Nicolas Thély



  • 010319

    1er avril 2019

    À Montparnasse, quand tu veux acheter une petite bouteille d’eau, tu as le choix. Soit tu la prends en bas, en sortant des métros, dans une espèce de buraliste un peu roots qui stocke ça dans des sauts (Cristaline, 0,90€), soit tu la prends deux étages plus haut chez Paul (Evian, 2,90€) ou au Relay (même marque, 1,90€). À Nantes, toujours chez Paul, l’Evian sera à 2,60€ 1, et j’ai passé tout le trajet à relire Le tournant numérique de l’esthétique 2 pendant que sur l’écran de quelqu’un d’autre encore on pouvait lire : qui vous a dit que j’avais vendu ce lance-roquettes ? Vaste question. Je suis ici pour la journée professionnelle organisée par Mobilis autour du numérique, du web, du transmédia, et, bien sûr, de la littérature, au Lieu unique, et en marge du festival Atlantide. Mais, avant ça, j’aurai le temps de me mettre en quête d’un p’tit restau sympa, c’est le cas, ça s’appelle Le Santosha et c’est rue des Petites écuries. Pendant la conférence inaugurale de Marc, cette idée (injonction ?) : faire fondre les formes. Se débarrasser aussi de la page. Et cette citation de Schwob 3 :

    Mais regardez une feuille d’arbre, avec ses nervures capricieuses, ses teintes variées par l’ombre et le soleil, le gonflement qu’y a soulevé la chute d’une goutte de pluie, la piqûre qu’y a laissée un insecte, la trace argentée du petit escargot, la première dorure mortelle qu’y marque l’automne ; cherchez une feuille exactement semblable dans toutes les grandes forêts de la terre : je vous mets au défi.

    Le reste de la journée est consacrée au livre audio, au transmédia (incroyables dispositifs mis en place par le Crabe Fantôme) puis, enfin, la conversation d’une heure avec Marc autour de publie.net, sous une forme très décontractée et agréable (discuter de nos livres, de notre histoire, de nos envies, de nos procédés de fabrication et autres réflexions en cours, le tout entrecoupé de petits moments de lecture improvisés). Delphine Bretesché est dans la salle, Alain Mabanckou et Guénaël Boutouillet en bas, près du bar, où le festival Atlantide bat son plein. Comme je le storifierai ensuite dans le train du retour (dans lequel je monte sans réellement réfléchir à sa destination), c’était bien. Dans ce train du retour, terminer le travail sur le Tournant, découvrir dans les Relevés de Quentin ce truc étrange mais fort où s’inviteront Banjo & Kazooie, jeu auquel pourtant je n’ai jamais joué de toute ma vie (on n’avait pas de N64).


  • ↑ 1 Ce qui sera tout de même 1€ de moins que la même bouteille chez le même Paul mais au Salon du livre, cette fois, porte de Versailles et un mois plus tard.

    ↑ 2 Le narcissisme n’est plus une expérience d’amour de soi mais un désir d’ajustement de l’image que l’on a de soi et de celle que l’écran de l’appareil photo et de l’ordinateur nous renvoie.

    ↑ 3 Dans Vies imaginaires, que je me mettrais en tête de rechercher pour le publier en classiques num via publie alors qu’il est déjà au catalogue depuis des années.