Allez, on se casse.

On ferme progressivement les logiciels et les respirations.

On a rien compris au scénario.

On sait pas trop où ça mène.

On va pas tarder à éteindre.

On marche au premier.

On nous enlève la bouche des mots.

On est plus ou moins expansif.

On est comme on est.

On a plus de voix quand on parle pas.

On créé des alertes Google qui ont le même nom que nous.

On vérifie souvent la réverbération de nos ombres sur les réseaux.

On fait de la création contemporaine abstraite.

On checke surtout pour les coquilles.

On teste un peu le censeur orthographique.

On veut des bites télescopiques de 8km de long.

On manque de 11 milliards d’euros pour quelques plans de sauvetage.

On a entendu parler des alligators ou bien des goélands anthropophages.

On croit que ça vient des cervicales.

On est pour ou contre en diverses occasions.

On attend poliment que la chanson se termine.

On nous demande de figurer.

On actualise pas mal.

On est contre la construction de quelque chose.

On sait compter jusqu’à H-53 minutes.

On est assis quelque part pas très loin de nous-mêmes.

On sait dire on.

On a des ongles au bout des doigts.

On est cerné par la trotteuse.

On a ouvert la fenêtre à l’étage, fermé la fenêtre au rez.

On a rêvé de Bob Dylan la nuit, on l’appelait Bob.

On a vu des pompes rouges à -40% sur les réseaux immatériels.

On a pas trop envie de s’en faire.

On a la barre de chargement lugubre.

On se demande si y a quelqu’un en face.

On a passé l’âge.

On se parle à personne.

On sature notre ligne de temps.

On tente de retenir le temps rien qu’avec nos paupières.

On redoute le passage de tel mois à un autre.

On craint les bruits métallisés.

On a prohibé l’usage des verres correcteurs.

On sent bien que les Boeing nous survolent.

On rêve des rêves contaminés.

On a peur des inexistences.