L’une de nos plantes, inexplicablement luxuriante pendant des mois, vient tout aussi inexplicablement de perdre les trois quarts de ses feuilles, et même sa tige principale. J’ignore son nom. Elle passe son temps à libérer autour d’elle des confettis qui se détachent de ses feuilles, au bout, garnis de racines, et en tombant ces confettis peuvent (ou non) devenir d’autres pousses, assurant là l’autoproduction des boutures. Au même moment, après deux ans à avoir eu l’air dépérissante, voire morte, l’orchidée refleurit. Yalta me propose un entretien demain. Je me prépare dans un carnet. Je note des éléments de langage. Comme je me trouve toujours plus facilement des défauts que des qualités, je me force à trouver quelques qualités surnuméraires (même que j’en trouve), même s’il est probable (oui) qu’on ne me pose pas la question. Le reste du temps, je le passe dans le manuscrit V8 d’AQ. C’est l’occasion de me souvenir que le roman inclut la phrase « C’était Paimpol all over again. » Paul Gadenne ¹ : Il faudrait plus de temps pour écrire sa vie que pour la vivre. Grégoire Bouillier ² : Elle n’était pas née momie mais l’était devenue.