Il faut changer le module de transaction bancaire sur le site alors, pendant un temps, il s’agit de se plier aux phases de test qui consistent à rentrer une série de numéros de cartes bleues fictives dans la machine, pour donner des résultats pré-programmés (succès de la transaction, 3D secure erroné, carte non approvisionnée, etc.). J’ai l’impression de jouer avec les cartes en carton spécimen qu’on trouve dans les portefeuilles neufs, et leurs odeurs (réelles ou simulées) de cuir (pleine fleur ou pas). À l’occasion des Rencontres nationales de la librairie, les libraires réclament des groupes de distribution-diffusion un plus ferme engagement contre le gaspillage (pilon) et pour le développement durable. Mais qui demande des délais de livraison au cordeau pour pouvoir concurrencer Amazon, qui ne veut pas entendre parler d’impression à la demande, qui abhorre la vente en compte ferme (retours interdits), qui a répondu aux initiatives des PUF de proposer une unité d’impression directement en librairie que ce n’était pas leur métier ? Ailleurs, sur le site d’un éditeur indépendant en vogue, sur la page dévolue à l’un de leurs livres, on trouve pas moins de 61 blurbs empilés les uns sous les autres, déformant la page, accumulant des poncifs, faisant que le livre, avant même que d’être lu, ne ressemble déjà à rien. Bien sûr, ça n’a pas de sens de dire les libraires ceci, les éditeurs cela, mais il faut reconnaître que tous les maillons de la chaîne ont le chic pour se tirer une balle dans l’ambulance à la moindre occasion.