À l’usage, les premières remarques sur l’utilisation d’un outil d’écriture tel que le Textopoly sont les suivantes. D’abord, compte tenu de la forme adoptée par mon projet KEPLER, l’étoile indistincte, la difficile articulation des choses, notamment au niveau des genoux, les knee parts comme les appelle dans ses opéras Philip Glass, les transitions entre différentes parties : ces bouts d’intrigues fragmentées étant directement prélevées dans les rêves de la nuit précédente, il n’est pas de mon ressort d’en garantir la cohérence les unes par rapport aux autres mais je dois malgré tout les faire coexister. L’autre remarque découle directement de la première : les textes étant écrits au jour le jour, généralement le matin même, il est assez frustrant de devoir s’en tenir au seul contenu du rêve réel et ne pas en déborder outre mesure. Pour dire les choses clairement, une fois que l’écriture est lancée et que l’on trouve un certain rythme de clavier la matière première qui l’alimente se trouve bien vite trop vite tarie. Mais ces remarques sont plutôt caractéristiques du projet KEPLER, pas de l’outil en tant que tel. Du site en question, après quelques jours d’utilisation ponctuelle, je ne peux dire qu’une chose : il nécessite une écriture à même l’écran du site impérativement, c’est-à-dire que le support d’écriture et le support de lecture sont mis au même niveau : écrire directement dans le champ dans lequel le texte final sera lu. Mine de rien, cela change beaucoup de choses. Je ne passe pas par un espace d’administration du texte avec mise en page ultérieure : ici l’écriture brute et la mise en page se font en un seul geste (composition, mise en page, publication). Impossibilité, par conséquent, d’écrire à l’avance, ou de prendre en notes des extraits, comme je le fais souvent, par exemple sur l’application notes dans le téléphone embarqué ou sur un coin de traitement de texte, à moins bien sûr de recommencer à zéro le même processus un peu plus tard dans la zone texte du Textopoly. Autre chose, mais c’est sans doute un détail, il est possible d’attribuer à la case dans laquelle on écrit une couleur. Il y en a six. J’ignore encore quel usage faire de cette fonctionnalité. Impossible d’attribuer une couleur par jour ou par trame narrative : je déborderais bien vite. Alors quoi ? Un sens de lecture mais codé ?
Ce sont des réflexions prises le long, qui n’ont pour l’instant que peu d’intérêt pratique, mais qui peuvent permettre de mettre en lumière quels sont nos usages numériques et comment l’on se met soi-même en condition d’écrire différemment, sous d’autres stimuli et via d’autres squelettes que ceux qui serpentent sous nos sites personnels.
Dans les forums foot que je fréquentais jadis (mais je faisais le fantôme là aussi : je lisais plus dans l’ombre et participais peu), il y avait des sous-catégories entières réservées à ce que nous appelions des stories, c’est-à-dire des récits de parties de jeux de foot, le plus souvent de jeux de management de type L’Entraîneur ou Football Manager 1. Faudrait-il ouvrir une sous-catégorie pour la story Séville ? 2 Tout ce que je peux en dire c’est qu’après des semaines d’errance tactiques (retour au 4-2-3-1 des débuts, par défaut), plusieurs électrochocs ont eu lieu : le remplacement du gardien titulaire Beto, déjà contractuellement lié au prochain club qui l’accueillera en juin, par Javi Varas. Un milieu stabilisé autour de Iborra et Cristoforo. L’éviction du onze de Rakitić, techniquement le plus doué du groupe, mais fantômatique depuis le début de la saison, a entraîné son départ pour la Fiorentina. Le club récupère 16.5M dans l’histoire. Je le remplace en interne par Trochowski, très bon depuis quelques semaines, et Vitolo derrière qui pointe, le Pastore sévillan. Tout le monde est content.
↑ 1 Mon premier Entraîneur, qui était aussi le seul et l’unique, le meilleur, datait de 1995, à cette époque on ne pouvait jouer qu’avec un maximum de trois joueurs étrangers sur la feuille de match et Joao Pinto et Julen Guerrero étaient de vrais cadors.
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♙Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010) |