Le comité d’éthique européen élaborera des normes, mais ne les fera pas respecter. Étonnante statistique : la solitude touche environ un quart de la population (22 à 26%) dans l’UE. Comment est-elle produite ? Suffit-il de se sentir seul à un moment donné pour considérer qu’on souffre de solitude ? Et d’ailleurs faut-il être seul pour souffrir de solitude (ne se sent-on pas plus seul environné d’autrui que, précisément, seul) ? Suite à quoi le vice-président de la Commission européenne responsable de la promotion du mode de vie européen (ça existe) déclare : s’attaquer à la santé mentale (sic) est un impératif à la fois social et économique. Mon correcteur orthographique ne connaît pas le mot transsectoriel. Est-ce différent d’intersectoriel ? Je ferais peut-être mieux de me réorienter et de me lancer dans le commerce des huiles existentielles. Sur les sites d’information, le visage en cire, curieux, poudré, orange de Silvio Berlusconi, tout juste mort, encore tiède, est partout. Medium term ne veut rien dire du tout. À plus ou moins brève échéance non plus. Après les heures réglementaires je rejoins J. au jardin du Luxembourg, où semble-t-il la torsenudité est de rigueur. Nous partageons, vêtus, une même forme de désespoir joyeux du monde du livre pourrissant. Il suffirait peut-être de peu de choses pour le ressusciter. Pourquoi ne pas, par exemple, appliquer le principe de la loterie américaine de la draft en NBA (on tire au sort les franchises pour savoir lesquelles auront le droit de choisir en premier les prochains joueurs prometteurs sur le marché) aux manuscrits de romans ?