Tout se recharge de nos jours. Ton ordi. Ton portable. Ton MP3 si ça existe encore. Ta montre. Le phare de ton vélo pour quand tu roules la nuit. L’estime de toi après une semaine de travail réussie. La croyance que ce que t’écris doit être écrit, que ça fonctionne, que l’on progresse après chaque heure, chaque session. L’angoisse car tout cela est si fragile, tu sais. Couru 8km90, 50 minutes, sur le Repeating piano history (et d’autres trucs encore). Peu de chiens, c’est souvent comme ça le matin. L’un (...)
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Nucléaire
Articles
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081017
8 novembre 2017, par Guillaume Vissac -
Notes sur T.
7 mai 2017, par Guillaume VissacGloria Ackerman, Traverser Tchernobyl, Premier Parallèle
Nous quittons rapidement la ville en direction de la centrale. À quelques kilomètres de là, nous sommes de nouveau arrêtés sur une route totalement déserte : nous entrons dans la zone très contaminée d’un rayon de dix kilomètres autour de la centrale. Deux autres miliciens contrôlent nos papiers pour s’assurer que nous avons bien les habilitations nécessaires. Bientôt, les célèbres contours du complexe de la centrale se profilent à l’horizon. Mais (...) -
050515
26 mai 2015, par Guillaume VissacSe sentant mal, se sentant nul, il affichait un sourire crispé, redoublait d’enthousiasme et blaguait avec les petites mains comme si de rien. Cela ne réjouissait pas tant son fils, qui auscultait un reste racorni de morgue, une croûte qui jamais ne pétrifierait l’élastique mouvement. Et le rituel du départ était mis en scène par la circonstance, sur les planches d’un lit immonde, le père jouait, le fils plus sombre : il attendait qu’on puisse. Et ses gestes et sa voix perforée d’elle, se maculait de (...)
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250517
25 juin 2017, par Guillaume VissacC’est quelque part dans Ulysse au début des Lestrygons, un luminous crucifix, qui sera plus tard décrit comme phosphorescent, ensuite Bloom part sur la fois où il dû aller chercher un truc au frigo pour Molly et qu’il a vu un reste de cabillaud briller, bref. Dans Barefoot in the Head aussi, cette phosphorescence, eyes like phosphorescence and a big mottled face as if shrimps burrowed in his cheeks, qui résonne derrière deux pages suivantes, un coin déjà corné une première fois à la première (...)
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180515
8 juin 2015, par Guillaume VissacCe dont ils parlent, l’affaire Kerviel, et ses derniers rebondissements, je me demande si je le retrouverai dans les prochains volume du Journal de la Crise de Laurent Grisel, l’affaire dite Kerviel, qui curieusement ne s’appelle pas l’affaire Société Générale (pour eux c’est déjà une victoire sémantique avant même d’exister ce machin).
Dû attendre des jours avant de me remettre à la lecture de Voices from Chernobyl. Trop dur. Ici, cette phrase d’un survivant qui se souvient des animaux errants : they (...) -
040715
23 août 2015, par Guillaume VissacJe me brosse les dents, je me lave le visage, les bras, le cou, les oreilles. Je descends au courrier tous les jours. Je me masturbe tous les jours. Je consacre une grande partie de la matinée à préparer les repas du reste de la journée. Je passe les heures mortes assis, à feuilleter des magazines. J’essaie, au cours des multiples occasions du café, de me convaincre que je suis amoureux, mais le manque de douceur — d’une douceur déterminée — m’indique le contraire. Parions je pense que je vis autre (...)
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040215
1er mars 2015, par Guillaume VissacJe ne sais pas ce qu’ils entendent par sur le terrain. Arpenter les couloirs intérieurs de l’écran, derrière un bureau, entre quatre murs, par dessus la cour carrée intérieure et sous l’étage du dessus, c’est tout autant le terrain que le monde réel de la vente plein pied dans l’aquarium du réseau wholesale. C’est un autre terrain. Descendu dans l’aquarium aujourd’hui, bossé là tout le jour comme vendeur. C’est une directive 2015. Censé retenir quelque chose à donner par la suite en réunion informelle pour (...)
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310816
29 septembre 2016, par Guillaume VissacNous avons complètement perdu les pédales, brûlé toutes les clôtures, bouffé toute la touchonka et je désespère que nous prenions un jour nos affaires pour repartir d’ici. Ce serait une grande joie. En attendant, je suis malade et je fixe le plafond en songeant au bonheur : se promène-t-il quelque part dans ces forêts empoisonnées ?
Markiyan Kamysh, La zone, Arthaud
Vas-y on est en août, ils nous foutent des navets. Le Cocoon est pas bon. Je tombe dans des trous noirs. C’est pas une bonne journée. (...) -
040716
7 août 2016, par Guillaume VissacLe fait est que, dans le pavillon de chasse, il s’habillait aux aurores comme s’il avait l’intention de parcourir quelque cinquante ou soixante kilomètres, brodequins en cuir, loden épais, la casquette en feutre sur la tête. Mais il sortait uniquement pour s’apercevoir qu’il n’avait aucune envie de sortir, et il se déshabillait donc et s’asseyait dans la pièce du bas et restait là, les yeux rivés au mur en face de lui.
Thomas Bernhard, Le naufragé, Folio, traduction Bernard Kreiss, P. 35
À quoi ça (...) -
170815
14 septembre 2015, par Guillaume VissacC’est un genre de drame romantique. Je ne sais pas comment on en est venu à regarder ça (ni où, mais c’est probablement un écran de cinéma). Elle l’a trompé dans une voiture longtemps après que lui, aussi dans une voiture, l’avait trompée elle, mais ce n’est pas tellement tromper qu’il faut dire, non, c’est plutôt une espèce d’escapade ou de fuite impromptue à la Je m’en vais. Elle est dans la voiture en ce moment-même (Natascha McElhone, de ce que l’on sait), on aperçoit une lumière blanche au loin, à sa (...)