C’est la première fois que nous allons à Paris ensemble, H. et moi, depuis que nous ne vivons plus à Paris. Nous déjeunons d’un bento végétarien (7€ chaque) acheté à la micro cantine japonaise du marché couvert des Batignolles, et d’une soupe miso gingembrée prise au Naturalia de la rue Cardinet (5,35€ les quatre). C’est parfait. Cela fait près de deux ans que j’ai envie d’aller à l’île aux cygnes alors nous le faisons, et voilà l’île aux cygnes : d’un côté, c’est Paris seizième, de l’autre, c’est Chongqing en Chine. La lumière : janvier magnétique, fin d’après-midi tout le jour. Il ne manque que les ombres de trois kilomètres de long. Nous traversons le quinzième par la Chine, donc, jusqu’à l’impasse Robert Keller, que je prends en photo pour Joachim. Il y a ici les mêmes buildings de briques rouges qu’on trouve dans le douzième le long du Viaduc dit des arts. Les même buildings, les mêmes briques, les mêmes rouges. Il fait froid. Dans un café pour le chaud. J’aime pas le concept de mousse, dit la jeune comédienne. J’ai fait faire une vitrine pour mes petits avions, dit le vieil homme, et il m’en a coûté douze mille euros. Tout à l’heure, quelqu’un nous arrêtera dans la rue. « Are you jewish ?
— Sorry ?
— Are you jewish ?
— No.
— Good day. » La rue Napoléon, les bouquinistes, un pont, le Louvre, la rue des pyramides. De là, le A à Opéra jusqu’à Nation puis la deux vers la rue de Bagnolet pour la rencontre à L’arbre moqueur où A. et T. lancent l’année littéraire 2025. BV est là et ce n’est pas une surprise, vu qu’il a publié le livre de T. Quoi que je lui dise quand il arrive que nous devions nous parler, cela me soulage moins d’un poids que ça me donne le sentiment d’être un amère petit être.