Il faut mettre en place le télétravail du jeudi. Chaque semaine ce sera le jeudi, c’est le deal trouvé avec les RH lors de mes entretiens successifs. J’ai un laptop qui se connecte via un VPN à une unité centrale au bureau qui, pour pouvoir fonctionner, doit rester allumée quand je quitte Paris le mercredi soir, et alors il faut se battre avec les machines, au pluriel, celle locale où j’essaye de paramétrer l’ensemble comme je le souhaite, et l’autre, lointaine, qui travaille réellement, le laptop n’opérant qu’en relai. Il y a des couacs et des fils partout, car mon propre laptop est à côté, et mon écran Boox Max au-dessus, tout est interconnecté, et par exemple la visio ne fonctionne pas ou plutôt si, fonctionne, mais fonctionne sur l’unité centrale parisienne, alors c’est la webcam parisienne qui s’ouvre, et le micro parisien qui s’ouvre, pas celle et celui en local qui, aujourd’hui, ne fonctionnent pas, faisant participer à la réunion Teams un fantôme, une chaise vide. C’est toute une histoire et au bout du compte il faut simplement retenir que si le réchauffement climatique est une menace pour nos sociétés, c’est notamment parce que les périodes de fortes chaleurs impliqueront un taux de productivité des entreprises amoindri, doublé d’un appauvrissement du bien-être au travail pour les salariés de l’OCDE. Ces huit heures loin de tout, elles impliquent aussi de recevoir des messages décalés, du genre les toilettes du cinquième sont hors service ce jour, toutes nos excuses pour la gêne occasionnée, quand bien même je n’ai pas de cinquième ici, et que toutes mes toilettes sont fonctionnelles ou alors, côté publie.net, quelqu’un qui nous écrit, qu’on ne connaît ni d’Ève ni de personne, pour mettre en vente son terrain inconstructible en Normandie, terrain sur lequel on trouve des bâtiments, cadastrés, MAIS détruits par le temps et les intempéries, le tout pour 120 000 €. À la fin de la journée c’est le vide. Étant à 80 %, mon week-end dure trois jours. En éteignant mon unité centrale du bureau depuis le laptop de la mobilité heureuse, je réalise que je ne pourrais plus le rallumer à distance si besoin. Mon téléphone professionnel lui, est redirigé sur une autre ligne. Or cela fait presque huit ans maintenant que je vis avec la possibilité (et, parfois, la charge mentale) de consulter mes emails professionnels au cas où, des fois qu’il se passe quelque chose. Des messages continuent de m’arriver sur ma boîte publie.net. Ce n’est donc pas complètement le vide. Mais ce n’est plus le travail. C’est autre chose. 94 jours après son éclosion,la fleur de l’orchidée tombe.