Francis Bacon



  • 011011

    1er octobre 2011

    Je meurs 840 fois de suite à trop vouloir frôler le vide à la cime de Beaubourg, tout ça pour une photo de Paris : une île. Nous croisons, au sommet, des corps (de la viande) emballés sous vide. Avant que notre oeil les oublie s’ouvre une bulle d’air entre la chair et le film plastique. Je regarde de haut en bas les images. Je pense à Jean de l’ours. « Carne, carne ». Nous sommes venus pour l’exposition Munch. J’aime autant mieux me taire devant les toiles, c’est bon prétexte. Les analyses à voix haute des voisins me fatiguent. Le cri n’y est pas. Je viens pour le silence. Je le trouve sur cette toile, L’artiste et son modèle.

    Je vois peu les photos, idem les exterieurs. Moi surtout les chambres. Bancales. Minuscules. À l’échelle malmenée. Plus loin, la salle des cercles, et l’obsession du peintre pour l’oeil malade et ce qu’il lui fait voir, je repense à cette phrase de Larbaud : « Il se peut que l’irrégularité de l’écriture vienne en partie de l’irrégularité du pouls ». J’en reviens toujours à cette phrase. Je retourne voir L’artiste et son modèle. Je prends en photo cette version du Baiser gravée sur bois, mon fantôme en surexposition.

    Nous profitons de l’heure, désertique, pour visiter aussi l’exposition permanente. Je cherche des yeux Francis Bacon, et avant lui son nom. J’ai des pensées abstraites. Il n’y aurait, ici, rien sur La merde. J’essaie d’être concis. Nous rentrons. Au resto proche Louvre, temps d’août X degrés, je commande, médiocre, une fondue savoyarde. Dans le train du retour 4ème épisode de Berlin Alexanderplatz, le podcast. H. s’endort 1. Je traverse, stupéfait, l’été de Philippe de Jonckheere, via son superbe montage Demain sera aujourd’hui, même si tout s’arrête.

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  • 260112

    26 janvier 2012

    Il n’est d’écriture que dans un ressenti particulier de l’univers, où les mots appellent, au-delà des êtres et des choses, un monde épuré de substance, où les corps sont de gloire et tiède la pierre - abolies frondes et catapultes.

    Lionel-Edouard Martin, Brueghel en mes domaines, Le Vampire Actif, P.40

    Peut-être qu’on devrait investir dans un miroir vertical. Ne plus avoir à se mater en pied via la nuit (que dis-je, le cosmos !), celle-là derrière le verre de la cuisine, matin avant que l’oeil se lève.


    Au faux fast-food, midi, quelques dilemmes humains battus par les bouches : huile d’olive ou vinaigre balsamique ? Parmesan ou gruyère ? Sur place ou à emporter ?


  • ↑ 1 Lapsus clavier : H. s’en dort.