La nuit dernière, j’ai fait un rêve...

J’étais dans une grande surface. J’attendais qu’il soit cinq heures, l’heure à laquelle j’avais un train à prendre pour voir Hugo. Je prends une sorte de câble, comme des écouteurs censés relier deux appareils et je me rends compte qu’il est dix-sept heures passées. Dix-sept heures dix-sept.
Je me rends compte que je vais manquer mon train donc je me dépêche et sors pour atteindre la galerie marchande. Je percute un vendeur qui m’engueule, sur son badge on peut reconnaître un vendeur d’Auchan. Je me rends compte que je n’ai pas payé ce qui m’apparaît maintenant comme des écouteurs. Je fais demi-tour, demande à un vendeur qui me dit d’aller ailleurs. Je dis au vendeur que j’ai percuté, que je suis pressé et lui demande s’il ne peut pas faire quelque chose. Il m’amène à une caisse spéciale ou je lui confie un billet de dix et de cinq pour payer « en tant que vendeur ». Nous passons vite, au milieu des caissières qui mettent des produits dans des sacs FNAC.

Je remercie le vendeur et me rends compte qu’il est trop tard pour mon train.

Nous sortons tous les deux du magasin, je le remercie encore mais il part en courant, pendant que je le suis du regard. Il quitte la place puis disparaît derrière un bus avant de partir vers ma droite.

Je suis alors sur le parking, devant la gare et il fait nuit. j’essaie d’appeler le vendeur alors que je l’aperçois dans une ruelle sombre. Je lui demande s’il peut me déposer en voiture car j’ai envie de passer du temps avec lui. Mais il me répond qu’il n’a pas de voiture et je me rends compte que ce n’est pas lui mais quelqu’un d’autre d’environ quarante ans.

Je fais donc demi-tour, regrettant mon vendeur. Il fait désormais noir, il n’y a plus personne et seul le devant de la gare est allumé. Je regarde l’écran de mon portable qui me dit que Nadia a tenté de me joindre cinq fois en « appel urgent ».

Je l’ignore car je veux appeler mon père pour qu’il passe me chercher. Pourtant, je ne reste plus sur le parking de la gare et j’avance tentant de voir ce que je fais avec mon portable. Je n’arrive à rien : l’écran est trop sombre. Je monte une sorte d’escalier très sombre. J’entends des voix qui me font peur. J’essaie de me cacher.

Quand est-ce que mon rêve s’achève ?


vendredi 15 février 2008 - samedi 18 mai 2024




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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)