Bach, Cello Suite #1 In G, BWV 1007 - 1. Praeludium) - Interprété par Paul Tortelier.
J’expliquais à ma mère, mon père, que Paul Tortelier était Bach. Car ce disque je l’ai toujours vu trainer ici ou là, prêt à être joué, joué parfois jusqu’à l’indigestion, et, étant gamin, la pochette du disque étant le disque, par métonymie, j’avais mis la gueule sévère et stricte de Paul Tortelier sur le nom de Bach, qui n’était lui-même pas un nom ni un mot mais un son, un son qui derrière appelait (…)

J’aimerais que la voix, pour ce texte, soit semblable à celle de Thom Yorke, soit une espèce de chanson fermée de Radiohead, de celles où Yorke respire bien fort. J’ai toujours eu, je crois, un faible pour les chanteurs asthmatiques, les cages thoraciques qui s’accrochent. C’est le cas sur Jigsaw falling into place. Björk et Matthew Bellamy aussi font ça très bien. Hier, discutant avec Q. (et H. me demandant qui est Q., ma réponse : Q. est un autre P.), l’écran d’Ipad incliné sur le côté (…)

C’est le dernier round des relectures de cette première série (c’est compliqué mais ça l’est peu). Ensuite, avancer avec la deuxième, c’est à dire une nouvelle fournée de vingt-cinq textes, cinq par personnages, et en esquissant le premier jet du premier d’entre eux déjà je suis gêné aux entournures.
Même chose qu’au tout début de l’écriture du truc en janvier. J’écrivais sans grande passion, mais poussé par un rythme de publication exigeant (quasiment un par jour, en plus des autres (…)

http://twitter.com/# !/gvissac/statu...

La lune, Y., 23 août 2010
Sur quoi je marche : un sol lunaire. Deux bras autour des bras en équilibre, les pieds l’un derrière l’autre pour coller à la ligne (la ligne blanche entre les voies, celle pleine qui interdit aux conducteurs de se doubler les uns les autres). Je compte sur mes phalanges le nombre de syllabes que font mes phrases, je tombe jamais sur de l’impair. Si peu. Le problème : cette ligne au sol n’est pas toujours écrite. Peinte. Je marche encore comme un faux funambule. (…)

J’ai pris la liberté de poser mon vendredi afin que H. et moi puissions dignement fêter ses vingt-neuf ans et dignement nous l’avons fait. On oscillle entre 59 et 65% d’humidité indoors. Je n’oublie pas de signer au dos du chèque.
Je passe une partie du samedi (matin) et une autre de ce dimanche (après-midi) à commencer, continuer, boucler le vase communicant du vendredi à venir, le 4, échange prévu avec Q., un autre. Nous posons une option sur un autre lapin. Je relis puis revois Le (…)

I love the beautiful way you don’t know how your sentences will end but arrive at ’magenta’ with genuine surprise
Sam Riviere, Dédicace in 81 Austerities, faber and faber, P. 88
H. m’emmène au marché de Brick Lane, superfunky, tagué de partout, plein de peuple et de trucs improbables. M’achète un pull Farah vintage et rose (60£) car je caille le long des pop-up shop rangés en container le long Cheshire Street. Après son coup de fil je dis à H. que quoique qu’elle puisse dire, V., comme (…)

La Vie verticale sort demain. Dans un train pour Sainté, il est quoi, je sais plus. Prépare la soirée de tout à l’heure avec des lunettes noires. Poulpir vit sa première journée de liberté. J’écoute une playlist qui s’intitule cool. Atmosphérique plutôt. En ville retrouvé Lou pour ça, préparer tout à l’heure, dehors puis dans, puis des chips de légume, du pinard, un tire-bouchon (ou une absence de tire-bouchon). La médiathèque c’est où ? Je me regarde grillagé par la fenêtre et j’y erre. Lou (…)

Lou et Q. ont pris leur avion pour l’Angleterre. Déjeuné ensemble dans un restaurant vegan boulevard Beaumarchais. J’ai oublié le nom. Puis à pieds via Bastille. Ce qu’on peut acheter à Paris, c’est un garage. On remonte sempiternellement la même rue à pied, la chaleur d’hier et d’avant-hier (enfin je dis la chaleur je devrais dire la sensation qu’on a quand se dépose sur une épaule ou l’autre le simple souffle du jour), elle a disparu. Parlons de plein de choses que je garde pour moi et (…)

Premier jour de salon. J’écris sur un coin de table, en fin de matinée, mes mots pour Eff. Pas 500, moins. Je les fais pour les faire. Derrière, c’est l’ouverture. Il y a quand même du monde pour un vendredi mais. Entendu sur un autre stand : qui a dit qu’ils viendraient nous voir cet après-midi ? / Personne. Joachim et Anne en signature puis, ensuite, Gabriel. Curieusement, CdT est un best seller. On en a déjà plus. Je ne sais pas trop ce qui leur a pris, tous. Lou et Q. arriveront un peu (…)

Quelles que soient leurs opinions, peu importe les sujets les gens savent. Ils savent, et font étalage de ce ce « savoir » sous la forme de micro-messages qu’ils s’adressent au fond à eux-mêmes, sans doute pour se prouver qu’ils savent. Nous sommes dans l’expression d’une maladie au sens propre : nous ne savons pas dire et pourtant nous disons. La plupart du temps, ça échoue. Peut-être que tout le temps ça échoue. Il en va de même pour les trucs que nous tentons d’écrire : plus je me déverse (…)

Pour pique-niquer au parc du Thabor avec L. et Q., je me suis préparé une pseudo boîte à bento avec des onigiris thon-fromage-concombre. C’était joli. J’étais content. Là, nous nous trouvons près d’une cascade et nous nous posons pour manger. Et donc parler de choses. D’autres. Est-ce du travail ? L. est autrice en résidence ici, et Q. dirige le lieu qui l’accueille. Nous parlons principalement de livres, les nôtres et les pas-nôtres. C’est convivial. Ce n’est donc pas du travail. Mais nous (…)

Ok, le soleil se lève à seize, mais ensuite tu as droit à une lumière digne, sur les coups de dix-neuf, des plus beaux westerns cramoisis. C’est toujours un plaisir de discuter avec Q. De livres et d’écriture principalement. Mais aussi de gingembre et de vélo. Bon, principalement de livres et d’écriture. Je devrais mettre un s à écriture. Au retour au pays de Dune-Dune (le soir désormais pour être avec elle j’écris en bas sur la table de la salle-à-manger), après avoir passé le temps du bus (…)

Dans un poème, la plus petite unité de sens c’est le mot, voire la lettre. Beaucoup seraient prêts à considérer que c’est le silence, donc le blanc sur la page. Dans un récit, la plus petite unité de sens est la phrase. Ce n’est même pas le paragraphe. C’est la phrase.
C’est sans doute une partie de ma discussion d’hier avec Q. qui a infusé dans la nuit mais partons de deux constats. Déjà, faire son deuil de considérer l’epub comme forme. Ni sur le plan créatif (mieux vaut opter pour un (…)

Comment sont écrits les livres qui plaisent aux gens ? Le genre de ceux qui amènent les libraires ou la presse à écrire, dans cet ordre, Quel auteur ! Quel livre ! Eh voilà. Je l’ai fait. J’ai osé. J’ai mélangé mon reste de haricots rouges azuki maïs avec un reste de brocolis-carottes-champignons-crème fraîche. Verdict ? Mieux vaut ne pas savoir. Roubaud : j’avais un besoin absolu de véridicité. Relisant le Loup, j’ai une idée pour résoudre un problème qui probablement s’avérera peu (…)

J’imagine que la première question qu’il convient de se poser lorsqu’on lit quelque chose, c’est de quoi parle-t-on, sous ce dont on fait semblant de parler ? Voire même : chaque fois qu’on s’adresse à quelqu’un, ou que quelqu’un s’adresse à soi ? Je ne crois pas que ce soit le cas dans nos échanges avec Q., de passage à P., pendant que le vent souffle et que le soleil tourne. J’oublie de lui dire que la meilleure chose que j’ai lue cette année, c’est Happiness de Shūzō Oshimi, comme j’ai (…)

A. me dit vouloir voir la mine de P. mais en vérité c’est difficile de circonscrire ou de situer l’espace occupé par cette mine, qui bien sûr n’est plus en activité depuis long : s’agit-il du bâtiment de briques rouges qui subsiste en marge, seul véritable objet d’architecture ici, de l’ancien puits dévoré par la végétation auquel on ne peut plus accéder du fait des risques d’éboulement qui le menacent ou de la ferme solaire qui a poussé du jour au lendemain sur ces anciennes friches et qui (…)

La régie info SNCF voyageurs envoie un email de masse à tous ses inscrits pour les informer qu’à compter de maintenant, Le Bar du TGV ne s’appelle plus Le Bar mais le Bistro TGV INOUI. Le bar Ubuntu de Rennes dans lequel je retrouve Q. n’est pas à proprement parler dévolu à Ubuntu. Je ne pourrais donc pas y résoudre mon problème de partition Ubuntu plantée, fantôme sur mon disque dur de quelques gigaoctets de données depuis des mois. Mais ça ne veut pas dire pour autant que je ne passe pas (…)