Où l’on recense (sans autre motivation que l’amour des listes inutiles) les extraits de ces textes, rencontrés par hasard, des instants brefs de fuites (chroniques) adolescentes. Règle unique : les recenser au fil de mes lectures (ou découvertes sur les rayons des librairies) présentes et à venir.
Première publication le 10 juillet 2011
4321, Paul Auster (2017)
He turned seventeen on March third. Several days after that, he went to the local branch of the DMV and took the road test for his New (...)
517 mots pour Eff sur Nocturnal animals. C’est d’une fadeur. Ça fait des semaines que c’est ça. Sans parler du journal. Il faudrait arrêter tout ça. Il faudrait arrêter. J’écoute les lettres de Neal Cassady à Jack Kerouac, Allen Ginsberg. C’est le même comédien que celui qui interprétait Dean Moriarty dans le feuilleton Sur la route. Je dis que je vais aller à tel endroit faire tel truc (ou bien alors rien, juste profiter des derniers beaux jours de l’année, marcher dehors quoi) pour finir par rien faire, (...)
On ne le sait même pas mais nous sommes bombardés d’éruptions solaires (solar flares) depuis quelques jours. Ça expliquerait le comportement des lapins, la nuit. Ou pourquoi la voisine du sixième passe ses nuits à déplacer des meubles dans son appartement. Il a fallu mettre Tartelette dans la salle de bain. Elle fait trop de bruit en tapant de la patte à une heure bien précise (laquelle ?). Il y a un air que j’ai eu dans la tête plusieurs jours d’affilée, impossible à retrouver. C’était quoi ? Toutes (...)
Beaucoup de soleil, chaleur, pas mal d’ondes magnétiques en friction entre elles-mêmes dès tôt le jour. Pas mal de temps passé sur un prototype web de texte, image, son. C’est le mot. D’autres. Media query par exemple. Pester contre le cache. Essayer sur le Macbook, sur l’iPad, sur le tel, sur l’iPhone qui sert à la musique. Près d’Opéra le sol est chaud. Une ceinture c’est 30€. Je fais beaucoup de gestes inutiles. Intrigué par The Familiar volume 1. Le pirate quelque part avant de me souvenir l’avoir déjà (...)
http://www.publie.net/en-mode-shuff...
Ouais je fais ça : vérifier son Twitter savoir s’il a quitté le boulot. Même chose tôt le matin avant d’appeler quelqu’un. Mais j’ai fait une erreur stratégique avec mes trucs quotidiens, Ulysse et Morphine : une mise en ligne par jour, c’est trop. Les gens ne peuvent pas suivre. Tant pis. L’autre erreur, c’est d’avoir basculé Ulysse sur la date effective des fragments. Avant, mise en ligne de chaque fragment la nuit, programmé. Aujourd’hui, c’est mis à l’heure ou (...)
Le fait est que j’ai perdu neuf kilos. Deux ou trois avis d’expulsion gisent sur le pas de ma porte. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi depuis des mois. Mes voisins ont peur de moi. Chaque fois que je les croise dans ce couloir mal éclairé aux murs bruns, ce qui arrive rarement, seulement quand je dois sortir pour aller chercher du thon, des livres à la bibliothèque ou pour vendre mon sang afin de m’acheter des bougies, je les entends entretenir à voix basse de mes hurlements nocturnes - « (...)
Ma nouvelle vie peut être triste. Ça dépend encore des phrases. C’est avec des phrases qu’on fait des paragraphes et avec des paragraphes qu’on fait des livres. Des livres. Ces deux mots me regardent. Insistent. Il est quelle heure ? Déjà. Ça va vite. Je n’ai même pas eu le temps de dire quelque chose d’intéressant. On est déjà le lendemain. Je dois encore prendre des médicaments. Une poignée de bleuets congelés, une poignée de baies rouges congelées, quatre cuillérées de yogourt à la vanille, cinq (...)
Rachel was looking into the mirror at an angle of 45 degrees, and so had a view of the face turned toward the room and the face on the other side, reflected in the mirror ; here were time and reverse-time, co-existing, cancelling one another exactly out.
Thomas Pynchon, V.
Le rêve : flou. J’étais dans un immeuble. Il y avait une histoire de quai glauque et de rouille. Au rez-de-chaussée, une table, des livres d’occasion. Ma main s’est mise sur La maison des feuilles. J’avais conscience (...)
Reçois avec plaisir le Conte du Graal d’Antoine Brea version Derrière la Salle de Bains et je l’en remercie. Très beau truc. Thomas me fait l’amitié de m’envoyer le sien, même pour rire c’est sympa, remerciements aussi. Par hasard, cherchant Souvenirs du futur, tombe sur la réédition de La Maison des feuilles traduit par Claro. L’ai déjà en anglais piraté numérique depuis des lustres, [email protected] m’avait dit faut que tu le lises, mais je l’ai jamais lu. H. trouve les Aventures d’un romancier atonal traduit par (...)
Retour de l’oeil qui saute, oublié quand il a disparu, la dernière fois que j’en fais mention dans le journal c’est non je sais pas. Retour de la même sensation chiante quand je sens trembler le globe contre les digitales, envie d’appuyer fort pour que ça calme.
Sur le postmodernisme, suite, j’ai lu Marelle de Cortázar, j’ai lu Mantra de Fresán, j’ai lu Les détectives sauvages et Le dictionnaire Khazar et Ô révolutions et Fragments de Lichtenberg et combien d’autre trucs encore qui m’ont marqué, en (...)
Sommes passés, entre hier, aujourd’hui, de 30° quasi à quoi 22° pas plus (mais 22° moites, gorgés de sueur et d’étoile entre nos peaux humaines et nos peaux synthétiques, textiles, grises, dorées des fois).
Je repense à cette histoire de postmodernisme. Quoi que je fasse où que j’aille me sens toujours comme un autodidacte, qui arrive parfois à faire des trucs pas mal par lui-même oui mais qui souffre surtout de grosses énormes lacunes et qui sait pas ses bases. Je sais pas mes bases. Quand V. me dit (...)
D’où vient à l’homme cette faim si grande des aliments défendus ? Ô mortels ! je vous en conjure, renoncez à ces festins barbares. Écoutez et retenez mes avertissements : lorsque vous mangez la chair de vos bœufs égorgés, sachez et souvenez-vous que vous mangez vos cultivateurs.
Ovide, Les métamorphoses, traduction de G.T. Villenave.
Kaboom1 & 2
Tout ce que je fous sur le dos flotte. H. me dit OR : je croyais que t’avais trouvé ça génial, ta chronique est très sage. J’ai trouvé ça génial. Mais (...)
On n’est pas sérieux quand on en a seize. Les deux héros de O Révolutions, d’un côté, vert, Sam, et de l’autre, or, Hailey, tous deux seize ans, traversent le temps. L’un Roméo, l’autre l’autre versant d’une autre Roméo. Publié en 2007 par Denoël en France, O Révolutions se lit dans les deux sens. C’est une espèce d’odyssée bis. Et traduit par Claro.
D’abord l’objet. O Révolutions se compose de deux centres, deux âmes, deux narrateurs. L’un Sam, l’autre Hailey, qui rapidement se trouvent et ne se quittent plus. (...)
Tête humaine
Arrivée à MT Lovell, Warren, Bridger, Billings. On prend notre temps. Moi et mon immaculée. Intouchés, intournés et inretournables. Elle glissant deux PERMIS au PRÉPOSÉ DU TRIBUNAL qui noUS tend à chacun un PERMIS DE NOCES avec rendez-vous : - Allez là pour la prise de sang. Sanglotant de noUS voir déjà si jamais. Ne laissant nulle joie. Juste de l’angoisse. Les Infirmiers noUS perforant jusqu’à ce que les garrots sautent. Tous éclaboussés. Recouverts du val au piron par notre sang fusant. (...)
The Twilight Zone, épisode 13 "The Four of Us Are Dying"
Hailey est une invitation à vaquer. Même avec mes tifs gras. Ma salopette débraillée. Et mon air pignouf. Elle est l’âme innée de septembre. Notre Hillman Minx patine la route. Je suis un millier de septembres. Et elle est tous les océans où coulent les tankers.
Mark Z. Danielewski, O Révolutions, Sam, Denoël et d’ailleurs, traduction de Claro, P.232
Une fille dort la bouche ouverte. On y voit les trous de nez. Je promets à une voix sans visage (...)
La gueule de la crise, Paris, 21 juin 2011
Là parmi les Ravagés, les Fichus, Autopisés, Embaumés, faibles et Obèses, Flétris et Boursouflés, Vaincus, Diminués, Roides et Gonflés, allongés et inertes, laissant leurs poils se faire mâcher par de l’air en soufflet.
Mark Z. Danielewski, O Révolutions, Hailey, Denoël et d’ailleurs, traduction de Claro, P.108
J’ignore qui sont les vrais : les arbres que mastique le ciel ou ceux apparus dans la marre ? Novembre est là et à la fois en haut, en bas. Svetlana, la (...)