Me revoilà au studio de la rue B. comme si c’était à nouveau l’été : l’été 2023. E. est là qui me montre les nouveautés : on a monté le nouveau store vénitien ensemble, avec B., et ça a failli causer notre divorce ! D’ordinaire, je n’aime pas avoir la sensation de revenir en arrière dans le temps. Ce qui est dans le passé doit savoir rester dans le passé. Là, je suis juste heureux de ce retour. Une fois seul, je me demande : où je mettais mon tote-bag pour les courses, déjà ? Probablement là. Et ma veste, je devais la poser au dos de cette chaise ou, non, mieux, je la mettais ici, à un cintre. Le passé est toujours dans le passé. Mais ça n’enlève rien, au reste. Je m’installe à ce bureau rouge, qui est tout en largeur, pour écrire. Je n’écris pas : je relis les deux premiers chapitres du Loup 6, six mois après avoir tout laissé reposer. Après avoir tant ôté que le texte est devenu comme on dit à l’os je rajoute un peu de viande, de voix, de chair. Ce soir, je n’ai rien d’autre à faire qu’avancer.