Colleen, Captain of None, et ce truc de jazz dingue, Earth Analog. Tout est réduit au(x) rythme(s). Ça ne déborde presque pas et c’est de ça dont j’ai besoin. Mueller (suite). Jusqu’à la note 89 les notes étaient balisées dans le texte, ça s’arrête là. Trois heures à baliser la suite jusqu’aux tout derniers vers. Il y aura donc 152 notes semble-t-il. Des fois je mets des pistes, des directions, pour (...)
Quelqu’un a écrit sur son mur quelque part, en substance : à présent se poser la question à chaque fois qu’on hésite, qu’on a envie de renoncer, qu’on would prefer not to, qu’aurait fait Bowie à ma place ? Beau l’avoir trouvé absurde cette idée m’a contaminée, oui. Que ferait-il pour résoudre un problème d’impression con, Bowie ? Que ferait-il s’il prenait du retard sur ses notes de Mueller (70, cinq hier, cinq aujourd’hui seulement, moitié moins que prévu) ? Que ferait-il pour promouvoir des bouquins en (...)
La cabine téléphonique de la rue de Lambardie sent la pisse, c’est pas grave, je continue d’y déposer des livres. Thomas est rue Mandar, j’ai dit mais ta gueule à quelqu’un en venant la bouche mâchant l’écharpe humide. Quelqu’un jette de l’eau bouillante dans la rue et qui fume, c’est plus tard dans la nuit. Ici, maintenant, il n’est question que de trucs positifs dans ce que c’est qu’on se dit. Je tiens à ça. À ne parler que de trucs positifs pour m’emmener ailleurs moi-même. Il n’y a que du Bowie dans (...)
kyrielle de lapins sur les talus de l’autoroute au milieu d’un rond-point après la sortie du péage les oreilles dressées dans le faisceau des phares où la nuit itinérante nous dévoile ses dessous animaliers la faune cachée dans les broussailles à l’état de friche avoisinant la zone industrielle happening de fourrures l’impromptu de rongeurs donne une part d’ imprévu à ce trajet de samedi soir arbitraire
Romain Fustier, Boîte automatique du crâne, Publie.net
Nous regardons tomber des météores sur la (...)
Le premier truc du jour c’est un texto : Bowie est mort. Faut vérifier la tête encore pleine de la suie que c’est vrai. Pas possible. Pas besoin d’aller loin : deux cent mille tweets sur son nom dès les huit heures du mat’. À quinze heures, on sera deux millions cinq. Et après je sais pas. Hier soir ce docu sur France 4 en replay, Le fantôme d’Hérouville. Blackstar c’est sorti vendredi. Dans le clip de Lazarus, mis en ligne, je sais même plus, il y a moins d’une semaine, Bowie mais c’est un crâne. J’ai (...)
On me pose en voiture quelque part où c’est l’aube. Quand je tourne la tête on m’attend, on croit que je suis venu exprès mais c’est faux. C’est une grande surprise que je sois là avec eux, et je salue tout le monde, je fais comme si j’étais venu de mon plein gré ici. L’un des mecs est chilien, parlons la langue intermédiaire pour nous parler. Il me dit être chilien mais il porte un maillot de l’Algérie, me parle de Zokora. En anglais toujours : est-ce que tu sais que mon frère possède un maillot dédicacé (...)
Marchander et négocier le temps est devenu une habitude : quelques heures qu’on s’accorde ici pour en sacrifier là. On gratte, on grappille, on grignote le temps qu’on réserve tel un précieux butin par infimes poignées. Il y a toutefois là dans mon marchandage quelque chose de vicié. Aucun profit à tirer. Si ce n’est cette bulle de temps irisée sur le point d’éclater déjà.
Stéphane Vanderhaeghe, Charøgnards, Quidam
J’ai rendez-vous au siège d’un journal, c’est ici. J’y suis pour m’entretenir avec un (...)
Commençons par un aveu plutôt embarrassant : dans ma vie, personne ne m’a donné plus de plaisir que David Bowie.
7°, du vent, des chiots de berger noir et blanc. 3km99 en 29min52, c’est lent. Essayé de respirer pas à l’envers. C’est une lumière mauve étrange et triste, j’ai plus rien dans les bras, rien, je confonds les rêves et les réalités, je suis sonné la nuit tombe vite. Le nouveau Bowie, un single d’une dizaine de minutes appelé Blackstar, c’est hypnotique. Y a des sirènes de flics, des sacs à dos qu’on fouille où qu’on aille, des meubles éventrés sur le trottoir qui (...)
Les tentacules de mes accoudoirs s’enroulèrent autour de mes bras et de mon torse plus amoureusement encore, ses ventouses produisant des bruits de succion évoquant des baisers baveux. La gerbe.
Notre interlocuteur était bien un démon, ça pas de problème : sadique et vicieux comme il faut, malgré un abord plutôt arrangeant. Il se contenta de pianoter à toute vitesse sur son clavier d’ordinateur sans prendre la peine de nous répondre. Les secondes s’écoulaient, épaisses et visqueuses, et ces tripotages (...)
Les petits espaces sont pleins de métal, le métal est plein de métal, on ne peut pas passer à cause du métal. Rendez-vous café de l’est ou bistrot de l’est ou cantate de l’est ou bistrot de la gare ou café de la gare ou près de la gare, la gare de l’Est, avec Benoît et Philippe pour parler. Tout est écrit dans un petit cahier 2013 avec à gauche l’avant et à droite le pendant. En bleu l’avant et en rouge le pendant. Il y a des noms propres sur ces pages et il y a des trucs qui provoquent la rature. Il y a (...)
C’est un poème au creux et il est infecté. Matière noire, on dirait que c’est la peau, non, sous la peau. Je sais pas si c’est la matière ou si c’est l’écriture ce qui est sous la peau, c’est pas clair ce qui est sous la peau. Et au sortir, j’aurai l’impression d’avoir écrit toute la nuit, dans mon sommeil, mais l’écriture d’un autre. Comme un mauvais goût dans la bouche qui part pas. Celui qui fuit n’a que les kilomètres qui le séparent de son point de départ pour prendre la mesure de sa foi personnelle, (...)
Les bruits de la ville peuvent me faire devenir con : je suis con à cause des échafaudages métalliques près des murs, je suis con à cause de ceux qui soufflent les rouges de l’automne, je suis con quand les travaux reviennent crever l’asphalte ou le ciment plus haut. C’est une question de tolérance aux nuits, je veux dire aux nuisances.
On me parle de Five years, ce que je me souviens de Five years. Il a dit le monde pleure en tombant. Dans mon souvenir, c’était une espèce de truc (...)
Il y a foule au marchéc’est plein de mères qui gémissentl’info vient de tomber :il nous reste cinq ans à geindre.
Pour une raison qui m’échappe persuadé qu’il faudrait se servir de Heroes pour promouvoir nos livres. Tout oublié du quand et du pourquoi (et surtout du comment).
Il pleut sans discontinuer. Le rouge, ça déteint. Sauna chez Charybde pour la venue d’André Markowicz. Il y a de la buée sur la vitrine. Je n’ai rien noté rien. Tout eu envie de lire mais surtout : sa poésie chinoise. Matthieu Hervé est là on se pose à côté pour un verre et parler (derrière c’est PSG quelque chose ou quelque chose (...)
C’est 2010 all over again. Je l’écris quelque part (c’est vrai). Des douleurs, des aliens dans le ventre, les symptômes d’une hernie oui mais sans la hernie : aujourd’hui à nouveau échographie infructueuse. Tout va bien, c’est fictif. C’est fictif, je laisse passer l’expo Bowie à la Philharmonie. Comme j’ai laissé passer, il y a quelques semaines, la ressortie de L’homme qui venait d’ailleurs et puis mille autres choses, films, expos, rencontres, instants, avant cela.
Un premier jet de quatrième pour La (...)
http://www.psg.fr/fr/Actus/105003/G...
Quelqu’un dit quel pignouf. La phrase j’avais plus entendu dire pignouf à voix haute depuis super longtemps, mais je l’ai déjà dite cette phrase, il n’y a pas si longtemps. Le matin même je lis Mama, my dreams have been my fuel for years. Partout sur les visages des murs de la ville : le visage imprimé de Bowie à l’époque où il était Aladdin Sane. Dans la main gauche deux places pour Singin’ in the Rain après-demain et mon accréditation pour le Salon du livre dans (...)
Il y a exactement 27 minutes 28 entre l’immeuble du bureau et la porte d’entrée de l’appartement, rue T., car la longueur précise du Molly for two pianos me sert d’unité de mesure. À un moment quelqu’un : je suis dans le métro, je suis choquée. Au bas des escaliers, une collègue venue préparer son pot de départ. Quelqu’un en entretien aux RH pour une nouvelle embauche. Je me demande : est-ce que c’est le requiem du singe ou bien le singe du requiem ? Hier on me demandait de monter sur une chaise pour (...)