C’est peut-être une récurrence, faudrait checker dans les archives, mais c’est encore pendant l’été que me prend l’idée bizarre d’écrire un récit jeunesse. Du genre que les ados liraient si on les forçait à lire. L’idée d’hier n’a pas de titre, mais un héros sans âge, sans nom, qui découperait le filtre de la réalité. Il fabriquerait une lame, découperait des brèches. L’une d’entre elles pourraient le conduire dans un monde noir et blanc qui vénère la couleur (rarissime). Lorsqu’il reste trop longtemps dans un monde qui n’est pas le sien, le héros verrait sa peau chauffer, brûler, cramer. Je n’ai pas de péripéties en tête ni de développement futur (ce n’est même pas une idée que j’envisage de poursuivre) mais l’incipit serait (c’est sûr) une reprise du premier chapitre de Don Quichotte. Pourquoi, je sais pas, mais c’est sûr.

En vacances depuis vendredi dernier, deux semaines préludes à mon licenciement, je suis parti à Morlaix, avec H., chez ses parents absents. Nous sommes arrivés dimanche. Lundi la plage, à Carantec, very secluded. Soleil au sud. Quelques coups de soleil qui démangent sur les bras, la nuque. Aujourd’hui Brest : de la pluie plein le corps. Passage chez Dialogues : y ai vu les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon que je regrette de n’avoir pas achetées. Puis midi à quatorze heures, crêperie Moderne, la meilleure crêperie du monde.

L’envie aussi de ressortir le Journal des corps de son archive poussiéreuse mais c’est trop tard déjà : une photo par jour suivi de quelques lignes pour montrer au quotidien comment crève l’adolescence (et quand). Je pourrais reprendre le concept. Je l’appellerait KOR : Kaléidoscope Organique Régulier. Je m’y verrais mourir.