Des aiguilles dans la tête et dans les cervicales. Mais c’est pas des aiguilles. Je sais pas trop ce que c’est. C’est pas une question de sang ou de pression intracrânienne. Le truc c’est que ça pèse. Dessous ça se tasse. De 8h10 du mat à 19h le soir. C’est peut-être une histoire de pression intracrânienne finalement…

Nouvelle chronique Coup de tête, cette fois c’est Tu lis quoi. Je remercie. Reçois dans la journée via H. mes exemplaires papier. C’est collector parce que c’est pas la vraie couv et que je suis commenté par Roger Martin du Gard en 1925. Je te jure que c’est vrai. J’essaye de pas forcer sur le paracétamol. A la place je rêve d’opium ou de je sais pas quoi.

Tout ça c’est 1 ganrr chose plus ganrr que le mond et ban donnée seulitaire et ivrée à elle meum. Elle trembl et elle a preuh. Elle nous en file comme on en file nos zabi. Par fois on lui va pas. Par fois elle trouv pas le trou des bras et elle nous déchire.

Russel Hoban, Enig marcheur, Monsieur Toussaint Louverture, traduction Nicolas Richard, P. 9

Dans les souterrains reprends Enig marcheur à l’envers de là où l’ai laissé hier soir : au début. Beaucoup plus lentement je relis. Syllabe après syllabe. Secrètement. Sans rien dire. Mais pas le soir, le soir je peux pas. Je suis trop décapité, je peux pas : je m’enterre enfin je me couche à 19h, mets genre cinq heures à tomber. En attendant d’être assommé par les médocs du Dr Leprechaun je me remémore ces paroles de Bowie, celles qui disent :

j’ai une vilaine migraine
qui dure depuis trois ans
et les médocs que je prends
ont gommé tous mes doigts.

Me raconte des histoires et des contes dont certains passages plusieurs fois de suite pour me souvenir de tout, le lendemain matin. Me semble que ces médocs fonctionnent comme une fusée décolle : avec plusieurs étages. Comprends que ça fait effet quand les cercles concentriques effervescent sur la peau. Vers minuit je me dis c’est bien la dernière fois que je prends un truc comme ça sur un estomac vide et puis je me laisse porter par mes propres battements de cœur qui résonnent lourd dans la cage thoracique.

Mueller (65 mots) :