Au menu du Wall Street Journal aujourd’hui : la Créatine est-elle bonne pour la santé. Le prochain livre de Laurent Mauvignier fera 750 pages, soit 110 de plus que son précédent, qui en faisait 640 (et qui était trop long). Une nouvelle tendance émergente au sein de la « génération Z » consiste à « ne rien faire » dans les transports. Ni écouter de la musique, ni « être sur son téléphone », etc. Cette tendance porte curieusement le même nom que le sexe sans capote dans la communauté gay, qui portait déjà le même nom que le fait de monter à cheval sans selle. « Mon nom est un lubrifiant social », dit Louis « Napoléon » Sarkozy. L’Ani à bec cannelé fait partie de la famille des Cuculiformes, m’apprend Wikipédia. En sus du Wall Street Journal ou du Figaro, je lis La Razón. Je m’en passerais bien. En vérité, bien sûr, je ne lis pas La Razón. Je lis ce que me dit que je lis un écran artificiel traduisant pour mon confort La Razón. C’est un peu différent. Quand je ne lis pas des journaux, c’est-à-dire la presse, je lis des journaux, c’est-à-dire des carnets. Par exemple, je lis dans le journal de quelqu’un que quelqu’un commande un de mes livres. Ma première réaction est de me dire : mais pour quoi faire ? La deuxième de penser : ce que je fais de mieux ne se trouve pas dans mes livres, mais sur mon site, à moins que ce ne soit dans mes livres à venir qui ne sont pas encore des livres et peut-être ne le seront jamais. Ma troisième et dernière réaction est de me remettre à faire ce que je faisais avant de lire ces lignes, puis je décolle pour assister à la représentation qu’H. prépare avec son groupe de théâtre depuis plusieurs mois. Il fait beau, je traverse le Thabor pour venir. Quelqu’un sort son lapin sur une pelouse. Il est avec un harnais, et il va voir quiconque, inimpressionné par le vaste monde et les dangers qui y règnent. Il ressemble à Poulpir, tout en n’étant pas Poulpir. Au théâtre, attendant l’accès à la salle, j’entends les parents d’H. dire (mais je n’ai pas encore compris que c’est eux, bien que je sache qu’ils viennent) : on le connaît ce garçon. Instinctivement je pense : ça ne peux pas être moi car, moi, personne ne me connait.