23 août 2015
L’aria provient d’un sonnet de John Donne. Je l’écoute je l’écoute. Je cherche encore en vain l’opéra quelque part. Doctor Atomic. Je l’ai en réalité je l’ai. L’avais téléchargé il y a des mois sur des torrents pirates et aujourd’hui il git dans le disque du Mac blanc, déconnecté. Il faudrait que je le rallume (il faudrait que je le retrouve), que j’en extirpe l’avi, que je le copie sur une carte, que je le rapatrie sur le Air actuel. En soi, rien d’insurmontable. Mais il fait plus de 35° encore, l’air est ailleurs. Ailleurs, je ne sais pas où. Le mythe du nucléaire, c’est notre dernier mythe moderne ? D’Oppenheimer à Fukushima en passant par Tchernobyl et Three Mile Island. De ce que je lis de ce truc, Prose de l’automne à Gérone, voilà précisément la réponse que je cherchais dans mes tentatives d’écrire un truc plus long qui s’appellerait aussi l’effervescence. Mais comment l’écrire ? Comme ça. Cette langue c’est la langue que je cherche. Étrangère. Narrative. Poétique. Transparente. Cet extrait, c’est un truc qui te tire de toi-même. Honnêtement : ça te tire de toi-même. C’est cette langue que je cherche 1. Et je n’avais jamais remarqué ça que dans Space Lion il y a, en fond mais au centre du fleuve, en appui dans le flux, le rythme 2-1-2 qui sert de riff à la franchise Terminator. Et ce film n’est pas plus mauvais qu’un autre, il court dans la même veine que le 3 ou le 4, qui s’appelait Renaissance. Mais certaines choses je ne me les explique pas. Le poids des effets numériques sur le film. La scène du Judgement day en ouverture, censée être spectaculaire, n’est pas plus déstabilisante que n’importe quel clip actuel. Alors que la même scène dans Terminator 2, qui se déroule dans un rêve de Sarah Connor, est frappante. Même chose pour le maquillage, même chose pour les squelettes robots. Quelque chose est manquant. Les deux premiers films reposent sur le même dilemme : réussir à se sauver dans le présent (donc le passé), vaincre le terminator, équivaut à conforter le scénario en place qui entraînera l’éradication du futur. 21 décembre 2015Qu’est-ce tu veux faire ? Tu dors mal. Réveil tous les tant persuadé qu’il y a un espace interstitiel quelque part vicié par des fêlures. Tu vois dans la nuit les fêlures. Tu finis par finir sur les réseaux luminescents donc tu te lèves. Qu’est-ce tu veux faire ? Tu fais Ulysse. Tu attends qu’H. revienne. Tu as mal à un genou. Tu RT du Shakespeare. Il y a de la poésie qui circule, tu la fais circuler. Le Dylan Thomas, And Death Shall Have No Dominion (atmosphéries solariennes à la Cliff Martinez 2). En réponse, on t’envoie W.H. Auden (all I have is a voice) et John Donne (we wake eternally). Tu te fonds dans le fond de saga 3, rythme au rythme à syncope, la mélodie légère piano, à l’électrique ensuite. Des tâches clignotent dans les cadres de l’agenda G : ce sont les tâches repoussées à la fin de la semaine faute de n’avoir pas pu être réglées avant. Tu vas les repousser encore un peu sans doute. |
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Et si le personnage parlait du bonheur ? Dans son corps de vingt-huit ans commence le bonheur ?Ibid.
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↑ 3