J’ai passé ces dix derniers jours à me torturer les méninges. À me dire un coup si Spectre me veut je n’y vais pas, puis précisément le contraire, puis ensuite le contraire du contraire, le tout pendant un certain temps. S’il ne s’agissait que de missions temporaires tout serait plus simple. Je penserais voyons ce que ça donne. Peut-être faut-il tout simplement décomposer la chose. Ne voir dans le CDI doté d’une période d’essai que l’intérim de la période d’essai. Ce serait possible si je pouvais moi rompre la chose sans abandonner du même coup mes droits à l’indemnisation chômage. Mais supporterai-je aussi le retour à la vie de bureau, ses codes, son vernis, sa moquette, ses chaussures ? Dans la Russian Gazette, Xi Jiping écrit : Guidées par une vision d’amitié durable et de coopération gagnant-gagnant, la Chine et la Russie se sont engagées à ne pas s’allier, à ne pas s’affronter et à ne pas viser de tiers dans le développement de leurs relations. Les deux pays visent ensemble un rajeunissement respectif. Ça ne m’avance pas beaucoup. D’autant que je découvre en me connectant sur mon espace INPI (et non en recevant un courrier ou une notification) que mon dossier de création de micro-entreprise bakélitée est incomplet. La cause ? Je n’ai pas indiqué mon deuxième prénom dans le formulaire. Il m’en coûtera 1,36 € pour rectifier. Qu’y puis-je ? Le téléphone sonne. C’est la RH de Spectre. J’ai le job si je le veux, et si je n’ai pas peur de m’y, comme elle dit, ennuyer. Je demande 24 h de délai, tout en sachant qu’au final je dirai oui. Bien sûr que ce n’est pas le job de mes rêves. Mais comment faire comprendre à quiconque (moi y compris) que même le job de mes rêves c’est pas le job de mes rêves ?