Là, donc, sur la table devant nous, il y a des photographies. Le gouvernement espagnol les envoie avec une constance admirable environ deux fois par semaine. Ces photographies ne sont pas agréables à regarder. Ce sont pour la plupart des photographies de cadavres. La livraison de ce matin contient la photographie de ce qui pourrait être le corps d’un homme, ou d’une femme ; il est tellement mutilé qu’il pourrait s’agir, tout aussi bien, du corps d’un cochon. Mais ces corps-là sont indéniablement des cadavres d’enfants, et ceci est sans aucun doute le pan d’une maison. Une bombe l’a éventrée ; une cage d’oiseau pend encore dans ce qui fut probablement le salon, mais le reste de la maison ne ressemble plus qu’à un tas de baguettes de mikado suspendues çà et là.
Ces photographies ne sont pas des arguments ; elles ne sont que la réalité offerte à l’œil dans toute sa brutalité. Mais l’œil est lié au cerveau ; le cerveau au système nerveux. En un éclair, ce dernier envoie des messages aux souvenirs enfouis et aux sentiments présents. Quand on regarde ces photographies il se produit en nous comme une fusion ; quelles que soient notre éducation et nos traditions, les sensations que nous éprouvons sont les mêmes, et elles sont violentes. Vous, Monsieur, les nommez « horreur et dégoût ». Nous les nommons aussi horreur et dégoût. Et les mêmes mots nous montent aux lèvres. 

Virginia Woolf, Trois guinées, traduction Jean-Yves Cotté, Publie.net

L’Ecosse a voté non. Je ne sais pas quoi en faire, penser.

J’ai fait n’importe quoi cette semaine au niveau de la gestion du corps. Couru quand il ne fallait pas, pas couru quand il aurait fallu, dormi trop longtemps ou pas assez longtemps ou trop mal. Les chiffres de septembre seront mauvais (ce devrait être le dernier de mes soucis mais je suis faible, ça n’est pas le cas). Malade aussi. La gorge. Les sinus. De la toux.

— C’est drôle tout de même ! Ce sont toujours les futurs clients de la guillotine, les apaches, les fripouilles qui tiennent à venir assister aux exécutions. 

Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas


vendredi 10 octobre 2014 - mardi 14 mai 2024




31303 révisions
# Objet Titre Auteur Date
Article publié Article 140424 GV il y a 13 heures
Article publié Article 130424 GV hier
Les plus lus : 270513 · 100813 · 130713 · 120614 · 290813 · 271113 · 010918 · 211113 · Fuir est une pulsion, listing adolescent · 120514 ·

Derniers articles : 140424 · 130424 · 120424 · 110424 · 100424 · 090424 · 080424 · 070424 · 060424 · 050424 ·

Au hasard : Semaine 21 · 280918 · Ross Robbins, Hôpital Psychiatrique · 190423 · 230923 · 040115 · LV · 260223 · 180509 · 291217 ·
Quelques mots clés au hasard : Jun Miyake · Claro · Philippe Berthaut · A. · Sonny Boy · Damages · Unkle · Alain Fournier · SNK · Yasujirō Ozu · Rick Bass · Carl Craig · Edward Hopper · Woody Allen · Pascal Mougin · Kendrick Lamar · John Adams · Christiane Jatahy · Alexandre Léger · Céline Minard · Santana · Chui Wan · Arnaud Rykner · Emily Loizeau · Pēteris Vasks · Xabi Molia · Amandine André · Vélo · Erri De Luca · Oko Ekombo

Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)