Un moment avec Michel dans un café voisin de l’hôtel Vendôme pour discuter du prochain Mô avant de filer à la gare proche, acheter un sandwich inepte chez Paul, prendre mon train, voir disparaître Strasbourg dont je n’aurais pas pu visiter, malgré les conseils de Franck, le jardin botanique qui n’ouvre que l’après-midi. Je suis là, la ville plus. C’est tout. H. a récupéré Tartelette à Maisons Alfort, l’opération s’est bien passée. Mais pour permettre de traiter son otite ils ont dû lui charcuter l’oreille et (...)
En préparant la rencontre de ce soir à la médiathèque André Malraux de Strasbourg pour les 10 ans de publie.net, et notamment parce qu’une partie de la soirée sera consacrée à ArchéoSF et aux origines de la science-fiction, je retombe sur un passage du Roman d’Eneas, lu il y a plusieurs années. Il y a, dans la sépulture de Camille, des robots qui gardent le tombeau :
Ja mais la lanpe ne charra tant com li colons la tendra ; il la tendreit toz tens mais bien, se nen esteit soul une rien : un archier (...)
Où l’on recense (sans autre motivation que l’amour des listes inutiles) les extraits de ces textes, rencontrés par hasard, des instants brefs de fuites (chroniques) adolescentes. Règle unique : les recenser au fil de mes lectures (ou découvertes sur les rayons des librairies) présentes et à venir.
Première publication le 10 juillet 2011
4321, Paul Auster (2017)
He turned seventeen on March third. Several days after that, he went to the local branch of the DMV and took the road test for his New (...)
Dernier jour de salon, le même qu’hier. Et globalement, on a vendu pareil. Mon challenge du jour, c’est parvenir à faire manger Michel. J’y parviendrai non sans effort. À la gare de Montpellier un moment à essayer d’échanger un billet non-échangeable. C’était écrit dessus. Dans la gare, c’est Coup de tête dans le sud, type venu trafiquer la machine Selecta pour des thunes et la clope dans la bouche toute mâchée. Plus tôt dans un train vétuste qui fait Narbonne, Béziers, Agde, Frontignan, Montpellier, (...)
Premier jour au salon de Narbonne. Michel et Philippe nous y rejoignent. Du monde : ça vient (ou pas) par vagues. Michel, qui a une énergie de vente assez folle, parlant d’amphétamines. À un moment quelqu’un : moi je suis taureau, et taureau c’est la gorge ! Moi, il paraît que c’est les chevilles. Figure locale ? Hier, nous nous sommes faits bouffer par des insectes près de l’eau, c’est comme (...)
I’m falling, man / I’m choking, man / I’m fading, man / I’m the broken line... Michel me dit sur Skype j’ai fait des injections de nain. Ça a du sens en plus. Une possible articulation pour l’écriture narrative, si elle existe : copier le modèle du journal, où tu écris une note simple, paragraphe assez court, et tu la reprends une dizaine de fois avant de la fixer. Ici ce serait écrire un plan très détaillé de ce qu’on appelle l’intrigue, une phrase c’est tout, et des chapitres courts à la Cat’s Cradlle, (...)
Et L. me dit qu’il neige. Mais je ne suis pas encore parti, c’est ce soir. Derniers détails avant mon train, c’est-à-dire surtout des livres à expédier et des mails à écrire. Première fois que Poulpir prend le train et on ne peut pas prévenir un animal que tout va bien se passer, pas vrai ? Il faudrait pouvoir leur parler comme à des heptapodes. Dans le Mô 5 que je relis, un Poulpe est essentiel à l’intrigue. Relu un peu plus tôt début du Dénouement, qui est un livre mais magnifique. Je me souviens (...)
De la morosité. Ça tire. On te vend des machins à l’arrache. Tu ne veux pas ça, toi, des machins. Des fantômes. Son problème à elle c’est qu’elle a trop d’argent. À quelqu’un que tu n’avais pas vu depuis presque deux ans (un fantôme), tu réponds sincèrement, et elle dit comment c’est possible que tu sois encore plus démotivé qu’à l’époque ? Que s’est-il passé entre ? Rien qui ne se passe pas aujourd’hui même. C’est tranquille.
Lecture du Mô numéro deux qui se termine lentement. Un vrai bon truc. Différent du (...)
le grand gars a glissé au bas du chambranle et s’y est accroupi sous sa tignasse frisée bouclée plate, de tout entremêlé entre quoi il nous faufile ses doigts brûlés de bon soudeur sans protection, morve et larmes : « je suis fatigué d’être un homme » qu’il nous geint, et moi, ma bite entrée du tiers dans la chatte du petit ventru et la tête à peine retournée, en rot sur de la morve : « un homme humain ou un homme mâle ? (...) »
Pierre Guyotat, Joyeux animaux de la misère, Gallimard, P. 29
Dans un rêve (...)
La grâce était sur nous et nous abordions ce monde avec précaution et respect. Ici seulement, nous posions notre regard à la bonne hauteur, la bonne distance, entre eau et nuages, droit devant.
Michel Torres, La Saga de Mô, T.1 : La Meneuse, Publie.net
Vie grise. Combien de temps passe-t-on devant la machine en attente que la machine émette sur son visage l’écran espéré ? Devant le moulinet perpétuel du sablier rond j’ai sorti le portable et j’ai chronométré. Il y en a pour trente-neuf secondes. (...)