Sylvia Plath - Fuir est une pulsion

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1er janvier 2012

Je commence l’année plus ou moins comme la précédente. Je fous au four une pizza, surgelée, taille individuelle, mais pour deux, car trop mangé la veille, ce matin dormi tard, et sors dans son assiette bloc de foie gras médiocre offert comme prime par le taf avant Noël. Je termine sans trop voir le prochain vase communicant prévu chez Candice Nguyen, j’aurais pas cru arriver là, d’ailleurs saurais-je où j’en suis ? Je fais du vide dans mes douze disques durs. Je m’achète, en ligne et pour (...)
010612
1er juin 2012

Steps at my back spiral into a well. There are no trees or birds in this world, There is only sourness.
Dans mon dos des marches descendent en spirale au fond d’un puits. Il n’y a pas d’arbres ni d’oiseaux en ce monde, Il n’y a qu’une aigreur.
Le loyer de l’appart aux briques rouges a augmenté de 90€ en presque un mois. On a perdu ce jour X degrés par rapport à hier (faut-il ou faut-il pas visser ses bras matin avant de plonger dehors ?) Qui sait ça vasedécommunique peut-être. Et même (...)
050612
5 juin 2012

Bon Dieu, qui suis-je ? Je suis assise ce soir à la bibliothèque, les lumières au plafond sont trop fortes, le ventilateur brasse l’air bruyamment. Des filles, des filles partout, qui lisent des livres. Visages absorbées, chair rose, blanche, jaune. Et moi je suis assise là sans identité : sans visage. La tête me fait mal. Il faut lire de l’histoire - des siècles à comprendre avant d’aller dormir, des millions de vies à assimiler d’ici demain matin. Pourtant je sais qu’à l’arrière de la (...)
060612
6 juin 2012

Corps tombé dans l’Instagram mais à retardement. J’ignore à qui il appartient.
L’indécision et les rêveries sont les anesthésiques de l’action constructive.
Sylvia Plath, Journaux, printemps 1951, Gallimard Quarto, traduction Christine Savinel et Audrey van de Sandt, P.863
Avoir au taf les pieds plaqués sur les câbles USB en permanence. Je sens le courant, même à travers la semelle. Ca a le pouls et la texture du sang. Des litres d’averse au sortir du wagon. Une fois retour (...)
090612
9 juin 2012

Suis-je capable d’écrire ? Si je m’exerce suffisamment, y arriverai-je ? Jusqu’où dois-je aller dans mes sacrifices pour écrire avant de savoir si j’ai le moindre talent ? Et surtout UNE PERSONNE DE SEXE FÉMININ ÉGOÏSTE ÉGOCENTRIQUE JALOUSE ET SANS IMAGINATION EST-ELLE FICHUE D’ÉCRIRE QUOI QUE CE SOIT DE BON ? Faut-il que je sublime (Oh, là là ! ces mots qu’on prodigue !) mon égoïsme en me mettant au service des autres - en faisant du travail social ou quelque chose dans ce genre ? (...)
110612
11 juin 2012

Москва
On était cette génération poussière et nos mots c’était ceux des autres - on les écoutait sans cesse
SebMénard, Tweet
Aller. Un type hagard, deux yeux gros ronds, schlingue la clope, et excusez-moi. Même off je garde mes écouteurs. J’entends que dalle ce qu’il me veut. Il tourne dans tout le wagon, revient trois fois, hagard, me demander, nous demander, tous, exactement, la même chose. Trois fois j’entends que dalle. Trois fois je dis non.
Des heures j’épelle à quiconque le (...)
250812
25 août 2012

les matins sont des moments divins, et après le petit-déjeuner, durant cinq heures, tout va plutôt bien et presque tout semble possible. mais les après-midi filent de plus en plus vite, et la nuit triche en tombant peu après 4 heures. le moment de l’obscurité, le temps de la nuit est pire à présent. le sommeil est comme la tombe, mangé aux vers par les rêves.
Sylvia Plath, Journaux, Janvier 1956, Gallimard Quarto, traduction Christine Savinel et Audrey van de Sandt, P.855-856
Après (...)
270812
27 août 2012

Nous devons aller vraiment très mal pour nous fourvoyer pareillement et penser que tous les autres, du simple fait d’être « autres », sont invulnérables.
Sylvia Plath, Journaux, Janvier 1956, Gallimard Quarto, traduction Christine Savinel et Audrey van de Sandt, P.944
Au bureau mon bureau il déborde de papelards : j’ai pas classé mes merdes depuis le zéro six août. Faudrait : que j’arrête de me bouffer le pouce et même les autres doigts sans trop voir jusqu’au sang (Bétadine ter). H. (...)
251218
26 janvier 2019

Et dire que dans le monde des êtres portent des toasts.
Stefano Massini, Les frères Lehman, Globe, traduction Nathalie Bauer
Quand on me demandera où j’en suis, il faut bien que je réponde sincèrement : perdu. C’est arrivé plusieurs fois ces derniers jours, c’est donc que ça avait du sens, ce mot. Où je veux vivre dans les années qui viennent ? Je sais pas. Qu’est-ce que je ferai de ma vie dans les années qui viennent ? Je sais pas. Qu’est-ce que je vais écrire ? Je sais pas. Est-ce (...)
Fuir est une pulsion, listing adolescent
9 mars 2019

Où l’on recense (sans autre motivation que l’amour des listes inutiles) les extraits de ces textes, rencontrés par hasard, des instants brefs de fuites (chroniques) adolescentes. Règle unique : les recenser au fil de mes lectures (ou découvertes sur les rayons des librairies) présentes et à venir.
Première publication le 10 juillet 2011
4321, Paul Auster (2017)
He turned seventeen on March third. Several days after that, he went to the local branch of the DMV and took the road test (...)

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