L’une des meilleures choses que j’ai faites, je n’y suis doublement pour rien : la revue FMR et d’une, ce n’est pas moi qui l’alimente (ou si peu au regard du nombre de textes qui y paraissent), et ce n’est pas moi non plus qui ai codé le site. Parfois, il s’y passe des choses étranges. Sur le site de Bakélite, qui accueille la revue, j’ai également installé un petit lecteur de flux RSS intitulé FLX, qu’on peut considérer comme une deuxième revue autogérée : le site affiche les articles, au (…)

Les nouveaux robots de The Witch from Mercury sont susceptibles de provoquer chez leurs pilotes des embolies de données. Essayant de mettre en mots ce vers quoi j’aimerais tendre professionnellement parlant, j’en viens à me dire j’aimerais me contenter de tâches machiniques, de façon à ne pas avoir à réfléchir. Ou plutôt pour me permettre de concentrer ma réflexion autre part. « On ne dit plus maintenant culture de masse ou culture populaire, on dit plutôt, c’est plus neutre, c’est (…)

Je n’ai aucune envie de rêver de Chainsaw Man, dont le générique dit à la fois Je veux des jours heureux / Et pouvoir clamser en paix et I love you / Parle-moi mal , mais de Pochita si. C’est bien la première fois que je suis attentif aux paroles d’un générique. On annonce en caps lock une rencontre autour de la poésie polonaise. Je relance deux candidatures pour deux jobs auxquels j’ai postulé : l’un bien payé mais relou, l’autre sympa mais mal payé. J’avance à mon roman sans titre. J’ai (…)

Pubs Facebook dans la presse nationale pour sauver son métavers désaffecté : le métavers sauve des vies, est-il dit en substance, vu que les chirurgiens peuvent s’entraîner à opérer dans ces mondes morts avant d’appliquer leurs techniques au chevet des vivants. Je ne sauve aucune vie si ce n’est la mienne : depuis des jours je recompose un roman dont je n’ai toujours pas le titre. Dans ma liste de titres potentiels j’ai écrit Niquez-vous. Ça sonne bien. Plus tard, ce sera Nuke ta mère. « (…)

Morton Feldman : Je suis contre la linéarité. Un oiseau voit des choses que nous ne voyons pas. Un oiseau voit les mouvements de l’air. Un oiseau a une vision panoramique. Bach avait une vision panoramique. Il y a énormément de choses incroyables dans ce livre. Je veux dire, même pour quelqu’un qui n’y connaît que pouic à la registration gelée. Par exemple, il y a un vrai sens du récit dans ses (nombreuses) anecdotes, et beaucoup ont l’élan suffisant pour passer pour des début de nouvelles (…)

Les températures changent, le bois joue. L’humidité s’en mêle. Soudain, je me dis : et si je vendais des chips en sachet dans des stations Total, la nuit ? La mondialisation, c’est sans doute d’apprendre via un tweet italien traduit automatiquement par l’algorithme d’une entreprise américaine qu’en Ukraine les Russes envoient des drones kamikazes iraniens Shahed-136 (Geran-2). Oh, l’ending de Front Mission 3. Jusqu’à présent, toutes les OST de Front Mission sont bien, notamment pour écrire, (…)

Il y a dix ans, quand je cherchais du boulot, la majorité des offres proposaient un salaire précis, ou une fourchette salariale selon profils, et c’était aux employeurs de faire le jeu (ou les frais) de la concurrence : je n’aurais par exemple jamais eu la frange haute chez STAT à mon entrée dans l’entreprise si je n’avais pas en parallèle été pris sur un autre poste au même moment. Aujourd’hui, la majeure partie des offres auxquelles j’accède nécessitent que ce soit le candidat qui annonce (…)

Je n’ai peut-être pas de titre mais je termine une première relecture globale de ce roman. Pendant que je relisais, je me suis servi des styles pour appliquer des couleurs sur certains passages, de quoi me permettre de dégager des thématiques ou des tonalités importantes. Comme ça, en un coup d’œil, je peux voir si certaines choses disparaissent pendant des pages entières, m’amenant à me demander si c’est conscient ou non, si ça nuit à l’équilibre de l’ensemble, s’il faut couper (et où). (…)

Moustique un vingt d’octobre. Il faut dire qu’il fait dehors aussi plus de vingt. La presse dit en substance : l’été indien, ce n’est pas ça. Ça, c’est la fin du monde, mais ce n’est que le début. Le problème quand on cherche un titre, quand on devient obsédé par la nécessité de trouver un titre, par exemple parce qu’on est convaincu que sans on n’aura pas l’énergie nécessaire pour terminer l’écriture du roman, c’est que tout devient un titre potentiel. Par exemple La fin du monde, mais ce (…)

RT If you want pochita shoes Follow me for more pochita content ♡. Un graphiste 3D accompagne la publication d’un de ses personnages par la mention zoomez, j’ai fait les pores à la main. La plupart du temps quand je lis le descriptif d’offres d’emploi X ou Y, ou le profil recherché, quel que soit ce descriptif, je me dis je ne suis pas à la hauteur. Avant le traditionnel c’est assez mal payé. Le froid, l’humide : il faut remettre le chauffage. Au rez-de-chaussée, deux radiateurs sur quatre (…)

La planète est sur le point d’exploser, et je crois que c’est la Terre. Tout le monde attend que je rejoigne le vaisseau pour qu’on puisse s’enfuir ensemble, mais je ne trouve pas le bon interrupteur pour éteindre la lumière avant de partir (et c’est un problème pour moi). Hausse de BPM à la lecture de la phrase le refus de communiquer est sanctionné par une amende fiscale prévue par les dispositions du premier alinéa de l’article 1734 du code général des impôts dans un courrier officiel, (…)

— Si ça se trouve, ta pitié, elle est encore bien pire que mon amour !! (...)
-- Eh bien, ton amour, toi, on ne peut pas le distinguer de la haine, lui répondit le prince en souriant.
Dostoïevski, L’idiot, volume 1, Babel, traduction André Markowicz
H. a lu le deuxième chapitre d’AQ et je prends note de ce qu’il me dit. Tel personnage, est-ce ainsi que j’aimerais qu’on l’appréhende ? Et tel autre ? Cette blague, si elle ne fait rire que moi, faut-il la conserver ? N’ai-je pas, en (…)

À un moment donné, j’ai cru que je ne pourrais pas résoudre ce problème dans AQ sans Pétrole. Je suis descendu le chercher au rez-de-chaussée, sachant où il étant bien que non classé, puis je suis remonté, je l’ai posé sur mon bureau, je l’ai ouvert deux ou trois fois au hasard, cherchant un passage ruiné par sa condition posthume, pour n’en finalement rien faire. J’ai résolu mon problème autrement. Mais j’ai gardé le livre là, à portée de la main.

Fin de l’Idiot qui avait besoin non de l’éclat, de la richesse, et même des honneurs — mais de la seule vérité ! Comment lire après ça ? Et quoi ? H. m’a fait ses retours sur mon chapitre 4. Il a aimé les passages que je considère les plus réussis, et a trouvé plus faibles ceux que je savais ratés. Reprenant le tout dans l’après-midi, je crois avoir trouvé la solution à mon problème sur ces passages, et tant que je peux résoudre des problèmes dans l’écriture, je suis heureux. Plus ils (…)

Grêle à 14 h 15. Ça ou alors il pleut des pierres. Ça ne dure pas. Beaucoup de vent. Lumière d’outre-tombe. Je mets cinquante minutes à reprendre ce que j’ai rectifié hier, et qui aurait dû m’en prendre quinze tant c’est une bande de texte étroite, plusieurs à vrai dire, quelques paragraphes quoi. Pendant, Bunita Marcus : Testklang #1. C’est très bien. Mais je suis vaseux, comme très souvent je suis vaseux quand je me lève trop tôt (5 h 40, après avoir trébuché (…)

Sur Mastodon, il y a un hasthag #FungiFriday. Sur Twitter des Blue Checked Nazis. Reprenant avec H. sa lecture du chapitre 5 d’AQ, je me focalise sur des points très accessoires, finalement : on se fait pas trop chier ? Il se passe des trucs, quand même. Comparativement au début où, j’imagine, j’estime qu’il ne se passe rien. À un endroit ou à moi il me semblait que l’humanité d’un personnage ressortait, il indique en commentaire : Tout ce passage est très bien et difficilement supportable. (…)

Je ne comprends pas cette pub. C’est une bannière à l’ancienne comme du temps du web d’avant les feuilles de style. Le fond est bleu (très bleu). On y voit un champignon ainsi qu’un escargot. Le slogan dit Les cafés français, à la croisée de toutes les créativités. C’est pour la suite Photoshop d’Adobe. C’est tout. Je veux dire : dans quel monde vit-on ? Dans ce monde : Pour étouffer les révoltes, le régime [chinois] n’a même plus besoin de la police. Il suffit d’une application, le « Kit (…)

Sur les cinq candidatures effectuées hier, trois réponses types en moins de vingt-quatre heures. Ci-gisent mes plans b, c ou d. J’ai le sentiment que ce que j’ai pu faire ces sept dernières années n’a absolument aucune valeur, ou plutôt qu’il m’est impossible de le valoriser. Quand on lit mon CV, on doit n’y rien comprendre. Parallèlement à ça, le chapitre 6 d’AQ est très en place, et quand il ne l’est pas il m’apparaît très clairement ce que je dois enlever et comment, ce que je dois (…)

Cette offre d’emploi correspond tellement à mon profil que si cette fois encore ça ne donne rien, c’est qu’il vaut mieux oublier les livres et l’édition, et devenir conseiller funéraire, poste pour lequel j’ai postulé par ailleurs : l’employeur a consulté votre candidature au cours des dernières 24 heures, champagne. Pas champagne : I love Jewish people, but I also love Nazis (Kanye West). Réponse de l’intervieweur : Oh man, I have to disagree on that. À 11 h 11, la compta du (…)

Encore un chapitre d’AQ à H. : ce passage-là, avant il n’était pas du tout là mais ici. Ce qui est à peu près aussi utile à dire que de dire à mon moniteur d’auto-école du jour que, oui, si je me suis engagé imprudemment dans ce giratoire, ce n’est qu’une conséquence de trois semaines de conditionnement par lui et/ou ses collègues me reprochant ma frilosité à le faire. Rien ne va jamais. Sauf pour ce chapitre 6, où certes on voit encore un peu les échafaudages, me dit H., mais qui coule (…)

Pourquoi ne pas tout simplement, sinon ne pas avoir écrit, au moins détruire tout de ce que j’ai écrit un mois après les faits ?

Pour qu’un article soit automatiquement considéré comme publié par Spip (plutôt que proposé à la validation), il faut surcharger la page prive/formulaire/editer_article.html avec (#ENVstatut. Ça me sera très utile pour gagner du temps dans l’intégration du texte de Féroce pour la version web du livre qui verra le jour l’an prochain pour Bakélite. Autre détail mais qui moi me pèse depuis plusieurs années : l’impossibilité en html de trouver un équivalent pour l’espace fine voire demi-fine (…)

L’herbe gèle. Seul le soleil sait l’averdir. Autrement c’est le blanc du matin jusqu’à... bien après le matin. À cause d’une mise à jour système, Ubuntu me retire la gestion de la luminosité de l’écran. Ce n’est plus de mon ressort, et sur les forums les gens disent : il suffit d’une ligne de code pour ceci ou cela, mais enfin je ne vais pas écrire une ligne de code chaque fois que je veux éclaircir ou assombrir l’écran. D’autant que c’est un faux problème : le gel de l’écran a pris comme (…)

Il neige. Non, c’est faux, je ne vois rien tomber. Mais c’est vrai également puisque manifestement la blancheur tient. Tout s’est produit sans que j’y sois. H. me fait ses retours sur la partie II d’AQ et je tente quelque chose après l’avoir écouté. Soir venu, après que Dune-Dune est montée sur le rebord de la cheminée et a poussé avec son nez les allume-feu cubes jusqu’à ce qu’ils tombent par terre, je me retrouve à lui parler très artificiellement, comme le ferait un personnage peu inspiré (…)

Et puis il y a des jours où tout tombe juste, où tout trouve à se résoudre. Un problème de calendrier qui s’arrange sans que j’aie même à émettre à quiconque que c’est un problème. Une partie II d’AQ qui commence à prendre forme, ton et timbre, après des jours à tergiverser. Des lectures qui se trouvent, alors que jusqu’à présent on enchaînait les incipits sans jamais trouver le courage d’aller au-delà. Enfin une candidature qui passe le cap de l’entretien après des semaines sans aucun signe (…)

En terme de température, c’est la pire journée. Les herbes mues par le gel craquent. Tout est sec sec. J’emprunte un livre dont le bandeau dit prix du livre inter et « subvertif et drôle ». Il est probable que je ne le lise jamais (effectivement). Le troisième tome de la trilogie des Jumeaux est moins bien que le premier, que j’ai lu en deuxième, qui est moins bien que le deuxième, que j’ai lu en premier. Si j’avais lu ces livres dans un ordre différent, mon classement aurait été tout autre. (…)

Là, CDD de deux semaines pour nettoyer des blocs opératoires de 20 h à 3 h du matin au smic nuit. Ici, une entreprise à laquelle j’ai postulée m’écrit : il manque un élément dans ma candidature. Je n’ai aucun souvenir de cette entreprise, de ce poste et de cette annonce. J’ai postulé il y a quatre jours. Tout va bien. Mon heure de conduite de 17 h à 18 h, qui n’était pas prévue il y a trois jours, a été transformée en deux heures de 13 h à 15. Je ne suis (…)

Mes deux heures de conduite de ce matin sont annulées. Côté formalités d’entreprise, on me dit de faire quelque chose par téléphone, avant de me rappeler une demi-heure plus tard pour m’annoncer qu’en réalité il faut faire autre chose que ce qu’on m’a dit de faire, et bien sûr entre-temps j’ai fait ladite chose comme on m’avait dit de la faire la première fois, pas la seconde. Seules trois pages posent problème dans ce chapitre douze ; les dernières. Et je passe des heures sur ces trois (…)

Levé 5 h. Il pleut en noir sur noir dehors, bientôt ce noir m’enduit. S’il me macule, tache après tache, c’est que je suis dessous. Mon premier train, qui est un TGV, malgré les annulations et les suppressions de dernière minute, est cher mais pas plein. Le jour met des heures à lever et c’est dystopique. 18° à Hyères (dixit une radio quelque part), c’est dystopique. Traverser un champ d’éoliennes dans la brume qui clignotent toutes au même moment, c’est dystopique. À Bercy je poste (…)

Pourquoi, avant d’écrire quelque chose bien, je dois l’écrire (au moins) une première fois mal ? Comme toujours le premier janvier je rends au diable la comptabilité de la douleur en mettant à jour les chiffres des migraines. 2022 : nul antalgique, 6,5 sur l’échelle de la douleur (VS 8 en 2021), que 9 crises (17 en 2021). Les actions les plus efficaces en la matière ont été : ne plus passer l’aspirateur le matin. Ne plus manger de sucre le midi ni l’après-midi. Compter mes amandes quand je (…)

Caramels, bonbons et chocolats dans la tête dès le matin. Vous avez une appétence pour les sports nautiques et/ou la pêche et/ou l’accastillage (non). Ailleurs : d’après moi il est totalement impossible d’atteindre le noyau de la terre via la cheminée d’un volcan. Ou encore : le mot mulesse n’est pas valide au scrabble. Quand ce n’est pas : Dimby Rakotomalala est Coach Excel avec l’une des plus grosses communautés Excel de France. Pour les formalités d’entreprise, Infogreffe a été remplacé (…)

J’ai attendu plus de quatre mois pour corriger sur le site ce que la V4 de Spip avait remué. La plupart du temps, des bugs basiques (et inexpliqués) sur des squelettes. Rien de bien méchant (sauf pour les révisions qui ne s’affichent plus dans l’espace public mais enfin qui s’en plaindra ?). Après avoir dormi dessus, j’écris des choses dans un carnet pour la V8 d’AQ. Ça recouvre beaucoup de passages du roman, mais en réalité, ça ne nécessite pas tant de travail que ça. AQ ne s’appellera pas (…)

Une offre à laquelle j’avais postulé il y a trois mois vient de réapparaître. C’est la même et c’était déjà mon premier choix à l’époque. L’entreprise s’appelle Yalta et ce n’est pas spécialement bien payé. C’est même assez contraignant. Mais en temps que base fixe permettant d’articuler autour le plus convenablement et sécurisant d’autres trucs, c’est bien. Je repostule, en affinant ma candidature, et puis advienne que pourra. The Farthest Shore : Here they drink dust. Après un week-end à (…)

J’ai pris ma liste de titres, j’en ai sélectionné douze. Certains cochent toutes les cases, d’autres pas. L’un d’entre eux, qui les coche, est dissonant. On dirait un nom de Pokémon. J’ai rien contre les Pokémon. Mais ça fait tromperie sur la marchandise. J’ai montré ma liste de douze à H. qui en a aimé trois. Quand on relie ces trois, la forme dessine un triangle. Je le fais au critérium, sur lequel il est écrit toujours la même mine, mais jamais les mêmes traits. Parmi ces trois, deux sont (…)

L’une de nos plantes, inexplicablement luxuriante pendant des mois, vient tout aussi inexplicablement de perdre les trois quarts de ses feuilles, et même sa tige principale. J’ignore son nom. Elle passe son temps à libérer autour d’elle des confettis qui se détachent de ses feuilles, au bout, garnis de racines, et en tombant ces confettis peuvent (ou non) devenir d’autres pousses, assurant là l’autoproduction des boutures. Au même moment, après deux ans à avoir eu l’air dépérissante, voire (…)

Dans cet autre rêve, il était question de petits shots de chou au crabe. J’ai tout oublié du reste. Dans la réalité, une visio pour tâcher de trouver un partenaire à Bakélite pour sortir Féroce dans les meilleures conditions possibles. Du fait du placement étrange de la webcam sur mon ordinateur (au niveau du clavier et non en haut de l’écran), je dois surélever en partie la machine pour n’être pas trop vu en contre-plongée, ce qui amène à une installation bizarre : un pavé glissé dessous, (…)

J’attends que le téléphone sonne. Les entretiens Yalta ont dû se dérouler jusqu’à la fin de la semaine dernière. C’est curieux d’espérer une issue favorable, alors que cette issue m’amènerait concrètement à me faire commencer mes journées à 5 h tout en me faisant perdre plusieurs centaines d’euros par mois par rapport à ce que je touche en rien faisant. Sauf que je ne fais pas rien. J’essaye de comprendre pourquoi le kbis de la SAS ne prend pas en compte la réduction de capital de la (…)

J’ai beau avoir réussi mon examen de conduite blanc (m’ouvrant au privilège de pouvoir concourir à l’examen vrai), toujours aucune nouvelle de Yalta pour le poste de CDV. Plus le temps passe et plus c’est mort. Tous ces jeux qui brillent par leur gameplay plutôt que par leur narration. Tous ces standards téléphoniques ouverts de 15 h à 16 h. Toutes ces prévisions de rayonnement solaire erronées. Tout ce silence. Tant de tumulte. Ça ne m’empêche pas d’appuyer sur les pédales à (…)

C’est la fin de la V8 d’AQ. Enchaîner sans attendre sur un autre projet d’écriture (lequel ?) c’est (vraiment toutes proportions gardées) se remettre à dessiner des bonshommes bâtons après avoir fini les dernières retouches au plafond de la chapelle Sixtine. Mieux vaut se mettre en quête d’un jaune. En l’occurrence #EDB507.

C’est une erreur. Ce n’est pas cesser de penser qu’il faut dire, mais faire cesser les pensées négatives, et c’est très différent je trouve. Je trouve. Je tape comment substituer aux pensées négatives des pensées positives dans Google et voici ce que me donne le premier résultat. Identifiez les pensées négatives et acceptez-les sans résistance. Contrastez, réfutez et remettez en question. Reformulez la pensée de manière adéquate. Drainez vos émotions négatives et injectez-vous des émotions (…)

Ces jours-ci, des chats se jettent sous nos roues. Soit. À ce stade, personne n’est mort. De retour à P., mail de T. qui a lu AQ et qui m’en fait des retours très précis (et précieux) pour m’aider à l’affiner au mieux. Il convient à présent de penser.

C’est la braderie à P. ce matin. Ça sent les saucisses et les Pointer Sisters jouent depuis l’autoradio d’une voiture ouverte à fond. Ça va du plus organisé avec son barnum aux quelques affaires répandues sur les trottoirs en passant par le garage ouvert qui donne sur la rue. On se croirait dans Basalte, anciennement AQ. Je cherche une planche à découper. Je possède un Traité de médecine légale, mais je n’ai pas de planche à découper. Il n’y a pas de planche à découper. Il fait beau. Il (…)

Il y a quelques années je cherchais où, dans Paris, pouvoir trouver le silence. Peut-être était-ce ici depuis le début, dans cette chambre au septième où A. m’accueille, chambre où par ailleurs un précédent locataire informel me laisse un petit mot bien que nous ne nous soyons jamais vus auparavant. Ou peut-être que non, que le silence que j’y trouve n’est que le silence de la nuit encore un peu épaisse, vu que je me réveille à cinq heures du matin et alors all nature is appalled — heaven is (…)

Petit-déjeuner avec les parents d’H. qui ont passé la nuit ici. Entre les ondées qui se succèdent le soleil pleut aussi. À midi j’ai terminé tous les excel que j’avais prévus pour publie. Je mange des restes et je regarde Gundam. J’ai du mal à comprendre où je suis, et quand, entre les temps de travail à 342 km d’ici, les temps de travail à distance ici, les temps de bénévolat pour publie (qui ressemblent à s’y méprendre aux temps de travail d’il y a à peine quelques mois). L’autre (…)

Louise Colet écrit la dilatation de la lumière est aux dépens de son intensité, et moi je constate que la réplication d’écran via Anydesk depuis un Mac est plus contrainte que depuis Ubuntu : pas de tactile actif, par exemple sur un dispositif mobile, et pas d’émulation du son non plus. Quand on se prête à ce genre d’exercices (dupliquer l’interface graphique d’un appareil vers un autre), c’est nécessairement le passé qu’on projette, et avec quoi on interagit. Un passé infinitésimal, (…)

C’est tout sauf une surprise à ce stade, mais la librairie marseillaise à qui j’ai proposé d’être la librairie partenaire de Féroce n’a pas souhaité donner suite. Je n’ai pas cherché à savoir pourquoi être le seul revendeur d’un seul et même livre, et donc d’avoir la garantie de vendre l’ensemble des exemplaires, n’a pas intéressé l’équipe en charge de la librairie : le bullshit des refus, ça ne m’intéresse pas, et j’en connais les grandes lignes. Et finalement ça ne me gêne pas qu’on me (…)

Les radis mauves coûtent dix centimes de moins que les rouges. On écrit pas grand-chose avec un trait d’union, mais pas grand monde sans. Fin du chapitre des Sirènes dans la traduction Ulysse, pendant que Charybde & Scylla en termine lentement côté mise en ligne. Basalte. Toujours je m’arrange pour noter les corrections que je veux faire sur la même double-page d’un carnet, même et surtout si je n’ai pas la place de tout faire rentrer au même endroit. Alors il s’agit d’écrire dans les (…)

Cette fois ça y est, la campagne Ulule pour le financement participatif de Jachère est lancée. Le mailing programmé ce matin à 7 h, et je suis là une demi-heure avant à regarder que l’envoi automatique part bien (c’est le cas). Il fait un temps idéal pour faire advenir sur le monde malmené par l’Homme le renaissance des fleurs, des plantes, des êtres (humains ou non). Voyons ça comme un présage. Voire même, qui sait, une présence. J’aime bien ce genre de phrases : Pour l’instant, elle (…)

Dans Ulysse, l’expression devil a much. Dans L’art de lier les êtres : Certains patients sont tellement seuls que, / afin qu’on les touche, / ils détruisent tout. Dans la presse nationale, des éditeurs (je caricature) infoutus de reconnaître dans la littérature qui s’écrit aujourd’hui la littérature qui sera lue demain s’indignent qu’à présent on ne serait même pas capable de publier des auteurs majeurs d’il y a un demi-siècle. Et ils ne voient pas le problème. Qu’ils se sont retrouvés (…)

Contrôle F perclus (Basalte). 100 000 mots atteints (Ulysse). Poulpir se retourne une griffe (ça saigne). Elon Musk a reçu le feu vert des autorités sanitaires américaines pour tester ses implants cérébraux connectés sur des humain. Errons avec H. des heures dans Rennes en quête de glaces. C’est un échec. Nous finissons à « la Dalle ».

Il y a eu razzia sur les croûtons à l’ail. La poudre d’amande et les amandes en poudre, c’est pareil ? Mise à jour 4.2.2 de Spip, tvb (tout va bien). Un jour, je me pencherai sur les révisions plus apparentes depuis passage à Spip 4, comme un jour je me pencherai sur une version mobile digne de ce nom. J’écoute Faites entrer l’écriture, le podcast d’Anne Savelli. Ce n’est pas une surprise, mais tout ce qui est dit se recoupe avec les problèmes (ou les solutions) que je rencontre (…)

Quand je suis assis à mon bureau et que je me penche déraisonnablement sur la gauche, par exemple pour caresser Poulpir, qui attend à mes pieds que je le fasse, j’ai des fourmis dans le bras droit, comme si l’intégralité de mon sang passait dans un seul hémisphère, délaissant tout de l’autre. Guillaume, que feriez-vous avec 11 millions d’euros ? Maastricht - Differdange, c’est 195 km de route. Je travaille toute la journée à Basalte. La V5 faisait près de 106 000 mots. La V8 (…)

1) J’ai commencé à reprendre de la mélatonine pour mieux dormir la nuit. 2) Les auteurs qui écrivent sur des sujets à la mode sont les premiers à dire : « c’est la première fois que quelqu’un ose écrire sur ces sujets ». 3) J’arrive moins à écrire quand je suis à P. que quand je suis à Paris alors à la place je relis (c’est Basalte que je relis).

Le problème des relectures, c’est que c’est toujours la dernière relecture. Non, le problème des relectures, c’est que ce n’est jamais la dernière relecture. Même quand ce ne sont plus que des retouches. Dans Basalte, remplacer autant que possible les occurrences de une ou deux par deux trois (ça ne change rien, et ça change tout) ; dispatcher dix onze non douze fois dans le texte, à divers endroit de l’intrigue, les mots losers en col blanc. Et voilà qu’en moins d’une semaine c’est la (…)

Il ne portait pas de cagoule. C’est en me rendant compte de ça, qu’il avait le visage à découvert, que j’ai compris qu’on allait tous mourir. Ce que je cherche, dans ce livre (V13), c’est un auteur qui s’efface. Ou alors le contraire : la littérature qui s’efface. C’est dur en parallèle de relire et d’annoter au stylet Basalte. Tout ce qui est vrai dans V13 est faux dans Basalte. Ou plutôt que faux, artificiel. Aussi, car j’en suis à cette étape où je commence à me décoller du texte, ou (…)

En terme de ressources, il nous resterait quelque chose comme cinquante-cinq ans de fer, soixante-quinze ans de cuivre... Qu’est-ce qu’un monde sans fer, un monde sans cuivre ? Je continue de relire Basalte sur tablette avant de partir au bureau le matin. Bien qu’étant là je ne suis plus là. J’ai beau agir sur le texte et penser, je n’ai plus aucune perspective créative. Plus j’affine, plus je fige. En réunion quelqu’un dit les temps ont changé. Au Bouillon de la gare de l’est, B. et E. me (…)

Je bois mon eau dans une bouteille en verre. C’est la chaleur. La requête que je fais le plus souvent sur Google pendant mes heures de travail est é majuscule. Malgré la réponse des techniciens de Nuxit, la base de données du site reste bloquée dans un encodage autre. Changer l’interclassement sur la copie de la base récupérée durant nos échanges ne donne rien, et tout ce que je peux faire, c’est repartir d’une sauvegarde d’il y a trois semaines, et compléter à la main ce qui manque. Ce qui (…)

La compta de mai est faite. La V11 de Basalte relue. V13 est terminé. Le ciel est couvert. La chaleur s’affadit (avant de s’alourdir). Je reçois des fantômes de mes propres emails envoyés il y a plusieurs semaines, mois, années. Je ne sais à quoi c’est dû ni ne fais rien pour aller contre. En vérité, c’est du spam. Sur les coups de 18 h 40, ou peu avant, alors que je lis dans le canapé en attendant le retour d’H., une grosse bourrasque traverse la maison d’est en ouest. Ça dure (…)

Après des jours de chaleur, on peut dire que l’ondée de 8 h est douce. J’ai toujours cru que j’avais les Notes de cabane de moine de Kamo no Chômei, alors qu’en vérité ce sont les Récits de l’éveil du cœur. Beaucoup de mal à supporter d’avoir de la musique dans la tête. En fait, la moindre de mes pensées me pèse. J’aimerais vivre dans le présent, mais ça veut dire quoi dans le présent ? Les bouddhistes désirent-ils s’affranchir des désirs ? J’ai six choses à faire ce matin : relancer (…)

Palais de Mari, tu ne peux pas l’avoir dans la tête. Sa musique ne peut pas te hanter. Elle te cantonne aux temps présents. C’est ce que j’attends d’elle. Ce n’est pas tout à fait vrai. Les quatre premières notes t’engagent, et reviennent. Je veux dire : elles reviennent longtemps après avoir été ouïes. Je ne sais pas si c’est un problème ou une solution. Ou rien du tout. Je sais, en revanche, que ce voisin, cette voisine (lequel, laquelle ?) qui s’exerce au violoncelle me fait du bien : son (…)

Je ne sais pas où je suis. À P., où je suis effectivement rentré hier, rue B. que je viens de quitter, dans le studio de la rue S. visité lundi, et dont je rappelle la propriétaire dans l’idée de le louer deux nuits par semaine à partir de septembre, ou dans ces autres studios (ou studettes, c’est selon) effeuillés récemment sur des sites dans lesquels je n’ai jamais mis les pieds, et qui à dire vrai me dépriment. Ordesa : Elle croyait en la cruauté de la circulation sanguine. C’est une (…)

Premier refus pour Basalte. Amazon saisit le Tribunal de l’UE pour contester sa désignation par la Commission européenne comme très grande plateforme en ligne dans le cadre de la législation sur les services numériques. Si Amazon n’est pas une très grande plateforme en ligne, qui l’est ?

Dans le temps (c’est-à-dire jusqu’à l’année dernière) déposer nos comptes annuels sur Infogreffe consistait à cocher quelques cases et à charger en pdf le PV annuel d’approbation des comptes certifié conforme et le bilan de l’année (compter une vingtaine de minutes). Désormais, c’est par l’INPI qu’il faut passer et j’y passe justement ma matinée. Non seulement il faut faire des allers-retours avec le comptable pour être sûr de bien lire le bilan et de ne pas dire n’importe quoi, mais en plus (…)

Depuis quand ai-je oublié les ambitions miennes d’écrire de la littérature qui compte, je veux dire par là de tenter d’inventer quelque chose ? Quitte à n’être pas lu, ou peu lu, ou infimement lu, ne vaudrait-il pas mieux essayer d’essayer vraiment ? Lire Joyce (les difficultés actuelles de mon existence sont incroyables, mais je les méprise), ou des livres sur Joyce (les poètes font de meilleurs maris que les brutes), n’arrange rien. Sans doute faut-il que je me focalise, dans mes projets (…)

Trois nouveaux envois de Basalte. Le seul éditeur qui me semble pouvoir accueillir ce texte, je ne le lui envoie pas. C’est idiot. C’est comme ça. Mais l’éditeur auquel je pense n’est l’éditeur auquel je pense que parce que deux personnes m’ont dit, un jour, tu devrais l’envoyer là. Alors c’est doublement idiot. « Cloudland » fait une cinquantaine de pages dans le traitement de texte, et j’entends bien en avoir relu au minimum la moitié d’ici la fin du week-end, pour pouvoir finir le tout (…)

Je ne sais pas plus pourquoi j’écris ce que j’écris que je sais pourquoi je pense ce que je pense, quand je pense. Jérôme Orsoni : Je crois que le monde n’a pas besoin que nous parlions la voix des autres, il a besoin que nous parlions notre voix à nous. VS Baptiste Thery-Guilbert : si tu passes toute ta vie à être quelqu’un d’autre y’aura personne pour être toi. L’irruption de la flûte traversière (j’allais écrire la flûte de pan) dans « California dreamin’ » (1966) est au moins aussi (…)

Au fond, je sais très bien ce qu’il faudrait que je fasse : renommer Basalte Basalte (Basalte ne s’appelle Basalte que dans le journal, le titre que je lui ai choisi, bien que comportant le mot basalte, n’est pas Basalte, sans doute parce que Basalte est déjà pris, mais enfin qui s’en soucie ?) et sabrer dans le texte une bonne centaine de pages. Seulement voilà. Si ne serait-ce qu’un éditeur à qui j’ai envoyé le manuscrit m’avait répondu, quelle que soit par ailleurs la réponse, j’aurais (…)

Trois rêves différents dans la nuit. Comme chacun sait, pour pouvoir se souvenir de ses rêves, il suffit de se souvenir de ses rêves. Le plus dur, c’est d’amorcer la pompe. Vingt-cinq Ulysse de retard dans mon programme de production d’Ulysse (dix fragments par semaine). Trois communications différentes préparées pour le lancement de Jachère le 5 décembre. Cinq heures d’écran au fil de la journée. 1290 mots d’un nouveau texte pour Bajir après dix jours à n’écrire rien, ni pour Bajir ni pour (…)

Que fait-on à la rédaction d’une revue mensuelle quand il ne se passe rien ? On produit quand même sa part de langage. Personne ne semble prêt à faire face au silence, alors on parle de la Lettonie. En Lettonie, il se passe grosso modo ce qu’il se passe partout ailleurs. Inflation. Hausse des salaires minimums. Abandon de la tourbe comme source d’énergie. Quid de la tourbe en France ? En 2014, la France était importatrice de tourbe d’après les statistiques douanières. Le prix moyen à la (…)

Il m’est venu au petit-déjeuner que Basalte pouvait tout à fait s’appeler Trilogue. Je veux dire, ça aurait du sens. L’éditeur contacté ce week-end m’en a accusé réception mardi, soit déjà plus d’interaction que l’ensemble des éditeurs contactés depuis le début de l’été. J’ai le sentiment d’avoir dépassé ma date de péremption. J’ai eu ma chance à un moment donné, avec les bons contacts, aux bons moments, mais j’ai mis trop de temps à m’en servir, et désormais j’ai raté le coche. J’ai fait (…)

Tiens, quelqu’un n’a pas aimé Basalte. Je suis la référence 543 et la lettre de refus est type. Melvill 1 : l’enfance (qui n’est pas une période mais une région) ne prend jamais vraiment fin ; elle se prolonge en partie et grandit au fil des années et des étapes successives de la vie d’un homme (comme son nez et ses oreilles) jusqu’à son dernière jour. Cartilage.

J’ai dormi neuf heures. Ça n’a rien changé à l’affaire. Tout est toujours à droite, et trop près de l’œil. Puis ça se lève doucement, assez pour permettre à la journée de se faire, et de ne pas s’annuler. Mais j’ai déjà écrit ça un nombre considérable de fois dans ce journal, alors autant se référer à un autre jour, par exemple celui du 1er août dernier. Ou alors à la place, lisons Fresán lire Melville : Le grand crime, le péché impardonnable des romans est de nous faire croire que nos vies (…)

Plusieurs choses. Il se trouve que j’ai relu quelques pages de ce que j’ai momentanément écrit dans le courant de l’été, il y a donc environ six mois. Écrire ça, c’était une question d’hygiène : c’était pour s’empêcher de n’écrire pas. Comme souvent, j’ai laissé tomber ce que j’avais fait dans les limbes et je l’ai oublié. Bien sûr, l’écrivant, je m’imaginais aussi l’écrire, prolongeant donc le projet au-delà de ce qui était effectivement, jour après jour, composé, ne serait-ce que pour me (…)

Un rongeur gros comme un écureuil, queue comprise, traverse une des allées du square des Batignolles. Évidemment, c’est un rat. Il a une bonne bouille. Il est ce qu’on pourrait appeler débonnaire. Quel dommage que la bactérie mangeuse de chair soit en train de fermenter dans ses fluides urinaires. Bactérie mangeuse de chair qui est le meilleur contre-exemple à apporter à l’expression communément admise c’est pas la petite bête qui va manger la grosse, vu qu’en l’occurrence littéralement si. (…)

Quoi que tu fasses, fais-le en confiance. Je me crois en 2029. Puis en 2025. Ça ne dure pas. J’ai horreur des gens qui m’appellent pour me dire appelons-nous. C’est pourtant ce qui vient d’arriver. Les jours précédant un évènement comme on dit me dépriment. J’aimerais pouvoir me cryogéniser la panse et ne programmer mon réveil qu’à l’heure dite, et qu’on n’en parle plus. Tout était plus simple quand je n’étais rien, me dis-je, tout en sachant que je ne suis pas plus quelque chose aujourd’hui (…)

Je ne corne pas les pages des livres d’H. : à la place, je tâche de me souvenir du numéro, et je me dis des trucs comme : 56, c’est la Mayenne le Morbihan. Chaque fois que j’éprouve le désir de commencer la biographie de Kafka par Reiner Stach, j’en viens à penser : tu n’y penses pas ? Finis d’abord celle de Tchekov. J’écris un nouvel incipit pour Basalte. Faute de place ailleurs, je l’écris ici, à même le journal, me disant comme tout le reste ce sera recouvert. Il y a des jours où croiser (…)

Tous ces trucs susceptibles de te rester au sens propre au travers de la gorge : noix, galettes de polystyrène, maté poussiéreux... J’ai pris, hier soir, toutes les précautions possibles pour me coucher à la bonne heure, la bonne heure étant à même de m’amener à bon port jusqu’à l’autre extrémité de la nuit sans trop de dommage (personne ne souhaite ressembler à ce à quoi ressemble actuellement notre premier ministre qui s’est pris vingt ans dans la face en un mois), bien sûr ça n’a pas (…)

J’aime bien le mot catastrophé. « Catastrophé, il fit ceci ou cela. » Souvent je me réveille catastrophé à l’idée qu’il soit tôt, et trop. Ou l’inverse, confiant d’avoir idéalement timé ma nuit. Généralement mes appréhensions sont faussées par la constatation de l’heure. C’était le cas de ce matin. 5h20 et une nuit d’une traite de 6h30, ce qui est juste parfait, et un prérequis à une journée saine (je ne sais pas pourquoi, mais j’ai été tenté d’écrire un prérequis à ma folie). Avant une (…)

La commande excel equiv est tout sauf lâche, et j’en use. Tout le matin j’en use dans un fichier de deux trois milliers de lignes pour tâcher de trouver des choses qui ont été perdues. Soyons clair. Je ne suis pas là pour retrouver les choses perdues. Je ne cherche qu’à distinguer ce qui est perdu de ce qui ne l’est pas (ce qui n’est pas perdu n’étant pas pour autant trouvé). Au sortir de ce fichier, j’ai la tête qui tourne. Je ne suis pas sûr que ce soit lié. Je veux dire, si je devais (…)

Tout va bien. Je petit-déjeune de brioche industrielle nappée de confiture de cédrat. Je lis les ricochets de ma mère pendant que le bleu se défait du noir au-dehors à mesure que le jour lève. Poulpir a l’ouïe fine et n’est pas anosmiée. Après que j’ai négligemment jeté un sac ayant contenu des pommes dans la corbeille à papier de mon bureau, la voilà qui tente de se hisser à l’intérieur, appâtée par l’odeur. Sans succès. Je n’ai jamais voulu faire de mon écriture une profession. Tout juste (…)

Dune a passé la nuit à un endroit habituellement dédaigné d’elle, sans quasiment bouger ni manger manifestement. Elle doit avoir mal, et le métacame s’il aide doit l’assommer bien. Lui faire des soins c’est tout un poème. Elle est rétive et elle nous hait. Après m’être douché 666 secondes, et avoir confondu Strindberg avec un compositeur qui s’appellerait aussi Strindberg, mais qui n’existe pas, et pendant qu’au UK on étudie avec soin un procédé nommé fire and rehire qui consiste à licencier (…)

Avec sa plaie fraîchement opérée, Dune ressemble à Itadori à la fin de l’arc Shibuya. Le problème, c’est que ça se referme et qu’il ne faut pas que ça se referme. Raison pour laquelle, deux fois par jour, il nous faut remuer ça à l’aide d’un coton-tige biseptiné, ce qui est beaucoup exiger de nous je trouve, et d’elle. Ça crée de la tension. On se passerait bien des tensions. Il y a d’autres tensions. En fait, c’est une journée à jeter. Tensions issues des interminables documents à fournir (…)

Comme antonyme à zibaldone, le dictionnaire me suggère ensemble ordonné. Quand la pluie cessera-t-elle ? Jamais, dit la pensée. Jamais, dit la météo. Basalte : je ruine et quand je ruine je balise la page avec des doubles dièses pour pouvoir les retrouver plus facilement et, ces passages, après les avoir ruinés, les re-ruiner encore. Aussi, je supprime des mots et remplace complices par comparses. Ça change tout. Ça ne change rien. À un moment, je me dis : annihile le narrateur. Le terminal (…)

Autorisation mais authentification. Dior j’adore ne prend qu’un r, mais la principauté d’Andorre deux. Gérard Larché à la télévision disant les mots levrette et disruptif. Maxifoot existe encore. S’imaginer aller à Levallois-Perret. Le nouveau mot de passe ne peut pas être l’un de vos 11 derniers mots de passe. Mon opérateur de téléphonie mobile m’informe de l’ajout sans surcoût de six nouvelles destinations incluses dans mon forfait en 4G utilisables depuis l’étranger, soit la Bolivie, le (…)

@TheAcer1981 disant en commentaire YT It’s safe to say that the Bridge is the most underrated album of all time me donne une énième idée pour réécrire Biopic. Ce n’est probablement pas la première ni la dernière fois que j’ai cette idée. Signe à la fois qu’elle est bonne et mauvaise. Le correcteur orthographique de Libre Office, qui a les convictions politiques qui sont les siennes, me suggère de remplacer un mot, je ne sais plus lequel, par carabistouilles. Chaque fois que j’ouvre l’agenda (…)

Effacer 25Go sur une clé : deux bonnes heures. 14Go d’archives mail pèsent sur le disque dur. Cet espace disque, ce n’est ni moi ni personne, cela relève de l’autre part. J’ai acheté ce livre le 12 juin 2019 et je ne l’ouvre qu’aujourd’hui. Le chemin qui mène à une œuvre, il est lent. Tellement lent qu’entre-temps, l’éditeur a mis comme on dit la clé sous la porte. Peut-être ne l’aurais-je pas ouvert sans la lenteur avec laquelle Windows copie sur ma clé USB ces données. Le problème, c’est (…)

Couper court mais long cours. Chaque fois qu’il est possible d’oblitérer ne serait-ce qu’un mot, fais-le. Oblitterare : « rare au sens propre d’effacer les lettres (...) a surtout le sens de faire oublier, effacer le souvenir ». Effacer les lettres, c’est ce que je fais sur le manuscrit de Basalte. Effacer le souvenir, c’est ce dont il est question dans le roman. Casca la couronnée : À l’époque préhistorique, le cerveau reptilien permettait de boire, manger, dormir et repérer le danger. Mais (…)

Un coup de téléphone. Un tremblement de terre a rayé de la carte une maison. La personne qui m’apporte la nouvelle est en pleurs et je pense : la convention collective de mon employeur prévoit des jours d’absence en cas de mort d’un proche, pas en cas de mort d’un lieu. Voilà pour le rêve. Pour une fois, j’ajoute à Basalte plutôt que d’ôter et la boîte de Pandore anubissienne est le contraire de la boîte de Pandore homérique. « Tu es très joli, me dit H. Je pense que tu vis dans le déni de (…)

Serait-ce le vent / serait-ce la pluie / serait-ce simplement l’ennui ? Cette nuit, c’est principalement le vent et la pluie, vu qu’une tempête nous frôle. Je rechigne à me lever. Le printemps pense à ma place. J’aimerais être aussi lisse qu’au sortir d’un caisson de clonage. Intérieurement, extérieurement. Non, pas lisse. Très légèrement râpeux. 2 ou 4mm. Combien de personnes sur Terre sont mortes au moment où j’ai pensé la phrase personne n’est mort ? Du miel toutes fleurs d’été. Si nous (…)

S’il y a quelque chose qui te ferait plaisir, n’hésite pas à me dire, me dit H. Tout détruire, pensé-je. Avant de penser : si je veux véritablement ruiner Basalte, il me suffit de retirer toutes les voyelles 1. Il pleut des pierres. Prions pour qu’elles nous ensevelissent tous, et que jamais aucune civilisation future ne nous déterre. Plutôt que de tout détruire, courir 32 minutes non sous des pierres mais sous de la pluie. Plus il pleut fort, plus tu cours vite. Une dame en tenue (…)

Une voix dans le rêve dit amna. Ça veut dire buisson en kotava, une langue d’ingénierie humaine qui avait vocation à être universelle. Dans une autre part du rêve, un mort ne pouvait vivre qu’à condition de ne pas sortir de sa chambre d’hôtel, qui tenait plutôt du duplex. J’imagine que le message serait : les morts n’ont pas le droit d’outrepasser le monde du rêve, tout étriqué ou infini qu’il soit. Coupe semi-slim. Coutures increvables. Denim haut-de-gamme. Voici le Jean Ultime. On m’estime (…)

La lumière est belle, la journée chaude, l’orange sanguine. Les oranges viennent d’Espagne. Aujourd’hui je me dis : faire tes comptes et tondre. Écrire à Boox pour leur dire que la tablette, depuis la dernière mise à jour, ghoste plus que de coutume. Aussi : pas d’Instagram, pas de Youtoube. D’une manière générale, pas de puits sans fond, pas de chute dans le vide, pas de dépressurisation de l’attention. Aujourd’hui, privé de lobotomie ! SumUp s’est transformé en banque sans prévenir (…)

Hier, relisant la partie II de Basalte, qu’habituellement je n’aime pas, j’ai tout trouvé très bien. Aujourd’hui, relisant la partie III, qu’habituellement j’aime, ça m’a semblé particulièrement nul à chier. On ne peut rien tirer de constats pareils et je me dis : il faudrait m’interdire de revenir sur un texte plus de X fois. Au bout d’un moment, toute la vitalité, toute la jeunesse, toute la vigueur et la tendresse de l’écriture pourrissent. Il ne reste plus qu’une masse technique et (…)

Intégration de la moitié des corrections de Basalte pendant la majeure partie de la journée, avant une demi-heure à courir dans des nuances de gris. Si je m’écoutais, je n’écrirais que des chapitres un, je ne lirais que des chapitre un, je n’achèterais que des tomes un, je ne regarderais que des épisode un, je n’écouterais que des track one. Oui mais voilà. Je ne m’écoute pas.

On ne dira rien aux ayatollahs du maté, mais j’ai miélé le mien ce matin. Puis je mens à H. lorsqu’il me demande comment ça va : je suis guéri, alors que je me traîne toujours le même boucon, que j’ai déliré toute la nuit en rêvant que Glénat avait mandaté D. pour traduire le dernier recueil d’Amy Hempel et que j’avais complètement mécompris l’une des nouvelles, qui parlait en vérité de torpilles sous-marines nucléaires. Mon bullshit ne prend pas. Ou alors, c’est qu’H. a des capacités (…)

Soit il y a encore 82 mots en trop dans Basalte, soit c’est 5082. Je ne sais pas encore. Sans doute saurais-je jamais. Il semblerait qu’une canalisation à hauteur du compteur d’eau fuie. Toute la question est de savoir si ça a lieu avant l’entrée sur notre réseau ou après. La terre se moque bien de ces considérations plombières, et en vérité pécuniaires. La terre se gorge et se fait boue. Quant aux peaux mortes, elles ne mènent qu’aux peaux vives, ni plus ni moins.

Avec la bouse récoltée, [un] scarabée fabrique sa carapace en chitine, une matière de laquelle on extrait le chitosan. Ce chitosan est plus cher que l’or sur le plan industriel. J’arrive au bout de ce que je peux tirer de moi pour Basalte. Est-ce assez ? Force est de constater que je n’invente rien. J’ai écrit un livre tel qu’on en écrivait il y a vingt ans. Je n’ai pas écrit le livre de dans vingt ans. J’ai dérogé à l’une des seules règles que je m’étais fixées. Je n’ai pas créé de forme. (…)

Rimbaud a-t-il emprunté à Quatre-Vingt treize ? 120 mots de trop dans Basalte. Il suffit manifestement de supprimer l’intégralité des manifestement pour régler bien la moitié de ces cas. Plus encore avec le reste de ce qu’on pourrait appeler des scories (enfin, encore, etc.). Scories est un bon titre. Au moins quatre livres s’appellent Scories. Tous les efforts que je produits pour faire de Basalte un livre ne serviront à rien si, en parallèle, je ne suis pas capable de le présenter à des (…)

Les palanquées de dystopies que nous sert le monde du divertissement et de la culture depuis des années m’amènent à passer devant cette phrase sur les réseaux sociaux, au lieu d’agir, les nations s’enfoncent dans les guerres génocidaires et le fascisme, sans sourciller, comme si c’était tout à fait banal cette histoire, comme si c’était notre lot quotidien de s’enfoncer chaque jour plus avant dans l’affliction. Mais aussi : Ceux qui s’agitent, s’activent à la recherche de la fortune et de la (…)

Zhuangzi : Un jour la pénombre demanda à l’ombre : pourquoi vous mouvez-vous dans tel sens ?.. Je ne me meus pas, dit l’ombre. Je suis projetée par un corps quelconque, lequel me produit et m’oriente, d’après les lois de l’opacité et du mouvement... Ainsi en est il de tous les actes. Écrire dans un traitement de texte, c’est penser en terme de document. Écrire dans une application dédiée telle que Ulysses ou Standard Notes, c’est penser chapitre par chapitre. Écrire sur un réseau social tel (…)