Pour une fois, me lève avant que M. reparte après avoir dormi ici. Je m’en tiens à un citron pressé chaque matin, même quand ça pique, ma mère m’a recommandé ça. Ils disent aussi que le thé vert au gingembre, c’est bon contre la migraine. Couru 5km72 pour 38min43 sur Jerusalem in my heart assez tôt. Plein de soleil blanc du matin. Reprends le rythme d’été peu à peu : courir tout doux à l’ombre et allonger pour traverser vite les longues langues de soleil. Au retour ça me tire un petit peu. Peut-être j’ai trop forcé. Enfermé dehors un moment. Christine partage une vidéo dingue de Doug Aitken. Je ne sais pas qui est Doug Aitken (pour moi c’est juste un son d’abord). Depuis quelque temps je m’intéresse de près aux chouettes effraie (Tyto alba). Je ne sais pas ce que j’en ferai de ces chouettes. Plus je m’enfonce dans l’écriture normée, plus je me trouve confronté au dilemme de la voix. Même quand cela m’apparaît, sur le moment — sur le moment seulement — satisfaisant, je finis par buter contre une paroi de verre : mais ce n’est pas ma voix. En serait-on réduit à n’avoir qu’une seule voix ? Je me rêve des dizaines de voix autres et bien distinctes. Mais pour cela, même en chant, il faut en recourir à l’artifice ou laisser faire le temps. Je crois que le cap à franchir c’est celui de la quantité. Écrire écrire écrire beaucoup pour en virer trois quarts mais d’abord accepter, oui, d’écrire comme en déséquilibre. En déséquilibré. Là, ils disent que le thé vert, c’est mauvais contre la migraine. Je termine lentement Spinoza in China. Quel livre. C’est un truc, un vrai putain de truc.