Il faut que je me lève que je m’en aille à cause du bruit venant, c’est le métal dehors, c’est la même chanson électro-pop en boucle au mur, c’est une perceuse c’est des tibias. Il faut que j’aille respirer l’air d’ocre, comme au matin faut me lever écrire un rêve avant que l’aube bleuisse. C’est comme ça. Ici, à l’ocre, je peux lire. Je peux penser. Même dans le froid je peux. Même dans la tension du câble et des genoux. Même dans ça. Il faudrait par exemple sortir aller enregistrer les silences où qu’on aille. Il y a peut-être un spot ici, dans le bois, où l’on pourrait s’extraire du roulement des routes et du trafic routier. On enregistrerait ce qu’on pourrait, quelques secondes, minutes, et on étiquetterait ces trucs dans des bocaux soundcloud ou autre, comme d’autres mettent du sable ou bien de l’eau potable en bouteille et l’étiquettent avec beaucoup de soin. On pourrait faire ça par saisons, par exemple le silence du bois l’hiver ne serait pas le même qu’en été. Il y a d’autres lieux même à Paris où l’on pourrait chercher silence, je sais que ça existe. Quelqu’un a déjà dû faire ça, c’est sûr, mais ça ne nous empêche pas de le refaire. En cherchant un peu tombe sur cette anthologie discographique du silence mais c’est autre chose ça. C’est vertigineux je veux dire, mais c’est autre chose ça.