Échange de bons procédés : j’ai envoyé Cette vie à K. sur sa demande, je télécharge donc son roman Allers-retours en PDF, puis conversion liseuse pour lecture embarquée.

Commencé aujourd’hui, une centaine de pages lue, l’impression d’accrocher parfois puis réactions-répulsions, d’autres, le début pourtant part bien. Cette lecture transpire fort celles, il y a quelques années, de romans typiquement américains, presque road books parfois, avec Auster ou Harrisson, peut-être Kerouac aussi sans doute et d’autres. La virée en voiture puis regroupement des chums of the club façon Pynchon, montée sur Paris et cristallisation de l’intrigue au Père Lachaise devant la tombe de Jim Morrison, fantasme (cliché) adolescent s’il en est un. Je serai presque déçu que la virée s’achève parce qu’au fond la suite évoque d’autres références qui me parlent un peu moins et pour lesquelles je suis moins disposé à faire un effort.

Nous faisons sans doute partie d’une génération qui, plus encore que les précédentes, se réfère massivement au modèle américain. Je ne suis pas sûr qu’il y a réellement beaucoup de jeunes (ou très jeunes) auteurs actuels qui lisent véritablement de la littérature française contemporaine. Nous abordons probablement une ère qui prend l’exemple de la musique de ces dix-quinze dernières années : beaucoup plus chez eux dans le modèle américains, ils suivent le pas souvent et chantent directement en anglais de la musique pop-rock déjà internationalisée. La littérature y vient, va y venir. Non pas l’écriture anglaise mais bien la prise de référence : nous écrivons peut-être (sans doute) aujourd’hui des transcriptions de romans américains écrits il y a vingt ans.

Je garde l’habitude de ne jamais lire deux livres de suite du même auteur ou d’une même langue. J’alterne souvent français, anglais, français, espagnol, anglais, français, allemand, espagnol, etc. Ne pas se laisser griser par une seule et même langue-référence. Voir (lire) l’éclectisme, se laisser gagner par toutes ces influences, pour moi c’est important, c’est (aussi) comme ça que l’on progresse, que l’on progresse mieux.


jeudi 9 avril 2009 - samedi 4 mai 2024




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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

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