— Et toi, qu’as-tu fait de ton samedi ?
— Oh, tu sais, désormais, après les quarante collyres que je me mets dans les yeux, je lève la tête et c’est déjà la fin de la journée.
Historiette inspirée de faits réels. Et encore, j’ai décidé pour l’heure de me passer de la pommade orange (faites attention, ça tache) qui me fera ressembler à un raton-laveur radioactif. Le gâteau sur la cerise, comme dit Luis Fernandez, c’est que l’un des collyres m’inculque des douleurs. Lequel ? Aucun moyen de le savoir, si ce n’est en testant méticuleusement de mettre l’un et pas l’autre et de voir qui me tire le plus sur le nerf optique (hashtag fatigue, hashtag agacement). C’est sans doute l’Azyer (c’est de l’huile et ça pique) ou le Zalerg (juste ça pique). Pour couronner le tout, non seulement je n’ai jamais écouté Scott Walker de ma vie (il est mort il y a quelques jours) mais en plus j’ignorais qu’il avait jamais existé. Je lis cet article d’AOC, dont j’ai repris l’abonnement pendant leur période de promotion. On est ça nous autres. À l’affut des périodes de promo. J’ignore encore au juste pourquoi, mais j’ai la sensation qu’il est important de défaire le pupitre noir chaque jour en fin d’après-midi quand la lumière décline et ce même si je sais pertinemment qu’il me faudra le réinstaller à l’identique et à la même place le matin suivant. Je ne sais pas s’il s’agit d’une question d’hygiène de vie bureautique ou si c’est une métaphore ou un symbole de quelque chose (mais quoi ?). Nous passerons la soirée chez B. et E. à l’autre bout de Paris et je ne pense pas que je trahisse quoi que ce soit si j’évoque ici le fait qu’il sera question d’escargots minuscules, de pesto, d’agar-agar et de Maison Ikkoku (a.k.a Juliette je t’aime). Dans le métro du retour, étrangement (ou pas), tout le monde est complètement foncedé.