19 novembre 2013
Ton rôle n’est pas très clair, mais tu es censé faire atterrir, théoriquement ou non, un avion de ligne quelque part en Finlande. Tu ignores dans quelle ville. Il y a des noms écrits (tout n’est pas en Finlande) : Helsinki, Timisoara, Bury quelque chose. Vues du ciel, encore une fois, toutes les villes se recouvrent et elle s’interpénètrent. Comment savoir où commence et où finit quoi, qui ? 22 novembre 2013Tu remercies silencieusement les morts qui te rendent régulièrement visite dans tes rêves, toujours avec beaucoup de bienveillance. Enfin seul dans ton oloé. Tu t’es assis exprès près de la porte, là où il fait dix degrés, histoire d’avoir la paix, d’être tranquille, et voilà que deux hommes encravatés se posent tout près de toi pour discuter de nouilles et de saucisses (ce sont des métaphores graveleuses), de string (ce mot est au sens propre) et de la conversion des francs quotidiens vers l’euro. Lecture d’El último lector. La vie et la littérature se confondent dans le même paragraphe (seul le temps est variable).
Un jour, tu en auras assez de ce tutoiement qui s’est développé de lui-même dans les pages du journal ("le tu qui ne t’est pas destiné" comme le dit @capilotraction tout à l’heure, c’est-à-dire il y a presque sept jours) et tu t’en sépareras sans état d’âme et surtout sans prévenir. 5 mars 2014
Nouvelles chaussures. Reprendre, donc, mais je ne sais pas trop quand, le ciel est noir encore, trop tôt en fin de jour. Les thunes : deux fois le prix que j’avais dans la tête. Je reçois gratuitement des louanges auprès de ma hiérarchie nord-alimentaire (assessment annuel). Ce n’est qu’un code pour dire je sais pas, c’est la langue blanche de la vie grise. Sur le chemin du retour 1 je découvre qu’ils ont fait une version harpe du Piano Phase de Steve Reich (mais ça ne soulèvera pas en moi le même silence, le même éveil que la version piano). Il me semble que la suite logique d’un truc comme 17h34 ce serait prendre une photo par jour, sans contrainte d’heure ou de temps ou d’objet, ne serait-ce que pour pouvoir accompagner le journal chaque soir. 6 mars 2014D’un côté Facebook qui, X années après mon inscription, X années après avoir renseigné le champ relation linké à H., découvre mes inclinations, et remplace dans ses pubs les photos de ses meufs bikini par des mecs torse nu. De l’autre Apple qui me dit, toute géolocalisation lockée, coupée dans les applications, à l’heure où je pars de chez moi pour le taf : si vous partez maintenant, vous serez au 38 bouvelard des italiens dans 23 minutes. Le monde technologique, rudimentaire parfois, empiète sur nos crânes. L’armée illuminée de David Toscana. Dans le fond amusant, mais loin très loin de la texture et de la gravité d’El último lector. Dans le métro, stupeur : quelqu’un qui ignore tout de nos coutumes souterraines me sourit. Nouvel EP de Pierre Mottron, Home, Safe. C’est une flèche métallique qu’on te plante en plein corps. Les ondes électroniques circulent à ta moelle. Une seule écoute, d’une traite, limpide. C’est érudit, c’est bouleversant. Le truc est proposé à l’écoute librement et au téléchargement en PWYW. Je cogite lentement pour trouver le bon chiffre 2.
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↑ 1 Un ramassi de fictions cette phrase : il n’y a pas de chemin et il n’y a pas de retour, il n’y a que le circuit périphérique des choses qui nous fracasse en rond contre les mêmes surfaces.
↑ 2 Note du 8 mars, c’est 5€ le bon.