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#Ulysse 709
mardi 14 janvier 2014, par
Pour me soumettre comme ses boys [1]
ses crimes nos causes communes.
T’es bien le fils de ton père.
Je reconnais la voix [2].
Progression : 5.19 %
[1] Renvoie à Shakespeare, Henry V :
Yoke-fellows in arms,
Let us to France ; like horse-leeches, my boys,
To suck, to suck, the very blood to suck !Compagnons d’armes, — en France ! et comme des sangsues, mes enfants, — suçons, suçons, suçons jusqu’au sang. —
[2] Ici, c’est L’Odyssée qui est invoquée, lorsque Nestor dit à Télémaque que le son de sa voix lui évoque celle de son père, ici dans la version de Leconte de Lisle :
Là, nul n’égala jamais le divin Odysseus par la sagesse, car ton père l’emportait sur tous par ses ruses sans nombre, si vraiment tu es son fils.
Mais l’admiration me saisit en te regardant. Tes paroles sont semblables aux siennes, et on ne te croirait pas si jeune, tant tu sais parler comme lui.
ou via la traduction de Jaccottet (Éditions La Découverte, P.45), qui laisse de côté la similarité des voix :
Et s’il était là-bas quelqu’un à qui nul n’eût songé
à disputer le prix de l’invention, c’était Ulysse,
maître en toutes les ruses, et ton père, s’il est bien vrai
que tu sois son enfant : la stupeur me gagne à ta vue.
Il est vrai que tu parles comme il faut, comme on
ne croirait pas que pût parler un si jeune homme !
À noter qu’en note, Jaccottet renvoie à une autre version, différente elle encore, de Victor Bérard : « Comment peut-on, si jeune, à ce point refléter le langage d’un père ? »