Ned Beauman



  • 120516

    13 juin 2016

    C’est un élan irrépressible vers la mer. Une mer, une île, un océan, je sais pas, mais un flux des marées faisant ça dans un sens et dans l’autre et puis toujours recommençant. J’ai tout oublié d’autre que ça. Ça et, quelque part, j’étais sur un trottoir à suivre une femme qui marchait devant moi, de dos pour moi, de face pour elle. Un arbre tombé sur l’abri de vélo bloque la porte. Pas de vélo donc. Mais il pleut. Et je ne vais nulle part. Sauf là où l’on me dit qu’il s’y passe quelque chose en deux langues, au détour d’un message, c’est impromptu, j’y vais. C’est rue Saint-Fiacre. Une galerie souterraine où écouter quelqu’un, Ned Beauman, et quelqu’un, Frédéric Leal, lire au micro (et des bruits d’animaux qui s’insèrent, il est question de renard tacheté blanc et de chiens phobiques, de moutons). Nez à nez par hasard avec Céline Curiol avec qui nous avons travaillé Surveillances il y a encore quelques jours. Très bel article sur Diacritik, j’ai oublié de lui dire. Plus bas, un échange riche avec Vincent Broqua et Olivier Brossard, de Double change, qui connaissent le travail de Juliana Spahr. Parlons donc d’Une armée d’amants. D’Eileen Myles. Cole Swensen est là qui connaît Juliana. Il faudrait lire Le nôtre. Une voix sous la terre : la station République est fermée suite à une décision des forces de police. Journée vive, ciselée, le reflet négatif d’une autre qui l’était. Ici, c’est un peu de la beauté du monde entrant dans la lumière et s’installant chez elle, à l’aise, prête à t’entrer dans le corps comme un trait de salive et sucrée.