Pour l’instant, je me sers peu de la connectivité écran du BM3 en HDMI. C’est que la gestion des déplacements de la souris au trackpad est assez fastidieuse. Je trouve ça plus pratique et cohérent de ne brancher que le clavier du Mac en bluetooth pour bénéficier d’un clavier réel sans pour autant perdre la possibilité de l’écran tactile. C’est un bon compromis. Ce faisant, j’ai la sensation de travailler sur l’une de ces prototechnologies qu’on voit parfois au cinéma lorsqu’il s’agit de (…)

Je ne supporte plus les et. Dès que j’en trouve dans un texte, j’ai envie de les zigouiller (et voilà que je me retrouve à faire usage non seulement du mot que j’entends éradiquer, mais en plus d’un autre plus usité depuis au moins l’ère mitterrandienne, quelle journée). Je continue, à rebours, l’exploration de ces jeunes compositeurs que me liste cette page Wikipédia, c’est fastidieux. D’abord, parce que je ne parviens pas toujours à trouver des trucs à écouter en ligne. Ensuite car, il ne (…)

Quand on lit Les Échos, ce qui est en soi incongru, on a la sensation que Carlos Ghosn c’est le Comte de Montecristo. Mais qui se souviendra qu’un type appelé Carlos Ghosn a existé, dans un siècle, ou même cinquante ans ? Et ce qu’il a, ou non, fait ? Se souviendra-t-on en revanche qu’à notre époque, voler un truc dans un supermarché parce qu’on ne mange pas à sa faim était passible de prison ferme ? Carlos Ghosn, lui, était en liberté sous caution. Il a abandonné ses passeports pour se (…)

Combien de temps faut-il pour assimiler le fait que nous ne sommes plus hier et pas encore demain ? Là, H. me dit : je ne t’ai jamais entendu dire autant Fonzy en une seule journée puis, au sujet de quelqu’un qui est mort et bien mort : peut-on être mal mort ?. Google sait lire en moi comme dans un livre ouvert : Nouveau film avec Thimothée Chalamet ! À quoi passer le premier jour de 2020 ? Faut-il déboucher le siphon de l’évier ? Ou relancer un éditeur pour du fric d’une autre décennie ? Ou (…)

On dirait que le givre s’immisce entre la ville et nous mais non, c’est une illusion d’optique. Le sol est blanc, blanchi. Le froid est doux et les regards des autres. Tous les autres. Marchaient comme des fantômes, un peu. Au fond, les gens s’habituent très vite à une situation donnée : que cette situation implique de ne pouvoir utiliser les transports en commun qu’aux heures de pointe sur les grandes lignes ou d’ingérer 250g de plastique par an, et d’en faire son beurre. Je pensais à ça ne (…)

Je ne sais jamais s’il faut mettre du froid ou du chaud à cet endroit. Les cervicales, c’est musculaire ? C’est nerveux. Dû au sommeil ? Je dors mais je dors mal. Ça va durer des jours. Pas plus de quelques, j’espère. Ne dormant pas, quand je ne dormais pas, je me disais : je sombre dans des trous noirs. Mais s’agissant de trous non de sommeil mais d’éveil, des trous blancs alors ? Et, donc, au réveil, ces douleurs aux cervicales qui irriguent tout le côté droit. Je sais combien c’est (…)

Il faut voir Caroline Shaw expliquer dans une interview combien, pendant l’écriture de sa Partira pour huit voix, il a fallu remodeler le son ah initialement poussé par le chœur à pleine puissance, comment la chorale et elle l’ont légèrement dévié de son axe pour le rapprocher peu à peu du son oh par une minuscule torsion de la bouche, une fermeture d’elle pour moduler ce qui, aux yeux du public (plutôt à leur ouï) sonnait trop agressif (ah), pour en faire quelque chose de plus chaud, et de (…)

Pourquoi avoir noté ce que j’ai ensuite effacé ? Pourquoi noter quoi que ce soit ? J’ai envie de dire : pourquoi lire Batman en noir et blanc ? Pourquoi le saumon fumé plafonne-t-il à D au nutriscore ? Pourquoi manger des trucs fumés ? Pourquoi mentir sciemment à quelqu’un, par écrit qui plus est ? Pourquoi faire quoi que ce soit ? Où enfin trouver une sauce soja sans gluten ni GMS ? Entière, elle coûte deux balles à Monoprix, soit le prix qu’on peux te la facturer pour quelques centilitres (…)

Je passe plus d’heures dans les librairies en rêve que dans la vie. Là, je m’arrêtais sur la publication en deux énormes tomes (mais chez quel éditeur ? mystère) du Désordre de Philippe De Jonckheere. C’était tellement inattendu, et tellement fort, que je prenais les deux livres en photo pour pouvoir partager la nouvelle avec d’autres. Ensuite, je repartais continuer à faire ou ne pas faire ce que le rêve prévoyait pour moi que je fasse et, à présent que je ne dors plus, j’en viens à me (…)

Le monde de Numenéra est complexe. C’est un empilement de strates civisationnelles parfois incohérentes, puisque déconnectées les unes des autres. C’est un monde à l’orée de nos mondes, et de tous ceux qui viendront après nous. Des sociétés ont prospéré, puis se sont effondrées (selon le mot à la mode du moment) avant de laisser place à d’autres, et ainsi de suite. On trouve donc dans cet univers des objets, des reliques perdues dans le temps, qu’on ne sait pas toujours comprendre, ni (…)

Après un mois d’utilisation en synchro tablette / Mac, je ne suis pas entièrement convaincu par Evernote (la version gratuite, du moins). Les possibilités d’export ne sont pas satifaisantes, il n’y a pas de versioning hors compte premium et les paramètres sur Android limités, notamment dans l’affichage, avec quelques bugs. Je cherche autre chose, open source de préférence. Zettlr n’a pas l’air d’avoir d’application Android. Mais Joplin si. C’est plutôt convaincant, quoi que très épuré pour (…)

Parfois, mon téléphone s’ouvre de lui-même sur l’état du CAC. Comment s’appellent ces lignes de vie qu’on voit battre, ou asystoler, sur les terminaux des hôpitaux monitorant les constantes vitales de ses patients ? Qui monitore les constantes préoccupantes de l’hôpital public à l’ère de la rentabilité à tout prix et de l’excel-management ? C’est comme si on essayait de me faire passer un message... Un message est tagué sur l’ensemble de la rame de la huit, ce matin, mais personne ne sait le (…)

Il m’arrive de confondre Liliane Bettencourt et Ingrid Bétancourt. Rodrigo Bentancur, moins. C’est un milieu de terrain uruguayen évoluant à la Juve. Par contre Kylian M’Bappé et Modeste M’Bami, oui. Une fois en tout cas. De là à confondre Édouard et Aliou Cissé, il n’y a qu’un pas. Ou Laurent et Jérôme Leroy ? Non, ça, ce n’est pas possible car, un jour, pendant un PSG - OM (ou un OM - PSG), quelque part à la jonction des millénaires, ils se sont battus. Je pense à ça pendant que la Poste (…)

Que penses-tu du prénom Renardine ? C’est pour une fille. Je note dans un carnet ledit prénom, pour un personnage à venir qui sait. Peut-être LS ? Sans doute pas LS. T. et H. me font leurs retours quasiment en même temps sur le premier chapitre test que je leur ai envoyé et, parce que c’est de ça dont j’ai besoin, je regarde surtout le négatif en eux. Souvent, je suis d’accord. Moi aussi, je trouve que le texte est trop bavard, et qu’il y a trop de choses. Il faudrait resserrer un peu. (…)

Je ne parlerai pas de la hausse brutale du cours de la botte de carottes à Auchan (de 1,99€ à 2,10€). À la place, voilà ce que je dis à T. dans ce qu’il convient d’appeler notre lieu de rendez-vous privilégié à 9€ la pinte et sans pouce : je n’ai pas écrit le journal aujourd’hui, et je ne sais pas s’il faut nommer Jérôme Cahuzac dans LS. D’autres choses. Par exemple, pourquoi écrire des chroniques et comment. J’ai toujours eu du mal à écrire des chroniques devant être des chroniques : je (…)

Hier, j’avais du mal à formuler à T. le véritable sujet de LS. Ça a avoir avec les matières plastiques, encore que j’aimerais ne pas utiliser ce mot du tout dans le récit. Le plastique est une forme de vie sans vie. Un vestige d’une vie passée, délitée, transformée en quelque chose d’inerte par l’intervention de l’homme. Somme toute, c’est exactement la définition qu’on pourrait faire du roman. Voilà autour de quoi je tournais l’autre jour sans réellement pouvoir mettre le doigt dessus. Il (…)

H. veut savoir où j’en suis des migraines. J’essaye de lui en parler le moins possible. Ce n’est pas que de la superstition. Par exemple, j’essaye autant que faire se peut de ne pas concevoir de longues périodes sans douleur comme des records. Ou bien de ne pas tomber dans le culte de la statistique. C’est dur. Et ça donne en réalité une conversation assez étrange, comme si on tentait de parler en langage des signes mais avec des moufles. Pas que je tienne les comptes des statistiques, mais (…)

Personne ne tilte mais Blonde Redhead et Radiohead, bien sûr que c’est le même groupe. Ça se finit pareil après tout. Là, Thom Yorke est absent, et il se trouve que Kazu Makino est un algorithme. Un seul guitariste fait tout. Pour ce que j’en sais, Portishead c’est lui aussi. C’est un super concert. Il chante une chanson de Franck Ocean : Every night you were in my room, etc. J’ai oublié pourquoi je suis venu à Tampa, Floride. Le vol était pas cher. On m’y a fait venir. Dans un vieux château (…)

Il faudrait inventer un mot pour dire l’intime conviction qu’on peut avoir qu’un aliment nous empoisonne, sans pouvoir réellement saisir quoi, ni mettre le doigt dessus. Sauf qu’on le sait. On le sent. Alors tu en viens à regarder chaque chose avec suspicion. Le mot paranoïa peut-être ? Je ne sais pas ce que ça peut être. Les graines de tournesol ? Les graines de sarrasin ? Les graines de lin ? Les amandes ? La noix de coco ? Les graines de potiron ? Les noix de pécan ? La cannelle ? On ne (…)

Quand j’écris quelque part l’expression notre époque tourmentée, qu’est-ce que ça signifie exactement ? Ce n’est pas de la littérature. C’est une espèce de discours proto-marketing qui ne sert à rien d’autre qu’à meubler. Il n’y a pas de message, il n’y a pas de contenu. C’est de la graphie pure. Des formes imprimées sur une feuille, des pixels répandus de façon ordonnée sur un écran. Presqu’une parole, pas de l’écrit, bien que ce soit écrit pourtant. On est tous confrontés à ce type de (…)

Je ne vois pas trop ce qu’il y a à tirer du papier de Mathieu Lindon dans Libération sur Guyotat. Que faut-il y comprendre ? Quand c’est lisible, c’est bien, il y a des lecteurs. Quand c’est illisible, c’est quand même difficile à lire, et les lecteurs ne suivent plus ? Que dirait-on alors de quelqu’un comme John Cage ? « In A Landscape » et « Dream », c’est très joli, mais par ailleurs certaines créations ne sont pas tout à fait harmonieuses dites donc. On méritait mieux sans doute. Pour (…)

J’apprends en lisant Emmanuel Carrère que Philip K. Dick a écrit Le Maître du Haut Château en utilisant le Yi King et je me dis que si le Yi King a guidé Philip K. Dick dans son écriture du Maître du Haut Château (a-t-il guidé l’écriture d’Emmanuel Carrère pendant Je suis vivant et vous êtes mort ? l’histoire ne le dit pas), le Yi King peut bien m’aider à prendre des décisions à ma place pour me décharger de moi, et voilà que j’installe cette bien pauvre application sur Android, le tout mal (…)

Neymar s’est rasé la tête, Justin Bieber se laisse pousser la moustache et on comptait 3552 SDF dans les rues de Paris à la fin de janvier. Ces informations n’ont aucun rapport les unes avec les autres, sinon que je les ai apprises à chaque fois par inadvertance (pour ne pas dire carrément contre ma volonté) aujourd’hui. L’autre jour j’avais le choix pour ajouter une chanson dans ma playlist 2020 entre une version featuring Justin Bieber et une version pas featuring Justin Bieber et, à ma (…)

Je suis devenu, se lamentait-il, une machine à penser qui ne fait plus rien d’autre. Je me suis posé, ou on m’a posé, un problème que je ne peux ni résoudre ni oublier, alors que je suis coincé. Chaque jour mon univers se rétrécit, je travaille de plus en plus et je vis de moins en moins. Cela me terrifie, mais je suppose que c’est mon karma.
Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes morts, Point Seuil
L’écriture pousse à faire des trucs bien étranges. Par exemple, apprenant que la (…)

Si je sais que contrôle i agrandit tout, j’ignore comment réduire. Je poivre mes pommes de terre coupées en deux dans le sens de la longueur après les avoir mises au four : des grains tombent sur la barre incandescente et rouge qui forment des éclats, des lueurs. Derrière, l’odeur de ça montant sur soi. J’apprends beaucoup à composer mentalement des formes pour le web simplement en visitant les sites de Louis-Olivier Brassard. Plus je pense à la nouvelle version de Fuir et plus je me dis que (…)

En mars 2014 j’ai réalisé un enregistrement sauvage au sein de l’entreprise qui m’employait alors, le tout pendant 21’13. C’était une tentative de capter (et, plus tard, décrypter) la langue grise de bureau. Peut-être l’utiliser ensuite dans un projet X ou Y ? LS semble tout indiqué. Une collègue parlait avec une autre et un tierce type dont la passion secrète était, je crois m’en souvenir, les châteaux forts. Il n’est pas important de savoir (ou de comprendre, ou de se souvenir) de quoi ils (…)

Il n’existe pas de métadonnées (CLIL, BISAC, etc.) pour le roman de super-héros. Ça ne veut pas dire que ça n’existe pas (Je suis un dragon, de Martin Page / Pit Agarmen il y a quelques années, d’autres sans doute). Les premiers n’est donc pas le premier. Ni le dernier (Clément Reychman, Un soupçon d’héroïsme, premier roman chez Flammarion au début d’année). Dans ce genre de récit, il convient de se demander : sur le plan narratif, que représentent les super-pouvoirs ? Ou les super-héros (…)

Les cerises sont pleines d’eau. Qui achète sciemment du thé vert gingembre hibiscus ? Moi. Denrées douteuses : maquereaux, viande rouge industrielle (même bio), bananes. Maté en sachet : une hérésie. Masque sur la gorge, masque sous le nez (sur l’air d’« Alexandrie Alexandra »). Demain la pression atmosphérique atteint des sommets inégalés depuis qu’on en est réduit à checker des trucs aussi absurdes que la pression atmosphérique et ses sommets inégalés. Comprendre : 1030mbar. Comprendre que (…)

Faire les Ulysse du jour : corvée. Rattraper ceux que je n’ai pas écrits hier : corvée. Reprendre les nouvelles d’Amy Hempel pour les corriger, et réagir aux retours qu’on m’a fait il y a des semaines avant d’en obtenir une nouvelle version prête à être envoyées à l’éditeur : corvée. Reprendre le générique de Grieg pour tâcher de corriger ce qui, dans la navigation entre les images, ne fonctionne pas : corvée aussi. L’erreur que j’ai faite se situe dès le storyboard : ce n’est pas si (…)

Une application d’apprentissage des langues s’inquiète de ne plus me voir me connecter pour mes leçons de japonais. Un spam persiste à me demander Kannst du mir helfen ? et si je comprends ce qu’il me dit, je n’ai pas le moins du monde envie de l’aider. C’est une journée très internationnale. J’ai de nouveau des idées et des envies pour LS, après des mois à ne plus pouvoir ne serait-ce que me mettre à y penser. Des trajectoires, des répliques, des scènes de décapitation râtée, puis réussie. (…)

Quand j’écris, comme quand je lis d’ailleurs, j’aimerais avoir (j’aimerais qu’on ait) l’illusion du mouvement. L’illusion, car c’est toujours une construction bien sûr, comme dans ces immenses maps en monde ouvert, dans les jeux vidéos, notamment dans les premiers du genre, où en réalité on passe son temps à te faire croire à l’immensité plutôt qu’à la créer de toute pièce, ce qui serait juste inhumain (inhumain à coder, raison pour laquelle on en vient à présent à des techniques (…)

Tout Paris est dans cette image, dans ses contradictions. Ça n’a pas besoin d’être un grand panorama ni une photo prise en seize neuvième, un Polaroïd suffirait. C’est un bistrot où on se dit de façon inopinée voyons-nous, et on le fait, et on marche une petite demi-heure et on est là, c’est convivial. C’est en terrasse, mais c’est sur un trottoir qui donne sur une grande avenue, dans le bruit des circulations. C’est dehors mais sous des arbres mâles allergisant. C’est deux tables pour nous (…)

Une pomme de terre, une patate douce, une courgette, deux échalottes, de la crême de coco (peu), du sel, du poivre. Revenir à ce que j’appelle, pour LS, la ligne narrative, après un mois presque sans. Pas confortable. Ça va pas. Revenir sur ce que j’ai fait déjà, bloquer vite. Marcher beaucoup, en rond, faire le tour du tapis quoi, qui n’est pas rond mais ca-
rré. Ça se débloque pas. C’est une question de représentation mentale, graphique. C’est pas suffisant de s’imaginer une courbe, ni (…)

Notre époque, elle plie sous le poids de ses pensées. Les pensées de tout un chacun exprimées en toutes circonstances et sans aucune forme de retenue ou de filtre sur les réseaux. Quelque part, cette phrase, la précédente, la précédente précédant celle-là et ses X suivantes en font partie aussi. Je suis donc indéfendable. On aura le loisir de nous juger bien salement, dans un demi-siècle ou un, ou deux, ou huit, à supposer qu’il y ait encore qui que ce soit sur cette terre pour nous juger, (…)

J’ai lâchement laissé H. partir seul aider T. et E. à déménager. Je suis un mauvais pote. La preuve : l’autre jour, voulant écrire pote, j’ai écrit pâte. Là, je trouve une pâte à tartiner correcte en apparence : à base de haricots rouges et sans huile. Vais-je la tester aujourd’hui, non. Aujourd’hui, je teste les abricots. Ce n’est pas concluant. Le guacamole de petits pois ? Ce n’est pas concluant. Sauf que bien sûr rien de tout ça n’a de rapport avec rien. C’est difficile de ne pas se (…)

Une mouche coincée dans la douche : semblant souffrir de l’humidité, elle commençait à paniquer. Ayant déjà tué une mouche par inadvertance il y a peu, j’ai tâché de l’aider à passer de l’autre côté du rideau (non, ce n’est pas une métaphore pour dire que j’aurais fait précisément le contraire de ce que j’ai effectivement fait), en vain. Au moindre geste pour lui faciliter la vie, je ne parvenais qu’à récolter les effets contraires à mon intention : elle n’arrêtait pas de retomber (…)

C’est une librairie conçue sur le modèle des grands magasins : de gros volumes traversés par des escalators. C’est très lumineux. Chacun est responsable de son stand et je me dis, travaillant là désormais : je pourrais vendre les livres que j’aime. Que demander de plus ? Mais je suis juste incapable de retrouver le nom de ces livres que j’aime. Tout ce qui me vient n’est finalement que le résultat d’un brainwashing généralisé, c’est ce qu’on appelle l’air du temps. Le seul nom qui me vient (…)

L’ajout des notes dans Mueller, c’est fini. Plus qu’à toutes les relire, regrouper les treize (faux) chapitres en un seul fichier global, avant quelques ajustements de dernières minute à coup de rechercher/remplacer, et je serai enfin en mesure de relire le tout en conditions réelles. À force de relire toutes ces versions (fictives) du roman, c’est-à-dire des déclinaisons possible de Mueller, autant de pistes vers des réécritures, des continuations, des traductions imaginables d’une même (…)

Quoi que je fasse ou mange, je reste bloqué à 60.9 kg et maintenant, sur Youtube, tu te tapes des pubs toutes les cinq, non, trois minutes en moyenne. Dans LS, quels que soient mes efforts pour avancer, je crois que je me trompe. Ces trois informations n’ont rien à voir les unes avec les autres. Et pourtant.

Selon toutes vraisemblances, LS ne s’appellera pas LS. J’ai un autre titre en tête qui semble-t-il fonctionne, mais je continue d’appeller LS LS bien que je sois quasiment sûr que je ne reviendrai pas à LS, quel que soit le sort que je ferai à ce nouveau titre par ailleurs, celui qui vise à remplacer LS sans pour autant tenir suffisamment pour que je décide dès à présent de le changer dans mon esprit, et d’ailleurs dans ce journal. C’est clair ? J’arrive à consacrer entre une et deux heures (…)

0) Une seule chose est fausse parmi ces quelques propositions. 1) Pour ne pas me faire spoiler le dernier épisode d’SNK sur Twitter, j’ai changé la langue des tendances en arabe. 2) J’ai fait beaucoup de recherches dans des moteurs sur le mot clé daesh ces derniers jours à des fins de documentation pour LS. 3) Je consulterai également l’article des Jours intitulé « L’énigme du jihad des champs », La radicalisation de Français issus de la classe moyenne blanche déroute les spécialistes et la (…)

Le générique de Rick et Morty m’évoque à chaque fois la bande originale de La double vie de Véronique et son compositeur fictif H. Van den Budenmayer (en réalité Zbigniew Preisner). Celui de Désenchantée, lui, m’envoie vers le thème de la carte dans Final Fantasy VIII. Quant au petit bruit que fait la plaque à induction quand on l’allume, il me ramène toujours aux deux premières notes de « Smells Like Teen Spirit » dans la reprise par Patti Smith (une espèce de dissonance en plus). De sorte (…)

La solution aux doigts coupés par le froid est sans doute, plutôt qu’une soupe de doigt dans de l’eau chaude avant de sortir, de superposer les couches. Deux paires de gants l’une sur l’autre. On nous dit bien désormais de superposer les masques (chirurgical + en tissu). Bientôt, on devra aussi superposer les visages, comme c’est le cas dans cette vidéo virale d’un avocat en pleine session visio avec un juge qui active par inadvertance un filtre de chat et qui, ayant donc l’air d’un chat, (…)

Contrairement à ce que prétend cette publicité de 1998, le vrai luxe est moins l’espace que de se réveiller avec le chant des bêtes et ce dès l’aube, au moment de la jonction des différents bleus de l’atmosphère dont on ne verra rien, ne pas se lever pour autant, contrairement à l’oiseau, ne pas se rendormir non plus, rester simplement là, inerte, dans le son. Fatalement, il faudra bien finir par se remettre dans les plans et les notes de LS. Moins je travaille sur LS, plus je rechigne à m’y (…)

Le vent n’a soufflé que dans sa nuit : à la levée de l’aube, il s’est dissous en elle. La pluie aussi : la pluie battant les toits. Au matin, plus. Dans le rêve, non seulement le covid refilait la covid, mais en plus il inséminait les femmes et elles tombaient enceintes. La préfecture de police avait mis en place des trains dinatoires garantis sans contamination, moyennant j’imagine contrôles drastiques à l’entrée, appelés pref. J’en étais réduit à porter deux masques l’un sur l’autre. Et (…)

Si on pouvait forer du pétrole dans le corps des gens, je suis sûr qu’on le ferait. Je suis sûr qu’on aurait intérêt à y aller pour les industriels de ça, et assez de détresse personnelle pour l’autoriser, s’agissant des corps-sources allant jusqu’à sacrifier leur intégrité physique comme on dit pour tâcher de s’en sortir ou de s’y retrouver financièrement, ou de mettre la famille à l’abri ou quoi. Voilà ce que je me suis dit au réveil, ce matin.

Quelles que soient leurs opinions, peu importe les sujets les gens savent. Ils savent, et font étalage de ce ce « savoir » sous la forme de micro-messages qu’ils s’adressent au fond à eux-mêmes, sans doute pour se prouver qu’ils savent. Nous sommes dans l’expression d’une maladie au sens propre : nous ne savons pas dire et pourtant nous disons. La plupart du temps, ça échoue. Peut-être que tout le temps ça échoue. Il en va de même pour les trucs que nous tentons d’écrire : plus je me déverse (…)

Il doit y avoir un mot dans une langue lointaine pour dire : l’angoisse de croire avoir oublié un carnet quelque part, et toutes les notes qu’il contient. Ou encore : écrire quelque chose pour ne pas l’oublier avec un stylo privé d’encre, alors tu formes simplement des lettres fortement sur le papier en espérant pouvoir lire quelque chose à la lumière d’une lampe ou du soleil, par relief, par transparence, faute de mieux. Par exemple la phrase je produis plus d’ombre à moi seul que tous les (…)

Une fiction de l’angoisse en sept mots (à peine plus donc que la fameuse nouvelle faussement attribuée à Hemingway 1) : Cent-onze euros de frais de douane. En note, cette réplique : Fuck le pape. C’est tout ce qu’il y a à dire de cette journée.

Si le roman est traitre à la vie, c’est parce qu’il est cousu de sens et elle non. Je dresse des chaînes de causalité dans des brouillons qui ne sont finalement que les mêmes genres de chaîne de causalité qu’on pose et qu’on tâche de relier en thérapie maladroitement, en cela ce n’est pas que je me trompe, c’est que je suis dans le schéma et non dans le mouvement (mais le roman n’a pas à être la vie et la vie le roman). Je répare mes mauvaises idées en collant de nouvelles idées par dessus, (…)

Jouer à quelque chose paru dans le passé, même sur de l’eink couleur (ce qui est en soi rétrofuturiste), c’est vouloir de nouveau avoir l’âge qu’on avait la première fois qu’on y a joué, dans le temps. Or non. Je repose donc ces RPG que je n’ai fait qu’effleurer, et je pars faire autre chose, par exemple boucler mes chaînes de causalité pour LS, me disant à la fois j’ai bien travaillé ce soir et ce roman n’a aucun intérêt. Ce que je sais en revanche, c’est que ce ne sera pas, si c’est jamais (…)

# 1
Officiellement, le troisième confinement n’est pas encore commencé. On peut donc aller dans le passé, au-delà de la limite des dix kilomètres. Sauf que ce n’est pas dans le passé mais à Pacé. Au cours d’une énième rixe lapine, Poulpir a mordu Tartelette, qui, là, boîte. C’est la patte arrière gauche. Nous sommes donc à Pacé à la clinique vétérinaire qu’il y a entre le Truffault d’ici et l’Ikéa. Pas loin, comme dans toutes les zones commerciales qui bordent la banlieue des villes, les (…)

Chaque soir après avoir tâché (et le plus souvent après avoir renoncé) à avancer sur LS, je suis convaincu que ce projet est à abandonner mort-né, qu’il ne mérite pas qu’on s’y investisse autant (plus de 200 h sans rien écrire à ce stade), que je ne sais ni où je vais, ni ce que je veux, ni quel mouvement impulser. Au fond, je veux faire là ce que tout le monde fait et j’ai la bêtise de croire que ce que d’autres font mal moi je le ferai bien. Et puis, fatalement, chaque matin je reviens (…)

Je suis naïf. Non : j’ai la naïveté de croire. Mais sachant que cette croyance, quelle qu’elle soit, est naïve, je ne suis pas dupe, et au fond je ne crois pas, je me sais la victime d’une forme d’aveuglement. Donc je crois tout en ne croyant pas. C’est imparable. Je ne peux pas perdre (ni gagner), d’autant qu’il n’y a rien à gagner (ou à perdre). Par exemple, j’ai la naïveté de croire qu’il me suffirait de le vouloir, ou de le décider, de m’y mettre à fond, une bonne fois pour toute, par (…)

LS s’appellera Biopic. Son plan détaillé, sous sa forme actuelle, a beaucoup avancé ce week-end et pèse plus de 35 000 mots. C’est un format de roman en soi. Pour une meilleure lisibilité, il aurait fallu que je tienne ça non dans une feuille en markdown dans Standard Notes mais sur une page web dynamique où j’aurais pu enfermer le contenu de chaque scène dans un menu déroulant, ou bloc, de manière à n’avoir si besoin que les titres et non pas l’ensemble de son déroulement (j’ai tendance à (…)

1) Je m’en tiens donc à 777 comptes Twitter à suivre (maximum). Quand j’en follow un nouveau, j’en unfollow un autre pour lui laisser la place. C’est plus sain. Récemment, j’ai remarqué suivre majoritairement des comptes sans parole, le plus souvent des auteurs de bande-dessinées (amateurs ou non) étrangers, et des bots de peinture symboliste. De sorte que je remplace des comptes qui produisent de l’écrit (or donc ici de la parole) par de l’image (des messages sans parole). Ça me va. C’est (…)

Je me retrouve à dire ou penser des trucs comme ce sont des têtes universelles ou c’est sans doute un genre de namasté du CAC. Surtout, je vais sur Facebook. Je ne vais plus désormais sur Facebook que pour promouvoir des articles pour publie : j’y vais, je poste, j’en sors comme si c’était une zone radioactive (c’est). Là, je tombe, sur la homepage et dans ma timeline, tout en haut, que d’ordinaire je ne regarde pas mais que là oui, sur une publication d’Éric Emmanuel-Schmidt (ou l’un de ces (…)

On ne pense pas assez à la minuscule caroline. J’aime bien ce genre de mots : ajar, awkward, askew. Nous pourrions faire de nos textes des œuvres éphémères. Des stories qui se lisent. Je pense à 10kb.site : un site épuré à l’extrême qui permet d’uploader un texte sur une page minimaliste (c’est un fichier .txt) et périssable par dessus le marché (les pages ne restent en ligne que 24 h). Si T. s’en rappelle, nous avions évoqué la chose dans nos échanges il y a mille ans sans jamais passer à (…)

Fin de Turn A Gundam. Manifestement, cette histoire est deux fois trop longue (littéralement : en 50 épisodes, la série ne décolle qu’à l’épisode 27) et de nombreux personnages sont complètement ratés, caricaturaux... mais j’ai beaucoup de tendresse pour les récits ratés (sans doute car j’en écris). La deuxième partie est tout de même d’un autre niveau, et on sent que ces histoires de robots géants pas franchement très adroits ni bien designés sont prétexte à autre chose. Incompréhensible (…)

Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas écrire. Sauf qu’écrire est un mot défaillant, voire défectueux. J’ai beau écrire (et bien souvent je le fais), ce faisant je n’écris pas. J’avance dans la construction du plan de Biopic, dont j’aimerais finir une version solidifiée ce week-end. Écrire ça, c’est avancer dans l’écriture future, mais c’est ne rien écrire maintenant (pendant ce temps, des milliers de mots pleuvent). Quand je ne parviens pas à écrire, j’en profite généralement pour faire (…)

La fin de Biopic est peut-être à trouver dans le Guardian. À en croire Eric Schmidt, ex-patron de Google, les États-Unis ont l’obligation morale de développer des robots tueurs. Il en va de même de la petite phrase qui se retrouve dans L’homme heureux de Joachim Séné : we kill people based on metadata. Ce ne sont pas les robots tueurs qui m’intéressent. Ni les métadonnées. Simplement le statut d’une phrase qui, sans contexte extérieur, est tellement énorme qu’on ne sait pas s’il s’agit (…)

Commander de la pâte à fixe noire ☑, du maté à la lavande ☑, casquettes, chapeau ☑, fringues neuves ressemblant exactement à d’anciennes de mes fringues ☑, se faire surprendre au petit-déjeuner par une chauve-souris squattant la cuisine à notre insu ☑, avoir mal ☑, s’être trompé dans Biopic depuis des mois sur un élément géographique bien précis à cause d’une crasse méconnaissance des lieux touristiques de Paris ☑, apprendre ce qu’est un mastaba ☑, regarder France - Japon de la veille en (…)

Pour écrire une première phrase de roman efficace (mais enfin est-ce une bonne chose ?), si l’on en croit les conseils de ceux qui conseillent à autrui d’écrire efficacement, il faut : une prise de décision capable de déclencher une action, deux personnages en lien, un conflit à venir, des mots et une syntaxe simples, un mystère, etc. De quoi donner l’impulsion (comprendre fabriquer la tension nécessaire à garder le désir de lecture intact). Par exemple, appliqué à Biopic, cela donnerait : (…)

Le plan de Biopic touche à son terme et pèse environ 50 000 mots, ce qui en soi est absurde. Je suis dans l’illusion qu’en préparant beaucoup l’écriture de ce roman, j’aurais moins à revenir dessus. Il y a fort à parier au contraire qu’il y aura double-dose. J’aimerais commencer l’écriture à proprement parler début juillet, de manière à pouvoir terminer avant la fin de l’année. C’est totalement irréaliste.

L’incovénient quand on court sans ses lunettes c’est qu’on n’est pas sûr de la nature des bêtes qu’on voit. Celle-là est plus grosse qu’un chat et ses oreilles sont vachement pointues quand même. Un renard ? Il a décampé vite dans le champ de panneaux solaires de la mine. Allé jusqu’à la Seiche, longé l’eau (peu). Pas la première fois que je vois ce gros labrador assis dans un coffre de voiture ouvert dans l’impasse au retour. Il aboie à mon passage mais ne se dérange pas. Il fait son job de (…)

À un moment le BDSM vient dans la conversation. Plus je me contrôle, plus je me contrôle. Ces deux phrases n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Là j’en suis à me dire que je pourrais mesurer le volume d’eau bu par jour. Ou bien encore : plus je balise mes temps et mes pages d’écriture, plus il faut baliser. Surveiller sa part sauvage, c’est une lutte de tous les instants. Par exemple, j’ai tendance à surdire. Je mets trop de choses. C’est saturé vite. Il convient donc d’aérer, de ne pas (…)

Peut-on ne dire que des mots d’un seul son, comme là ? Que tout ne soit que ça, un temps à la fois, pas deux ni trois ou rien mais un. Un tout le temps. Danse. Swing. Sprint. Le faire soi, oui, sans doute. Mais le lire. Peut-on le lire ? Faut-il le faire ? Pas sûr que ce soit à moi de le dire. Et puis des mots comme herbe, c’est un son herbe ou c’est deux ? Pas simple. Qu’en est-il de simple ? Ou bien se dire qu’on garde à part un rythme à part. Un seul. Un pour tous sauf un, à la fin, vers (…)

Si on remplace le poulet par du saumon et les brocolis par des radis, j’ai le même régime alimentaire que Cristiano Ronaldo 1. Ça va finir par se voir. Quoi qu’on pense de son jeu, de son image ou de son ego, Ronaldo est un athlète hors pair, comprendre une machine. On l’imagine très bien reproduire inlassablement les mêmes gestes à l’entraînement, comme l’écrivain devant sa page. Seulement voilà. Cristiano Ronaldo efface-t-il ? Je ne fais qu’effacer. J’écris Biopic entre deux et cinq heures (…)

L’écriture = la tonte d’un arbre ou d’un arbuste au sécateur. Toujours on croit harmoniser la forme quand on découpe, mais le plus souvent on coupe trop, alors pour harmoniser on coupe plus, ce qui nous amène à plus couper encore, car ce n’est jamais à l’équilibre tout ça, c’est sans fin. Lorsqu’on s’arrête, plus lassé que content il faut bien le dire, on réalise avec le recul qu’en réalité on aurait dû ratiboiser bien plus, trois ou quatre fois plus, s’en prendre à toutes les branches, à (…)

Quand tu veux envoyer un colis dans un pays qui ne pratique pas nécessairement le même alphabet que le tien, le site de la Poste garde la même liste de caractères autorisés que pour ses envois franco-français. Et la Pologne ? Fuck la Pologne semble-t-il, puisque de toute façon le colis est bloqué en Allemagne depuis une semaine. Quand tu essayes de joindre le service consommateurs de la Poste, tu en es réduit à beugler des chiffres et des lettres qu’un robot à l’autre bout des câbles ne (…)

Près du centre commercial les Jonquilles, il y a une maison abandonnée. Grande, moche, vieille, large, grand jardin tout autour. Chaque fois que je passe devant je me dis si on vivait ici plutôt que là-bas, je mettrais moins de temps à aller à la Poste et au U (le genre de trucs qu’on se dit quand on va à la Poste et au U). Puis plus. La maison est en cours de démolition, là. Hier, c’était le terrain massacré par des bulldozers. Aujourd’hui une pelleteuse arrache à la charpente ses poutres (…)

Dans Biopic, pour surveiller ma nature sauvage, j’ai dû m’en remettre à l’outil (Standard Notes dans un module Markdown Basic). Le plan est inclus dans chaque scène en commentaire invisible, via les balises [//] : # (). Là, je rajoute une couche de titres internes les plus basiques possibles de sorte que chaque scène est découpée en un certains nombres de plans, que je peux très facilement choisir de faire apparaître ou disparaître (ce qui s’écrit entre les parenthèses dans les balises [//] (…)

Six mots pour de l’angoisse : probable caducité de la procuration bancaire. La bulle de chaleur qui pèse sur nous depuis une semaine a crevé d’un coup. L’air s’engouffre ; de la pluie aussi. Mais les soucis eux ne crèvent pas. La charge mentale dixit celles et ceux qui éprouvent le besoin de changer les mots pour dire les choses, tâcher de se réapproprier le monde. Il y a de cela quelques mois, mes principaux soucis concernaient les textes à trouver pour nos publications futures. Puis, bien (…)

Et puis d’abord, qu’est-ce que j’en sais ? La vérité, c’est qu’en l’espace d’un mois je n’ai pas pu lire plus de 2 (deux) nouvelles. Quelques dizaines de pages. Écrire, pas mieux. Je n’ai pas retouché à Biopic. Dans Le loup si je louvoie ce n’est pas un hasard : l’histoire est celle de quelqu’un qui est hanté par un autre, mort d’avoir chuté d’une falaise. Comment faire pour continuer ça maintenant ? L’édition ce n’est pas mieux : cette partie de l’été, j’aurais dû la consacrer à de la (…)

Les décors montagneux du Gundam de 1979 ressemblent aux tableaux tibétains ou mongols de Nicholas Roerich. Pour ce que j’en sais, le lieu actuellement traversé par le White Base à ce stade de l’intrigue pourrait bien être la même Scythie évoquée cauchemardesquement, ou même pourrait-on dire Go Nagai-ment, dans Orbitor. Confondre Osamu Dazai avec Go Nagai peut être amusant. À Brest l’autre jour j’ai acheté Un lit de malade de six pieds de long de Shiki Masaoka. Il était sur ma liste de (…)

J’ai repris le début de Biopic, les premières pages, en jouant à ce jeu qui consiste à isoler les phrases qu’on veut sauver, en somme gordonlisher tout ça. Et sur ce début-là, la réponse est rien. Tout est à jeter. Paradoxalement, cette révélation m’a rassuré. Au moins je suis fixé. Il faut vraisemblablement mettre ce faux prologue de côté, et commencer autrement. Bien. En réalité, c’est le cas d’énormément de romans que l’on reçoit sous forme de manuscrits : ces textes ne sont pas mauvais (…)

Je continue de relire Biopic pour en sauver des phrases. Quelques. Parfois, c’est un paragraphe entier. C’est plutôt rare. Le plus souvent, c’est rien du tout. C’est une libération de se libérer de ses fragilités, de ses échecs. À côté de ça, je pose un nouveau commencement, c’est déjà la troisième version d’une même scène, amputée de quasiment tout. Plus je réduis, plus je me dis qu’il faut réduire. Que les personnages ne soient que des silhouettes. Les mouvements des trajectoires. Les (…)

Entre le 20 juin et le 10 juillet, j’ai écrit plus de 24 000 mots pour Biopic, couvrant un peu plus de 10 % des scènes du récit. Relisant le tout cette semaine, j’en ai sauvés moins de 1 500, écartant du même coup tous les autres. Ces 1 500 mots ne seront pas tous utilisables dans la dernière version en date, et qui sait disparaitront-ils aussi de la version suivante. Dans un roman, on enlève plus qu’on met. Paradoxalement c’est peut-être ce qu’on enlève qui fait que ça tient. C’est cette (…)

La peau blanchit là où on l’a brûlée. Je ne l’ai pas fait sciemment. 170° ce n’est pas rien. Quelqu’un scie quelque chose. Le temps qu’un ou des avion(s) franchisse(nt) le mur du son, je me dis que mes rêves, après réflexion, sont plus à leur place tus. Je n’ai envie de rien : de rien. Les mirabelles sont définitivement exclues de ma liste, et les prunes en général, sauf à envisager qu’elles poussent sur des arbres qu’on connaît. Je souhaite me battre à armes égales mais contre qui ? Au U (…)

La vie est pleine de surprises. Par exemple, j’ai un compte Rakuten. Je l’ignorais. Avec mon compte Rakuten, je n’ai jamais rien acheté (ni vendu). Ce compte Rakuten n’est pas loin d’être un compte fantôme. Jusqu’à maintenant. Beastars : quand j’étais jeune, mon meilleur ami était un cochon d’inde. Biopic : il faudrait dire plus volontiers le on, les on le dit, on ne saura pas, cf. la biographie de Dylan et le récit d’Arnaud sur Saint-Just où l’on peut lire cette phrase-là : Paris qu’on (…)

Écoutant ce podcast d’Arte Radio qui analyse pourquoi (et comment) les journalistes télé se retrouvent toutes et tous à parler d’une même façon débilitante depuis des années, tout de suite le rapprochement se fait avec le livre. Tout ce qui est dit dans ce sujet s’y applique. Je ne dis pas à la littérature car à mon sens le problème tel qu’il s’expose dans ce sujet, c’est un problème de format. Comme les apprenti-journalistes (et journalistes tout court), les auteurs en écrivant leurs (…)

Ma petite escapade parisienne d’hier m’a coûté 700g. Le billet de train pour faire Rosarno - Catanzaro ne coûte que 9,20€. La cartouche à balle ordinaire et perforante de 12,7 mm Sniper Elite fait un trou net dans l’écran Dell 24 pouces face à Copperfield. Un arc électrique sort des câbles. Le paysage désertique en fond d’écran est encore en partie visible, et les icônes aussi. La corbeille est pleine et la vider permettrait de gagner 1,5 Go d’espace disque.
Quentin Leclerc, Rivage au (…)

Dans la petite chambre où je loge, qui est aussi le bureau d’écriture d’Antonin, on est très déconnecté des bruits de la surface. On est en suspension dans le ciel. Je n’y reste pas. J’ai rendez-vous à Saint-Lazare. Saint-Lazare n’a pas changé depuis que j’y passais quotidiennement quand je bossais pour STAT. Ensuite, rendez-vous aux Halles, qui elles ont beaucoup changé depuis l’époque où j’y passais quotidiennement quand je bossais pour SEB. Il ne manque plus que la rue Pouchet, dans le (…)

Aujourd’hui, Samuel Beckett m’a fait comprendre que je ne ressemblais pas à ma photo de profil. Pas de Biopic pendant trois jours avec Ourdir. S’y remettre. C’est lent, ça ne va pas. Je suis dans une séquence censée monter en tension ; ça monte pas. C’est pas tendu. Tout est un problème. La forme ne va pas car la forme est sans âme. Pareil pour Grieg : je me suis trompé de format. J’ai considéré que tout devait rentrer dans Spip, donc dans une page normée, une page certes infinie (…)

Ok, le soleil se lève à seize, mais ensuite tu as droit à une lumière digne, sur les coups de dix-neuf, des plus beaux westerns cramoisis. C’est toujours un plaisir de discuter avec Q. De livres et d’écriture principalement. Mais aussi de gingembre et de vélo. Bon, principalement de livres et d’écriture. Je devrais mettre un s à écriture. Au retour au pays de Dune-Dune (le soir désormais pour être avec elle j’écris en bas sur la table de la salle-à-manger), après avoir passé le temps du bus (…)

La frustration est la même. Qu’il s’agisse de ne pas parvenir à écrire une scène dans un récit ou de ne pas savoir matérialiser une idée de construction web. Dans les deux cas, le problème est très clair : dans Biopic, n’avoir pas assez formellement mis en place l’état d’esprit dans lequel se trouvent les personnages, donnant le sentiment qu’ils flottent. Ce qui m’amène à répéter le même genre de processus chaque soir : rater chaque scène pleinement, mais en ratant comprendre ce que j’ai (…)

J’ai dû attendre de ne plus vivre à Paris pour m’intéresser à un bâtiment littéralement à un quart d’heure de chez moi à pied pendant huit ans. C’est de la doc pour Biopic. C’est le Ministère de l’Économie et des finances. En fait, c’est une déception. J’ai commandé un livre, lequel est pauvre en documents annexes (quelques plans de petites tailles, quelques mots des deux architectes, peu de matériaux, d’anecdotes), et surtout se contente des perspectives extérieures. L’intérieur n’existe (…)

C’est simple. Quand j’écris sans direction, ça marche pas : on se perd dans l’errance. Quand j’écris dans l’immobilité, ça marche pas : on est sans intention. Quand j’écris dans la perspective d’une destination, le plus souvent, c’est électrique. Et il faut que ça le soit. Un plan ne donne pas nécessairement une direction. Un plan peut être faux. Peut-être que je m’égare dans cette partie de Biopic censée être en tension ; le passage précédent, plus ou moins improvisé, vivait, lui, dans (…)

Il fait grand beau. Le chauffage marche. La couette nous est livrée par TNT. La pâte à papier est une denrée rare. Hier, la France a renversé la Belgique au terme d’un match fou. Demi-finale de Ligue des Nations. Je n’ai pas vu ce match pour deux raisons. La première, c’est que je regardais Golden Kamui. La seconde, c’est que la Ligue des Nations n’existe pas. Un mail du service SÉCURITÉ DE L’INFORMATION d’Hachette. C’est écrit en caps lock. Le mail a un slogan : compliance et sécurité. Je (…)

C’est comme si nous n’étions pas où nous sommes. S’agissant de Biopic, c’est le contraire : ce n’est pas moi qui écris ce texte. Quelque chose ou quelqu’un l’écrit à ma place. Ce n’est pas une volonté de ma part. C’est subi. D’ailleurs d’une main, j’échange sur cet asujettisement à la norme qui veut qu’un roman soit en réalité un synopsis de film ou de série, et qui fait qu’au bout du compte les récits produits sont à la fois de mauvais livres et de mauvais films ; et de l’autre, je me (…)

Deux illuminations : 1) pour prétendre au ballon d’or, il faut marquer des buts. Tous ceux qui servent aux rouages antérieurs à la concrétisation de ce sport (les défenseurs, les relayeurs, les sentinelles, les pistons, les box-to-box, les regista) sont quantité négligeable. Ne parlons pas des gardiens que l’air du temps veut voir principalement muscler leur jeu au pied. De sorte qu’on pourrait le formuler ainsi : ceux qui doivent être mis en valeur sont ceux qui ont déjà le plus de (…)

Quand j’essaye de comprendre ce que j’essaye de faire stylistiquement dans Biopic, c’est l’expression sportive alternance jeu court / jeu long qui revient le plus. Aussi, une autre métaphore, empruntée cette fois à la bande-dessinée : passer de la page à la double-page. Élargir l’horizon. J’ai terminé une deuxième version de la première partie cette semaine. Ça pèse 30 000 mots, soit deux fois moins que Le loup, qui se poursuit indépendamment de ma volonté. C’est beaucoup et peu à la fois. (…)

Cette entrée de journal contient un spoiler assez gênant pour qui n’a pas vu (et souhaite voir) Terror in Resonance. De la pluie tape sur le vélux : bruit de la réserve d’eau de pluie qui se remplit. Une cuve pleine égale = trois nettoyages de bac des lapins + une heure de Kärcher pour la terrasse. À quoi sert-il d’écrire ou de penser quoi que ce soit puisque Nine et Twelve se sont fait tuer ? Je suis sérieux. Biopic : c’est une catastrophe. Je poursuis mécaniquement. N’y prends aucun (…)

J’émerge. Après cinq jours de Marché, qui ne sont en réalité qu’une seule et même ligne continue, un même tunnel de minutes et d’heures, j’essaye de revenir à Biopic. Tout se délite. Ce n’est pas bien. Il faudrait tout jeter, faire autre chose. Je veux dire écrire autre chose. Qui s’en rendrait compte ?

Tout est un signe. Tout a du sens. Même et surtout ce qui n’en a pas. Tout est laborieux, surtout. Laborieux, laborieux. Deux heures d’écriture pour quel résultat ? Avoir déplacé un paragraphe ? M’être dit mais si ? Avoir supprimé plus que j’ai mis ? J’ai dépassé les 500 h de travail sur Biopic, ce qui est bien peu, au fond, pour toucher à quoi que ce soit. Combien de temps faut-il travailler à quelque chose avant que ça ressemble à quelque chose ?

Données météorologiques d’ensoleillement : soit selon l’intensité des rayons ultraviolets (UV), soit l’intensité électrique qu’on peut tirer de son énergie (Kw), soit, même, la radiation solaire (GHI). Faut-il interdire l’immortalité ? Refaire encore et encore une même scène (Biopic), c’est s’en remettre à des techniques d’écriture finalement artificielles telles que : déplacer le début à la fin et la fin au début, écrire du point de vue de quelqu’un d’autre, ajouter du conflit, écrire sous (…)

J’adore est l’emblème d’une féminité audacieuse, puissante et assurée, le symbole du féminin absolu. Si je persiste à vouloir écrire Biopic malgré tous les signaux que m’envoie ce texte c’est sans doute 1) pour me prouver que je suis capable d’écrire un roman normé et 2) pour ne pas y avoir passé tant de temps pour rien. Comprendre sans doute les deux pires prétextes qui soient pour écrire quoi que ce soit. Chaque scène me semble être la scène la plus dure à écrire quand je l’écris. Revenant (…)

Il y a beaucoup de mots parasites. Remontant le journal pour la récolte, je le vois bien. De même qu’il y a beaucoup de mots parasites dans Biopic ou dans Le loup. Les relisant, peu après les avoir écrits, ce n’est pas qu’on ne les voie pas, ces mots, mais on ne voit pas qu’ils sont parasites. Ils contribuent à former le rythme. Mais il faut se méfier du rythme. Le rythme contribue à te former une identité, mais le rythme te déporte. Ou plutôt, il t’enferme. Je n’écris pas pour faire éclore (…)

Hope is electricity on the surface of the moon but an orphan’s heart soon becomes a fat crucifixion 1. Ça fait du bien de regarder un match de foot sans commentaires : personne n’est là pour te dire quoi penser. Comme rarement travaillé à Biopic : deux heures et demi de rang sans quasiment lever la tête. Principalement pour faire maigrir. À la fois se dire : tout ce que ces personnages disent durant ce chapitre, il faut le faire tenir en le moins de mots possibles, et aussi : chacun doit (…)

C’est obligatoire les boutons de manchette pour jouer du violoncelle ? Goldman Sachs : The number of climate-related shareholder proposals continues to increase, with c.40% of investor votes now in support, having more than tripled since 2011. Jeff Bezos a un message important à nous faire passer : If you don’t love your work, you’ll never be great at it. Je n’aime pas Biopic. Donc je suis mauvais à l’écrire. L’écrire ou le relire me dégoûte. Je n’ai aucune rigueur. Je suis triste, bien. Les (…)