La prédiction troubla Léandre. La crainte des sabreurs lui paraissait plus pertinente que jamais. Son coeur passait de gauche à droite, sa peur rendit ses songes contagieux et, s’il rêvait qu’une corneille lui avait donné un coup de bec sur une dent parce qu’il avait souri dans son sommeil, tout ceux qu’il touchait au cours de la journée rêvaient qu’une corneille leur donnait un coup de bec sur une dent.
Milorad Pavić, L’envers du vent (Léandre), Belfond, traduction Madeleine Stevanov, (...)