les matins sont des moments divins, et après le petit-déjeuner, durant cinq heures, tout va plutôt bien et presque tout semble possible. mais les après-midi filent de plus en plus vite, et la nuit triche en tombant peu après 4 heures. le moment de l’obscurité, le temps de la nuit est pire à présent. le sommeil est comme la tombe, mangé aux vers par les rêves.

Sylvia Plath, Journaux, Janvier 1956, Gallimard Quarto, traduction Christine Savinel et Audrey van de Sandt, P.855-856

Après quatre jours dans le nouvel appart rue Taine lever la tête compter (un plafond du lino du carrelage onze murs trois fenêtres un hublot rectangle trois radiateurs un évier un lavabo une douche un chiotte une banque en angle droit quarante milles briques de l’autre côté des murs) ne pas tellement savoir si on vit déjà là (ou quoi).

Attendons livraison d’X mille trucs achetés sur les réseaux immatériels. Encore quelques cartons pas trop. Retrouvé par hasard la BD du poulet (pas ouverte) et cherché Sylvia Plath (retrouvée).

Remonté matin l’avenue d’Italie puis le boulevard de l’Hôpital jusqu’au Jardin des plantes (mais zéro panda roux). Reprendre avec du retard les mises en ligne du journal esquissé sur les notes de l’iPhone. Trou béant de quelques jours sans mots ni rien dire ni penser mais vivre alors faire à rebours.

Suis à distance l’emménagement de SebMénard à deux jours près en parallèle de ma vie propre (mais où ?).