Écrit sur un coin de table, avant de l’oublier. Coup de tête partie III, un peu plus loin que cette page 8 qui depuis dix jours n’a pas avancé. Je préfère écrire en suivant la chronologie mais cet instant s’est présenté le premier, je respecte. J’ai pris note et construis premier jet cet ersatz de page. La montée vers les cimes, dans la troisième partie, est calqué sur le rythme de la chanson 505 des Arctic Monkeys. Ce passage là, ce passage précisément, correspondrait plutôt au zéro. (...)

Et toi l’aimes-tu le comprimé coincé dans les recoins de la gorge ? J’avale des cubes des litres d’eau pour l’avaler, pour qu’il descende. Et puis quoi, un croissant. Elle est partie avec tout avec mon cœur ma chatte. Souvenir d’une époque ou juste un croissant seul ça me suffisait bien comme repas. Moi on me la fait pas à l’envers. Aujourd’hui ça me suffit. Un croissant dans les rues en surface tout comme le narrateur de Coup de tête des madeleines sous la terre et puis son obsession : (...)

Je rêve de la Rachel de Friends, nouvellement divorcée d’avec l’autre elle serait devenue anorexique (bonnet A). Sur la surface des couvertures people en verticale des kiosques je lis qu’elle ose enfin « s’encanailler », avec qui avec quoi ni comment je ne sais pas. Je lis par dessus l’épaule d’une épaule de mouton la phrase qu’elle suit des yeux sur son petit poche d’été pour les vacances aux pages tordues : « Elle s’était presque décidée à étudier un autre moyen de fuir. » Je n’achète (...)

Je vais d’abord vous décrire l’appareil, je vous montrerai son fonctionnement seulement ensuite, pour qu’il vous apparaisse plus clairement. Une roue dentée du traceur est trop usée : elle grince pendant que l’appareil fonctionne, et on peut à peine s’entendre ; il est hélas difficile de se procurer des pièces de rechange ici. – Donc ici c’est le lit, comme je vous le disais. Il est entièrement recouvert d’une couche de coton ; vous saurez pourquoi par la suite. Le condamné est couché à (...)

And this is how I sometimes think of myself, as a great explorer who has discovered some extraordinary land from which he can never return to give his knowledge to the world : but the name of this land is hell.
Malcolm Lowry, Under the Volcano
Retour de la faim après des semaines des mois plutôt atones, par intermittence d’accord, atones quand même, puis même se dire, à moitié somnolent, ou bien déjà jeté sous terre : je pourrais faire une sauce au curry quelque part pour la mettre sur (...)

Le corps est une monnaie qui n’a plus cours, une monnaie qui même pour des antiquaires myopes n’a plus de valeur.
Gonçalo M. Tavares, Un voyage en Inde, Viviane Hamy, traduction Dominique Nédellec.
Galeries H. : venu l’instant ou ils rallument les verres. Retour de l’ère non de la faim mais de l’absence de faim.
Gare de Lyon (quelqu’un, des lunettes et une fourche rouge de diable cherche quelqu’un, il lui parle au téléphone, ils se cherchent en surface, peut-être c’est à moi qu’il (...)

Retour à la vie réelle (novembre sombre).
Appétit nul comme depuis oh (depuis le jour où j’ai écrit : ère non de la faim mais de l’absence de faim). Ca va revenir un jour. Ne compte pas (ou pas trop) disparaître.
L’ancienne agence de notre appart Y. fait mine de croire que nous vivons au 137 boulevard de la teigne mais c’est un leurre, crois-moi, afin de ne surtout pas nous filer la caution. H. appelle SOS les huissiers. J’achète des pâtes de fruit pour H. Zappe la soirée Enig (...)

Rien lu de la semaine ou presque (à part un peu Kertész), me replonge doucement : j’allume la liseuse dans la huit et laisse y défiler la bibliothèque et la regarde tout autant qu’elle me regarde et la lis tout autant qu’elle me lie et lis pas pour autant : j’attends le chef d’œuvre.
Mise en ligne, sur le blog de Theovall, du compte-rendu de notre discussion de mardi. « Là, presque pas là », dit-il et comment pourrais-je ne pas m’y reconnaître ? J’ai quelques mots clés spip ouverts dans (...)

Retour peut-être de la faim, de la lecture ? Pour gruger ce syndrome des premières pages je triche et je reprends lecture du Hobbit abandonné Dieu sait pourquoi il y a six mois, (zapper la chute dès l’incipit). Reprends chapitre cinq, celui que H. fait étudier à ses élèves ces jours (il a la gentillesse de me dire brièvement le previously du truc pour que je me perde pas).
Nouveau mail de V. qui me demande c’est quand que tu viens en Ecosse alors je lui demande : via Google Maps, Google (...)

Un pianiste argenté joue du post-Philip Glass avec un ensemble basse et rythmique robotisée mais c’est tout ce dont tu te souviens.
Vers deux heures du matin, via Facebook, K. t’envoie un message pour te dire qu’il a lu ton bouquin, que ça ne lui a pas plu. Parmi les remarques qu’il te fait, il t’indiques que ton écriture manque de simplicité et aussi de plaisir, deux mots que tu retiendras particulièrement, et que tu aimerais bien te graver une bonne fois pour toute dans le crâne, ou te (...)