Sérieux : comme en novembre : un pull, un blouson. De ces chaussures des grosses semelles pour marcher dans la boue. Croisé personne dans toute la largeur toute la largeur du parc. Nombre de lapins vus : deux. Nombre de lapins croisés sans voir : si seulement.

Je n’ai pas écrit rien de tout le week-end, voilà ce que je dis, ce qui tendrait à vouloir dire que j’ai écrit des trucs mais c’est faux, tant pis pour la double négation, je n’ai pas écrit rien de tout le week-end égale je n’ai rien écrit de tout le week-end, c’est tout le problème.

Les arbres ont des yeux. Lucien Suel me dit de mêmes les pommes de terre. H. Me dit Lovecraft. Faudrait alors éplucher tous les arbres. Je compte les lapins vus dans les buissons mais surtout les invisibles. Est-ce que c’est un terrier de lapin ? Est-ce que ça c’est des toilettes ce truc ? Est-ce que je ferai pas mieux de partir toute une année en Patagonie ? Et quoi écrire puisque ça schlingue actuellement ? Est-ce qu’on pense bien comme on parle ? J’aurais voulu enregistrer tout ça.

Revient encore l’éternel refrain du « tout ce temps de chômage neuf mois quand même je l’ai même pas suffisamment ren-ta-bi-li-sé ». Des fois je me dis que H. aimerait me flinguer tellement je suis a) prévisible et b) oui, borné. Avant de reprendre le boulot je voulais terminer l’écriture de Dzoosotoyn Elisen, la traduction du Chien du mariage et puis reprendre kiss bye boy. J’ai fait tous ces trucs. Et j’en ai même fait d’autres. Mais rien qu’un mot pour résumer tout ça : vide vide, rien rien rien. Dzoosotoyn Elisen est mort-né et je refuse de remettre la tête dedans (ou ne serait-ce que lire une ligne au hasard). Le chien du mariage je n’en ferai rien de mieux que rien, au pire le laisser lisible en ligne pour qui voudra. Et d’autres trucs, et Coup de tête le refusé. Je ne suis même pas triste de ne rien pouvoir en faire, juste je m’en fous. J’ai pas de rêve en tête. Pas même celui d’acheter appartement nulle part dans une « résidence de standing » avec vue sur les voies RER comme la plupart de mes congénères humains.


dimanche 24 juillet 2011 - lundi 6 mai 2024




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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)